L'interprétation de Schubert
- Marie-France
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L'interprétation de Schubert
Schubert est un compositeur dont les caractéristiques d'interprétation m'échappent. Sous mes doigts, je sens bien qu'il ressemble à du Marie-France, mais pas du Schubert. Je crois que ce qui me dérange, c'est qu'il a un pied dans le classique et un dans le romantisme, plus sa propre culture que j'ai du mal à saisir. Comment comprendre/entendre? Auriez-vous des ouvrages de référence? Sur la période historique aussi? C'est peut-être tout simplement ça qui me manque. Je n'ai rien parmi mes nombreux bouquins sur ce compositeur.
- Claudia
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Re: L'interprétation de Schubert
Peut-être es-tu très proche de Schubert!
Bon je ne suis pas du tout savante donc je ne peux pas dire grand-chose d'éclairant. Pour moi Schubert, c'est avant tout l'absence totale de volonté de puissance, l'amour de la nature, la tendresse, la fantaisie, la conversation amicale, le secret sans tourment, la douleur sans pathos, et le chant, le chant, le chant.
Ça serait intéressant, si nous avions le temps, de repérer des formules typiquement Schubertiennes, ses harmonies, son art de la variation.
Tout à l'heure je vais à un concert, La Truite!
Bon je ne suis pas du tout savante donc je ne peux pas dire grand-chose d'éclairant. Pour moi Schubert, c'est avant tout l'absence totale de volonté de puissance, l'amour de la nature, la tendresse, la fantaisie, la conversation amicale, le secret sans tourment, la douleur sans pathos, et le chant, le chant, le chant.
Ça serait intéressant, si nous avions le temps, de repérer des formules typiquement Schubertiennes, ses harmonies, son art de la variation.
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- Midas
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Re: L'interprétation de Schubert
Je ne suis pas savant non plus, mais j'ai envie de te dire: inspire-toi de Brendel, tu auras l'essentiel.
- Lee
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Re: L'interprétation de Schubert
J'ai eu du mal à apprécier Schubert, il me semblait toujours d'une fausse joie, jusqu'à quand j'entendais le côté "tragique et inéluctible, melancolie infinie" de son oeuvre pour citer Vincent.
Curieuse de ce qui existe pour étudier son oeuvre, j'ai trouvé ce résumé d'un thèse intéressant (en anglais).
https://www.academia.edu/4361564/Schube ... d_Analysis
L'autrice affirme que les critiques de musique ont eu besoin d'aller plus loin que l'analyse musicale pour comprendre la musique de Schubert, car l'analyse musicale ne suffisait pas, il fallait comprendre sa musique dans le contexte de sa vie à l'epoque, sa homosexualité, le secret et son cercle privé.
C'est peut-être un autre grand débat mais je trouve logique que l'oeuvre des artistes soient intègrement lié à leur vécue et leur vie.
Curieuse de ce qui existe pour étudier son oeuvre, j'ai trouvé ce résumé d'un thèse intéressant (en anglais).
https://www.academia.edu/4361564/Schube ... d_Analysis
L'autrice affirme que les critiques de musique ont eu besoin d'aller plus loin que l'analyse musicale pour comprendre la musique de Schubert, car l'analyse musicale ne suffisait pas, il fallait comprendre sa musique dans le contexte de sa vie à l'epoque, sa homosexualité, le secret et son cercle privé.
C'est peut-être un autre grand débat mais je trouve logique que l'oeuvre des artistes soient intègrement lié à leur vécue et leur vie.
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- Pianaute
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Re: L'interprétation de Schubert
Tu as raison Lee tout comme la façon d’interpréter une oeuvre dépend de la sensation de l’interprète au moment précis où il joue.
Le reste dépend aussi de la faculté de chacun à s’immerger dans une ambiance: je veux dire être capable par exemple de jouer quelque chose de triste alors qu’on serait très joyeux ou l’inverse.
Le reste dépend aussi de la faculté de chacun à s’immerger dans une ambiance: je veux dire être capable par exemple de jouer quelque chose de triste alors qu’on serait très joyeux ou l’inverse.
- Marie-France
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Re: L'interprétation de Schubert
Oui, je suis d'accord avec cela. Il aimait la vie.Claudia a écrit : dimanche 4 août 2019 10:39
Pour moi Schubert, c'est avant tout l'absence totale de volonté de puissance, l'amour de la nature, la tendresse, la fantaisie, la conversation amicale, le secret sans tourment, la douleur sans pathos, et le chant, le chant, le chant.
Je crois que c'est l'écriture qui me dérange, très verticale, harmonique et pourtant mélodique, sinon ce n'est pas Schubert. Et ce côté allemand. Ces accords mg répétés, par exemple, comme dans le Roi des Aulnes, et que l'on retrouve un peu partout dans son œuvre pour piano.
Bah je ne suis pas toujours d'accord avec ce que fait Brendel dans Schubert justement. Je préfère Zimerman ou M.J. Pires.
Et c'est là que je me demande qui est dans le vrai.
J'ai lu un petit livre sur Schubert (que j'ai égaré et je ne me souviens plus ni de l'auteur ni du titre ). Donc j'ai quelques pistes, et puis je lis ce que je trouve sur Google. Mais enfin j'aimerais trouver un bon bouquin bien documenté.Lee a écrit : lundi 5 août 2019 08:30
L'autrice affirme que les critiques de musique ont eu besoin d'aller plus loin que l'analyse musicale pour comprendre la musique de Schubert, car l'analyse musicale ne suffisait pas, il fallait comprendre sa musique dans le contexte de sa vie à l'epoque, sa homosexualité, le secret et son cercle privé.
