Merci Jean-Pierre pour tes réponses ! Mais du coup ça me perd un peu... il y a tellement de techniques et de discours contradictoires, comment s'y retrouver ?
Pour le fait de jouer en fond de touche, voilà comment je comprends les choses : il me semble que ça ne peut pas être systématique en effet. Mais que par contre, pour se permettre de ne pas jouer en fond de touche et avoir quand même un son plein, il faut avoir déjà acquis de la technique. Moi je suis en permanence en suspension, jamais en fond de clavier. J'ai l'idée qu'il me faut dans un premier temps trouver des appuis dans le clavier, avant de pouvoir "quitter le fond" (cela dit j'aimerais bien ne pas avoir à toucher le fond avant de pouvoir remonter mais c'est un autre débat). Disons que pour l'instant je sens que mon jeu est très "en équilibre", sur le fil, ce qui entraîne une instabilité dans le son que je produits. Et j'ai l'impression d'avoir à trouver cette stabilité dans le clavier, au fond, avant de pouvoir me sentir stable dans mon jeu sans avoir à être forcément en fond de touche. Mais je me trompe peut être, c'est peut être une représentation erronée. Et puis il me semble aussi qu'il y a chercher, et trouver, quel est son propre "style" au piano. Ce qui conviendra à l'un ne conviendra pas à l'autre, nous avons tous une physionomie, un rapport au corps, à l'instrument, à l'apprentissage, qui est différent. Il y a bien sûr des incontournables. Jouer dos au clavier par exemple, sera contre productif pour une immense majorité de pianistes. C'est prouvé. Mais imposer à tout prix telle ou telle position de main, de corps, de posture, sans tenir compte des particularités de chacun peut être problématique je suppose....
JPS1827 a écrit : ↑mardi 15 juin 2021 12:53
Si on ne nous avait à peu près rien appris et qu'on se concentrait uniquement sur le son à obtenir les gestes viendraient assez facilement.
Ben ça c'est l'avantage pour moi, c'est que je n'ai en effet à peu près rien appris !
Mais du coup c'est tout l'enjeu pour moi, j'ai envie de reprendre sur des bases solides, d'acquérir une technique au service du son. C'est amusant, en écrivant, je réalise que les objectifs que je m'étais fixés en reprenant le piano ne sont déjà plus les mêmes qu'il y a 2 ou 3 mois.... je voulais reprendre doucement, sans objectifs particuliers, juste pour le plaisir... et je m'aperçois que très vite, je suis déjà ailleurs... je ne crois pas que je pourrai me contenter d'une approche superficielle... et tant mieux. Mais l'écueil à éviter sera de ne pas retomber dans la même pression que je me suis collée toute seule il y a quelques années... pfff c'est pas simple tout ça....
JPS1827 a écrit : ↑mardi 15 juin 2021 12:53
En réalité nous sommes bien trop obsédés par nos sensations physiques ou nos gestes et ne devrions nous occuper que de ce qui sort du piano (en cela Leimer, le professeur de Gieseking, était un précurseur, mais nous n'avons pas bien compris la nature de son enseignement). Même des difficultés de base comme le passage du pouce ne se travaillent qu'avec l'oreille (le passage du pouce avec un léger non-legato sur des degrés conjoints est par exemple bien plus facile que si on cherche un vrai legato, et devrait être travaillé en premier), les doigts obéissent en fait bien mieux à nos oreilles qu'à nos injonctions de nature motrice. D'ailleurs il y a deux ou trois ans que je ne fais plus aucun exercice, jamais, et je suis assez étonné du résultat.
C'est en tout cas une approche très intéressante Jean-Pierre, laisser l'oreille guider le geste, c'est en effet tout à fait l'inverse de ce qu'on entend souvent : contrôler le geste pour produire tel ou tel son... Mais ça demande beaucoup d'écoute, de recherche, de minutie...