Le Pianautilus

Poulenc
Très joli, j'entends la nuit....
et
Clara
toujours romantique,
Merci et bravo, Marie -France, pour ce petit moment du piano, très agréable.

Lee a écrit : lundi 6 avr. 2020 18:04 Par contre il y avait un morceau que j'avais oublié, que je ne pouvais plus jouer, que j'avais envie de rejouer en ce moment. Cette bagatelle me procure une paix particulière.

Je l'avais loupé !
C'est très beau et bien interprété ! Effectivement, c'est d'une sérénité bien venue...

Laure a écrit : dimanche 5 avr. 2020 08:37 Je propose cet enregistrement de la polonaise op71 n°1 de Chopin. C’est ce que j’aurais aimé jouer à Beuvray (je crois que malheureusement, je peux utiliser le conditionnel passé ).
https://soundcloud.com/user-675518883/zoom0021mp3

Cette polonaise ne fait pas partie des plus connues ; je sais seulement que c’est une œuvre de jeunesse (composée à 18 ans, je crois) et que c’est une parution posthume. Est-ce que ça veut dire que Chopin ne l’aimait pas assez pour la publier ?

J’ai eu beaucoup de plaisir à la travailler ; j’y ai perçu un côté juvénile, dansant et rythmé, avec un brin de nostalgie naissante. Mais je suis comme Hémiole et Summertime, le piano ne me fait pas très envie en ce moment et ça fait déjà un moment que je n’arrive plus à faire progresser ce morceau. Il reste plein de bidouilles techniques pas résolues (pfff ces trilles…), la partie du milieu est un peu savonnée par endroits sur cet enregistrement, tant pis. En fait, le temps que je passe à « entretenir » cette pièce pour la maintenir au niveau où elle est m’empêche de réfléchir plus avant pour l’améliorer, donc je crois que ça veut dire que je suis au bout de ce que je peux en tirer.

(Je suis vraiment curieuse de vos remarques si vous avez le temps car je ne suis pas très convaincue finalement par ce résultat, même si je dois dire que j’aurais déjà été très contente de réussir à jouer cette polonaise comme ça sans trop d’erreurs devant le public de Beuvray !)

PS : Merci Hémiole pour l'avant-dernier titre

Je commence à rattraper le retard pris ces jours-ci.
Franchement ce n'est pas mal du tout. Comme l'a dit jean-séb ces pièces de jeunesse de Chopin sont pianistiquement difficiles et le rendu dépend d'un compromis assez subtil entre la virtuosité et la présentation des thèmes. Tu as un problème assez général qui est que tu te débrouilles un peu tout le temps avec des doigts pas assez précis. Dans les triolets à partir du bas de la deuxième page la troisième note sonne très souvent un peu négligée, ce qui ôte beaucoup de brio à ton jeu. Je pense que tu pourrais l'améliorer beaucoup en travaillant des passages assez longs (par exemple une page et demie au début) dans un mouvement un peu moins rapide où tu te sentes à l'aise, en gardant tout le temps les doigts près des touches (En général quand dans un mordant ou un trille la note ne répète pas bien, c'est toujours parce qu'on a trop levé le doigt après avoir joué la première note du mordant) et en faisant en sorte que ce soit toujours la main droite qui commande, la gauche joue quand elle doit jouer, mais sans imposer de rythme (le rythme est donné par la main droite). En même temps que tu fais ce travail essaie d'être très soigneuse avec la pédale.

Marie-France a écrit : dimanche 5 avr. 2020 10:35 Comme promis pour cette rencontre virtuelle, deux courtes pièces. L'une de Poulenc que j'aime beaucoup, un Nocturne dédié à l'écrivain Julien Green. Et l'autre de Clara Schumann, le n°1 de l'op 15.
Je n'ai pas eu le temps de préparer autre chose. Pour Beuvray étaient prévus pour moi des 4 mains .

Poulenc
https://soundcloud.com/marie-france-928 ... 8lORcQDiJN

Clara:
https://soundcloud.com/marie-france-928 ... IFE3Tp7kYT

Bravo Marie-France pour ces interprétations si délicates et poétiques de ces pièces si rarement jouées. Je crois que les Nocturnes sont les pièces les plus oubliées de la production pour piano de Poulenc, je ne me rappelle pas avoir entendu celui-là auparavant. Quant à la pièce de Clara Schumann j'ai l'impression qu'elle n'est pas facile du tout.

