Maurizio Pollini (1942-2024)

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Chantal
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Re: Maurizio Pollini (1942-2024)

Message par Chantal »

Vincent a écrit : mercredi 17 avr. 2024 10:39 … mais je peux viser Beuvray 2025 ! :pinoc:
Chiche ??? Mais faudra pas compter sur moi pour venir t'écouter :non: ! Car si j'admire beaucoup le chef d'orchestre Boulez (superbe dans Ravel, en particulier), j'apprécie peu, et très certainement pas à sa juste valeur, le compositeur Boulez.

PS - 2025, ça me paraît un peu juste. Je viens de jeter un oeil à la partition : je pense qu'il faut plus d'une année pour lire, comprendre et déchiffrer cette 2ème sonate. Je ne parle même pas de l'interprétation 🤣🤣🤣🤣 !

Vincent
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Re: Maurizio Pollini (1942-2024)

Message par Vincent »

Vincent a écrit : mercredi 17 avr. 2024 10:39 Je vais voir si j'arrive au bout...
Eh ben non. Je ne suis pas arrivé au bout. Ou plutôt si, mais très vite... :mrgreen:
C'est une muisque que je n'arrive décidément pas à comprendre. :oops:

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Midas
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Re: Maurizio Pollini (1942-2024)

Message par Midas »

Vincent a écrit : mercredi 17 avr. 2024 19:17
Vincent a écrit : mercredi 17 avr. 2024 10:39 Je vais voir si j'arrive au bout...
Eh ben non. Je ne suis pas arrivé au bout. Ou plutôt si, mais très vite... :mrgreen:
C'est une muisque que je n'arrive décidément pas à comprendre. :oops:
Je dis souvent que certaines compositions d'art "comptant-pour-rien" devraient s'intituler "sonate pour piano dévalant un escalier", mais celle-ci, je dirais que c'est un piano qui n'en finit plus de remonter l'escalier une fois qu'il l'a dévalé. Si Boulez était encore de ce monde, je lui soufflerais bien un titre approprié: "Sisyphe au piano". :mrgreen2:

Rigolons tant que nous le pouvons... Peut-être que dans quelques années, de jeunes esprits neufs nous trouveront aussi rétrogrades que l'étaient ceux qui ont sifflé le "Sacre du Printemps". :gaga:

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Claudia
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Re: Maurizio Pollini (1942-2024)

Message par Claudia »

J'ai écouté hier avant de me coucher :), avec des écouteurs. Je ne l'avais jamais entendue, cette sonate. J'ai trouvé ça fascinant.
D'abord on est dans un autre monde. Il faut en avoir envie. Cette envie correspond à un moment, un désir, une disponibilité (ou une rage, une colère, un dégoût pour l'ancien monde, ou encore des sensations diffuses qui font qu'à l'écoute de cette pièce on se sent propulsé dans des émotions complètement nouvelles, vierges, puissantes).
Ensuite il y a cette sensation que l'on accepte, ou pas, d'être "chassé au dehors". Il y a une illusion propre à la musique classique, peut-être par les millions d'heure d'écoute dans notre vie, qui fait que même des pièces extrêmement virtuoses nous semblent familières, proches, accessibles en tout cas mentalement, comme si c'était "nous" avec juste un exposant de difficulté "en plus". Ici non, même à la lecture de la partition, l'oeil n'arrive pas à suivre, on est dehors, point, c'est injouable, indéchiffrable, inaccessible. Donc le jugement se suspend, on accepte, et on s'en tient à la seule perception, ce qui est miraculeux car ça nous ramène à la naissance de la musique en nous, la plus ancienne peut-être, le choc.
Et puis, il y a le piano. On ne peut jouer cette pièce que sur un piano magnifique, un instrument merveilleusement accordé, matériellement capable de tout, du coup le son est beau, les contrastes sont saisissants, la vie sonore est d'une richesse folle, j'avais envie de toucher ce piano, j'avais envie de "jouer du piano" moi aussi, j'ai retrouvé comme renouvelé ce désir fou d'un instrument percussif, chantant, résonnant, généreux, hyper précis, des pianissimo murmurants, des temps de silence habités, cette mémoire du son, quelque chose d'infini et de construit.
Enfin, le pianiste. L'individu qui réalise tout cela, une pensée, une curiosité, un travail fou, et un amour fou. Vers une heure du matin, j'ai eu le coeur rempli d'admiration.