C'est peut-être un autre grand débat mais je trouve logique que l'oeuvre des artistes soient intègrement lié à leur vécue et leur vie.
Justement, le paradoxe, c'est que j'aime entendre Schubert, mais sous mes doigts, je ne suis pas sûre d'être dans le vrai.josiane a écrit : lundi 5 août 2019 09:35 Tu as raison Lee tout comme la façon d’interpréter une oeuvre dépend de la sensation de l’interprète au moment précis où il joue.
Ceci étant ce n'est pas dramatique, mais ça me turlupine...
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Re: L'interprétation de Schubert
Et la sobriété de Serkin tu en penses quoi?
Pour moi c’est juste ce qu’il faut à la musique de Schubert: pas d’effets inutiles et une très grande musicalité.
Pour moi c’est juste ce qu’il faut à la musique de Schubert: pas d’effets inutiles et une très grande musicalité.
- Marie-France
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Re: L'interprétation de Schubert
Tu touches à mon problème. Je ne trouve pas l'équilibre du "juste ce qu' il faut". Je vais écouter Serkin.
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Re: L'interprétation de Schubert
Bonsoir Marie-France,
J'ai plusieurs livres dont je te donnerai les références en rentrant, dont un très précis d'un professeur de l'université de Strasbourg.
Niveau interprète, je suis plutôt Kempff (et Alexandre aussi !) Et j'aime beaucoup aussi Schnabel.
Pour comment le jouer... le plus simplement possible ?
J'ai plusieurs livres dont je te donnerai les références en rentrant, dont un très précis d'un professeur de l'université de Strasbourg.
Niveau interprète, je suis plutôt Kempff (et Alexandre aussi !) Et j'aime beaucoup aussi Schnabel.
Pour comment le jouer... le plus simplement possible ?
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- Pianaute
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Re: L'interprétation de Schubert
Je suis enfin en vacances, tranquillement installé…
Schubert, je trouve ça assez difficile. La simplicité invoquée par Mylène est trompeuse (c'est un peu comme avec Mozart) car certaines pages paraissent facilement prosaïques alors que l'émotion est toujours tout près. Pour les impromptus, notamment le deuxième cahier, je reste subjugué par ce que faisait Kempff ( sauf peut-être dans les passages en gammes parallèles du 4ème, qui tendent justement à devenir prosaïques.
La dernière fois que j'ai joué Schubert c'était la D958 il y a deux ans et je l'avais abordée d'une façon qui m'est assez familière en fait, mais qui me convient sûrement mieux pour Schubert que pour d'autres œuvres : je commence par apprendre la partition de façon assez rigoureuse, sans me permettre d'écart de tempo (pas de rubato etc.), en soignant le son et les nuances de plus en plus au fur et à mesure du travail (le deuxième thème du premier mouvement, qui est chargé en notes et doit sonner avec une certaine transparence, m'a donné beaucoup de travail), en travaillant sur des problèmes techniques parfois complexes avec l'aide de ma prof (les terribles accords répétés de main gauche du finale dans le passage juste avant le second thème) et ensuite j'ai tendance à "laisser la musique décider toute seule". Je compte sur des découvertes de hasard (par sérendipité en quelque sorte) pour trouver des idées, ça prend du temps, mais c'est une musique avec laquelle je ne me sens pas pressé.
En tout cas, quand j'aurai fini mes incursions mendelsohniennes j'ai bien envie de me mettre au deuxième cahier des impromptus (le passage central du numéro 2, narratif et modéré, est magnifiquement réussi par Kempff d'ailleurs).
Schubert, je trouve ça assez difficile. La simplicité invoquée par Mylène est trompeuse (c'est un peu comme avec Mozart) car certaines pages paraissent facilement prosaïques alors que l'émotion est toujours tout près. Pour les impromptus, notamment le deuxième cahier, je reste subjugué par ce que faisait Kempff ( sauf peut-être dans les passages en gammes parallèles du 4ème, qui tendent justement à devenir prosaïques.
La dernière fois que j'ai joué Schubert c'était la D958 il y a deux ans et je l'avais abordée d'une façon qui m'est assez familière en fait, mais qui me convient sûrement mieux pour Schubert que pour d'autres œuvres : je commence par apprendre la partition de façon assez rigoureuse, sans me permettre d'écart de tempo (pas de rubato etc.), en soignant le son et les nuances de plus en plus au fur et à mesure du travail (le deuxième thème du premier mouvement, qui est chargé en notes et doit sonner avec une certaine transparence, m'a donné beaucoup de travail), en travaillant sur des problèmes techniques parfois complexes avec l'aide de ma prof (les terribles accords répétés de main gauche du finale dans le passage juste avant le second thème) et ensuite j'ai tendance à "laisser la musique décider toute seule". Je compte sur des découvertes de hasard (par sérendipité en quelque sorte) pour trouver des idées, ça prend du temps, mais c'est une musique avec laquelle je ne me sens pas pressé.
En tout cas, quand j'aurai fini mes incursions mendelsohniennes j'ai bien envie de me mettre au deuxième cahier des impromptus (le passage central du numéro 2, narratif et modéré, est magnifiquement réussi par Kempff d'ailleurs).