J’ai enfin écouté la bagatelle et Gretchen

Merci Lee, un petit moment très harmonieux pour moi car je trouve que tout va bien ensemble : le morceau, le son de ton piano et la délicatesse de ton jeu. Un peu comme dans un film…

Bravo Quazart, elle n’est pas mal du tout cette Gretchen ! Le chant est là, le drame aussi, et chapeau de réussir à faire tout ça sur ton numérique (il y a peut-être un peu d’assurance à prendre dans les passages plus difficiles mais ça n’empêche pas la musique).

(Alors bête que je suis, je teste pour la première fois les écoutes au casque et franchement, c’est tellement mieux que je me demande pourquoi je n’ai pas fait ça avant.)

Lee a écrit : mardi 7 avr. 2020 15:20 Laure, je trouvais ton interprétation bien travaillé et bien joyeux comme il faut (surtout en ces temps). Tes questionnements me parlent dans deux sens : c'est très subjectif, mais actuellement tout qui est très léger et joyeux ne passe pas de tout pour moi, et toi ?...donc pour les questions pianistiques et esthétiques, pourquoi pas au lieu de dire que tu vas l'abandonner, de juste mettre à côté jusqu'au moment que c'est plus propice de le travailler ?

Merci Lee pour ton écoute ! Alors vraiment, je ne crois pas que mon jeu soit lié au côté triste ou gai du moment, je ne ressens pas d’incidence. C’est-à-dire que je peux jouer un truc gai si je suis triste ou l’inverse. En fait, le mieux, c’est d’être tout le temps bien (j’enfonce des portes ouvertes). En ce moment, je crois que j’ai surtout un problème de disponibilité mentale, ou tout bêtement de concentration (ou la vigilance dont parlait Hémiole dans un message précédent). J’arrive davantage à aligner les notes qu’à me mettre dans un « état musical », je ne trouve pas l’énergie. Je ne sais pas trop quels mots mettre sur tout ça... Il y a la situation actuelle, l’incertitude, ou la certitude qui commence à se dessiner que ça va être long, le changement actuel dans mon métier, les objectifs qu’on nous fixe ou que je me fixe qui sont en vérité inatteignables, un détachement que je me sens coupable de ne pas trouver et en même une sorte de lucidité terrible sur le manque de sens de tout ça, les heures que je passe devant un écran (je pense que les écrans sont très mauvais pour la concentration)… mais les vacances sont dans deux jours pour nous

Ma résolution est ferme et tranquille : je ne touche plus à cette polonaise.

JPS1827 a écrit : mercredi 8 avr. 2020 16:46 Tu as un problème assez général qui est que tu te débrouilles un peu tout le temps avec des doigts pas assez précis. Dans les triolets à partir du bas de la deuxième page la troisième note sonne très souvent un peu négligée, ce qui ôte beaucoup de brio à ton jeu. Je pense que tu pourrais l'améliorer beaucoup en travaillant des passages assez longs (par exemple une page et demie au début) dans un mouvement un peu moins rapide où tu te sentes à l'aise, en gardant tout le temps les doigts près des touches (En général quand dans un mordant ou un trille la note ne répète pas bien, c'est toujours parce qu'on a trop levé le doigt après avoir joué la première note du mordant) et en faisant en sorte que ce soit toujours la main droite qui commande, la gauche joue quand elle doit jouer, mais sans imposer de rythme (le rythme est donné par la main droite). En même temps que tu fais ce travail essaie d'être très soigneuse avec la pédale.

Merci JPS pour ton écoute et ta disponibilité à donner des conseils aussi précis et profitables ! Je m’en veux car il se trouve que j’ai décidé de ne pas poursuivre ce travail sur cette polonaise (honnêtement, je suis trop limite sur ce morceau, je pense que le temps supplémentaire que j’investirais ne serait pas rentable).

