Lectures
- Lee
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Re: Lectures
Parfum de Süskind !! Une fois tous les dix ans, il y a un livre qui est un monde magique en soi, le voilà ! À la fin on souhaite (presque) pouvoir effacer le mémoire pour pouvoir relire frais...mais non non non faut pas regarder le film, quelle mauvaise idée j'avais...
Une amie m'a donné Corps et âmes de Conroy en français. J'ai donné à une amie qui lit en français plutôt qui n'était pas convaincue...alors je n'ai même pas essayé...
Une amie m'a donné Corps et âmes de Conroy en français. J'ai donné à une amie qui lit en français plutôt qui n'était pas convaincue...alors je n'ai même pas essayé...
Re: Lectures
Ça donne envie de le lire ! Je n'ai pas vu le film non plus. Mais a priori cette histoire ne me tentait pas.Lee a écrit : ↑mardi 8 sept. 2020 22:20 Parfum de Süskind !! Une fois tous les dix ans, il y a un livre qui est un monde magique en soi, le voilà ! À la fin on souhaite (presque) pouvoir effacer le mémoire pour pouvoir relire frais...mais non non non faut pas regarder le film, quelle mauvaise idée j'avais...
J'ai beaucoup aimé ce livre ! Alors parole d'une amie contre parole d'une autre amie... Il va falloir te faire une opinion par toi-même. Mais bon, le lire en français, c'est peut-être t'infliger un obstacle pour apprécier ce roman "touffu" ? Il faut sans doute aimer le contexte historique récent pour apprécier ce livre.
Modifié en dernier par Hémiole le mercredi 9 sept. 2020 02:12, modifié 1 fois.
Re: Lectures
J'ai lu cet été "Ravel" et "au piano" de Jean Echenoz. J'ai préféré le 1er, biographie romancée de la fin de la vie de Ravel, et qui est assez touchant. Le 2d est étrange, assez surprenant, avec un pianiste plutôt vite séparé de son piano...
Re: Lectures
Je vous recommande un roman récent : "Opus 77" d'Alexis Ragougneau, qui a obtenu le prix "libraires en Seine" cet été.
Un roman très bien construit en suivant la structure du concerto pour orchestre et violon opus 77 de Chostakovitch, mettant en scène une famille de musiciens plus ou moins "dysfonctionnelle" : le père chef d'orchestre, la mère chanteuse lyrique, le fils violoniste et la fille pianiste.
Ce roman vaut par le contexte musical décrit avec talent, et par les aspects psychologiques, chaque personnage représentant un choix de vie.
Un roman très bien construit en suivant la structure du concerto pour orchestre et violon opus 77 de Chostakovitch, mettant en scène une famille de musiciens plus ou moins "dysfonctionnelle" : le père chef d'orchestre, la mère chanteuse lyrique, le fils violoniste et la fille pianiste.
Ce roman vaut par le contexte musical décrit avec talent, et par les aspects psychologiques, chaque personnage représentant un choix de vie.
- Chantal
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Re: Lectures
Je viens de relire ce livre pour la nième fois, l’ayant retrouvé par hasard dans un coin de ma bibliothèque. Je ne résiste pas à l’envie de vous en faire partager quelques (courts) extraits qui, je l’espère, intéresseront les pianistes que vous êtes.