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Chantal
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Re: Maurizio Pollini (1942-2024)

Message par Chantal »

Midas a écrit : jeudi 18 avr. 2024 09:32 Si Boulez était encore de ce monde, je lui soufflerais bien un titre approprié: "Sisyphe au piano". :mrgreen2:
:bravo: :bravo: :bravo:
Midas a écrit : jeudi 18 avr. 2024 09:32 … aussi rétrogrades que l'étaient ceux qui ont sifflé le "Sacre du Printemps". :gaga:
Dur d'être qualifiée de rétrograde dès le matin :choc: ! Autant j'aime l'Oiseau de Feu, Petroucka ou Pulcinella, autant j'ai détesté le Sacre du Printemps dès la première écoute :sad:

Claudia a écrit : jeudi 18 avr. 2024 10:00 Et puis, il y a le piano. On ne peut jouer cette pièce que sur un piano magnifique, un instrument merveilleusement accordé, matériellement capable de tout, du coup le son est beau
Comme quoi, des goûts et des couleurs… Ma première pensée, lorsque j'ai écouté la première fois cette sonate, a été : "comment peut-on martyriser aussi cruellement un si bel instrument, lui qui est capable de si belles choses", et j'ai eu mal pour lui. Faut croire que je mérite bien le qualificatif de rétrograde :peur:

Vincent
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Re: Maurizio Pollini (1942-2024)

Message par Vincent »

Chantal a écrit : jeudi 18 avr. 2024 11:19 Faut croire que je mérite bien le qualificatif de rétrograde :peur:
Meuh non, Chantal. Ni Midas, ni toi ni moi ne sommes rétrogrades... C'est Claudia qui est en avance sur son temps ! :mask:

Très beau texte de Claudia au demeurant, mais auquel je ne parviens pas à souscrire.

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Claudia
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Re: Maurizio Pollini (1942-2024)

Message par Claudia »

En avance certainement pas, cette sonate est une vénérable quasi octogénaire :kloun:
Mais dans un certain état réceptif, oui; j'ai essayé de le décrire le plus sincèrement possible.

Vincent
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Re: Maurizio Pollini (1942-2024)

Message par Vincent »

Claudia a écrit : jeudi 18 avr. 2024 13:03 En avance certainement pas, cette sonate est une vénérable quasi octogénaire :kloun:
Tu n'es pas en avance sur le temps de la sonate.
Tu es avance sur le temps de l'appréciation de cette sonate ! :wink:

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Marie-France
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Re: Maurizio Pollini (1942-2024)

Message par Marie-France »

J'ai écouté en entier! On ne peut rester indifférent! C'est aimer ou haïr, accepter d'écouter ou repousser l'épreuve! Ceci dit j'ai accepté d'écouter parce que vos commentaires m'ont interrogée, mais je n'ai pas aimé.
Et les explications données sous la vidéo (youtube) ne m'ont pas convaincue.
Je dois être rétrograde moi aussi. J'ai besoin d'un sens plus subjectif qu'intellectuel à la musique!
Je ne sais pas s'il est possible d'aimer de telles compositions si on n'a pas des connaissances poussées en écriture musicale (ou revenir du futur). Une musique faite pour les connaisseurs? Sinon cela reste de l'ordre de la perception. Ou on accepte de se laisser happer par ce chaos (avec un bonne chaîne hi-fi au moins) ou on ferme le bouton!
En tout cas Pollini savait manifestement tout cela pour en trouver un sens interprétatif. Quant à mémoriser un truc pareil! :mur: Quel musicien!

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Lee
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Re: Maurizio Pollini (1942-2024)

Message par Lee »

Je vous trouve trop tolérantes de cette sonate absurde. Boulez lui-même dit qu'il cherchait - par cette sonate - à détruire, démolir et désintégrer tout le passé de la musique classique...un but qu'il a peut-être réussi à faire mais que je trouve sans intérêt. Une composition doit être une construction, pas la destruction.

Ça me fait penser aux artistes qui font des actes dégoutantes juste pour choquer et revolter le public par ce qu'on appelle l'art. Certes il y a un intérêt pour la déconstruction dans l'art, mais ce pas la déstruction. Je pense au contraire que cette musique sera vue comme un réjet de passé, une expression du chaos et la violence qu'on témoigne dans tous les arts (lié aux guerres mondiales subies avant) mais une phase pénible que heureusement ne dure pas.

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