Tout d’abord le titre : il faut attendre presque le fin du livre pour que le lecteur en ait l’explication :
« … Je me remémorais l'axiome célèbre de Schumann, qui après avoir entendu Liszt jouer, définissait ainsi l'interpète idéal : “ des canons sous un parterre de fleurs “… »…
Ensuite, voici ce qu’il écrit lorsque, après trois ans passés à charrier des blocs de pierre de plus de cinquante kilos qui lui bousillèrent les mains et les poignets (il fut condamné aux travaux forcés pour avoir tenté de fuir la Hongrie), le gouvernement hongrois, sans doute pour se racheter, lui propose une tournée de concert :
« Il me fallait rééduquer mes doigts, jusquà ce qu’ils se rappellent désormais systématiquement que le rubato requis par le langage de Chopin n’est pas tout à fait le même que celui nécessaire à la traduction idéale de l’esprit de Schumann ; que les œuvres pour piano d’un Debussy se jouent avec un toucher impalpable ; celles d’un Ravel aussi, mais elles doivent toujours rester cristallines, alors que les états d’âme de Fauré, tout en requérant un subtil mélange des deux, tolèrent une pincée de poudre vieil or avec un soupçon de parfum, un rien fin de siècle, qui ne feront que rehausser le charme de cette musique aussi rafinée que volatile. Savoir aussi que l’animation contenue ou fébrile dans la plupart des grands musiciens romantiques n’a rien à voir avec la pulsation parfois démentielle que sous des dehors en apparence anodins contiennent certaines pages de Liszt, puissance qu’il est indispensable de manipuler avec précaution. Savoir encore qu’avec Bach, Mozart, Beethoven ou Bartok, il y a autant de pièges à éviter, autant de tabous à ne pas enfreindre, sous peine d’être condamné à pratiquer un art monotone et monocorde, ravalé du rang de langage des dieux à celui de musicothérapie, un art dont le seul pouvoir émotionnel serait de faciliter la disposition d’une assemblée qui communie dans l’ennui distillé par une idole au renom creux, qu’on va voir faire parce qu’elle n’a rien à dire… » Il avait la dent plutôt dure !
Et plus loin :
«… L’ambiguïté contenue dans l’œuvre de certains de mes guides m’a causé bien des tourments. Jean-Sébastien Bach devait estimer le sens de son propos musical tellement évident, que la plupart de ses compositions ne comportent pas une indication de nuance, ni même de mouvement. Chopin, lui, était beaucoup plus scrupuleux. Dans ses manuscripts, il indique ponctuellement la moindre de ses intentions, ce qui ne l’empêchait pas de dire à ses élèves comme à ses admirateurs, dont plus d’un était virtuose consommé, que l’essentiel de l’émotion dont sa musique est empreinte se trouve “derrière“ les notes écrites… »
Georges Czriffra
Des canons et des fleurs
Robert Laffont, 1977
En récompense, voici par Cziffra le Carnaval de Vienne de Schumann. Son interprétation de l’intermezzo est sublime !
1:00 Allegro
11:30 Romance
14:00 Scherzino
16:12 Intermezzo
18:40 Finale
- Lee
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Re: Lectures
Merci Chantal.
Il parlait d'Argerich ?Chantal a écrit : ↑mercredi 9 sept. 2020 12:50 sous peine d’être condamné à pratiquer un art monotone et monocorde, ravalé du rang de langage des dieux à celui de musicothérapie, un art dont le seul pouvoir émotionnel serait de faciliter la disposition d’une assemblée qui communie dans l’ennui distillé par une idole au renom creux, qu’on va voir faire parce qu’elle n’a rien à dire…
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Re: Lectures
Merci Chantal pour le partage de cette interprétation du Carnaval de Vienne dont je trouve l'Intermezzo très poignant sous les mains de Cziffra. On pourrait un jour aller faire un tour à Senlis.
- Chantal
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Re: Lectures
Oh oui, j'aimerais bien. Mais Senlis est un peu loin pour moi …
Cziffra m'a toujours fascinée, et il m'accompagne depuis de nombreuses années. C'était un dieu pour un de mes oncles, mélomane mais pas musicien pratiquant, qui ne jurait que par lui… dans Liszt, bien sûr !
Re: Lectures
Je termine la lecture de l'excellent roman de William Boyd:"L'amour est aveugle", les aventures palpitantes d'un accordeur de piano écossais surdoué, en Russie, France etc.. Ambiance retro XIX°, mais pas mièvre du tout..