Par contre, tes conseils restent précieux, je pourrai les réinvestir dans d’autres morceaux (j’ai en tête de manière permanente les autres choses que tu as pu me dire et je tente d’appliquer, je tente…)

Juste pour bien comprendre :
En bas de la deuxième page, les triolets : mesure 22, c’est ça ? Oui, la 3ème note à chaque fois est comme un peu escamotée, c’est sûr, c’est un truc que j’entends et qui me gêne à l’oreille. En fait, ça reste hyper dur pour moi : je crois que je l’escamote car ma main se place par anticipation pour le triolet suivant (les positions ne sont pas évidentes je trouve). Bon, je garde en tête « garder les doigts près des touches » ; ce n’est pas la 1ère fois que tu me le dis d’ailleurs. En fait, j’ai un problème dans la vitesse : j’ai l’impression d’être obligée de lever les doigts car si je les laisse baissés, l’articulation « fout un peu le camp » (désolée, je ne trouve pas mieux) parce que c’est beaucoup plus difficile d'articuler les doigts baissés ! Mais du coup, lever les doigts alourdit le jeu. Je retiens l’exercice : ce sera transposable à un autre morceau.

J’ai bien compris ? N’hésite pas à me dire si je suis à côté de la plaque.

Sur le problème général, « je me débrouille un peu tout le temps avec des doigts pas assez précis » : en fait, tu viens de formuler quelque chose que je « sentais » mais que je n’aurais pas su dire. Il y a un petit côté « autodidacte », un peu brouillon dans mon jeu. Pfff… que c’est dur, le piano. Merci encore, identifier les problèmes est un premier pas essentiel.

Désolée, cher forum, pour ces messages croisés !

Laure a écrit : mercredi 8 avr. 2020 18:48 Bravo Quazart, elle n’est pas mal du tout cette Gretchen ! Le chant est là, le drame aussi, et chapeau de réussir à faire tout ça sur ton numérique (il y a peut-être un peu d’assurance à prendre dans les passages plus difficiles mais ça n’empêche pas la musique).

Merci Laure ! Oui, pour atteindre la pâmoison tant attendue, il te faudra patienter tout le temps nécessaire aux retrouvailles avec mon piano, c'est à dire... heu... environ un certain temps (à la louche) j'espère avant la fin de l'année !
Au moins ça me laisse le temps d'assurer tout ce qui ne va pas et il y a de quoi faire...

Laure a écrit : mercredi 8 avr. 2020 18:58 En fait, ça reste hyper dur pour moi : je crois que je l’escamote car ma main se place par anticipation pour le triolet suivant (les positions ne sont pas évidentes je trouve). Bon, je garde en tête « garder les doigts près des touches » ; ce n’est pas la 1ère fois que tu me le dis d’ailleurs. En fait, j’ai un problème dans la vitesse : j’ai l’impression d’être obligée de lever les doigts car si je les laisse baissés, l’articulation « fout un peu le camp » (désolée, je ne trouve pas mieux) parce que c’est beaucoup plus difficile d'articuler les doigts baissés ! Mais du coup, lever les doigts alourdit le jeu. Je retiens l’exercice : ce sera transposable à un autre morceau.

J’ai bien compris ? N’hésite pas à me dire si je suis à côté de la plaque.

Tu as bien compris. En fait, quand j'étais gamin on m'apprenait à articuler en levant les doigts, puis la vitesse venant les doigts devaient "naturellement" se rapprocher des touches, ce qui en fait n'arrivait qu'avec quelques élèves surdoués. Pour ma part, j'ai continué à lever les doigts trop haut pendant des dizaines d'années (et ça me reprend encore parfois, mais j'identifie très vite le problème quand je commence à être gêné). Il faut essayer de travailler lentement en jouant comme on jouera plus vite.
Pour les triolets, tu peux les travailler en t'arrêtant 1 s après chaque triolet mais en restant concentrée et la main placée pour le suivant avant de jouer, les doigts précis mais près des touches ; ensuite tu joues 6 notes au mieux de 3, puis 9 puis 12, mais ce n'est pas parce que tu t'arrêtes et reprends que ça doit sonner brusque, il faut donner le même son, ni plus fort ni moins fort, avec le même legato aéré que lorsque que tu joueras.

Quazart a écrit : mardi 7 avr. 2020 00:42 L'autre contribution annoncée : Schubert/Liszt toujours, "Gretchen am Spinnrade" que j'avais un peu laissé de côté depuis quelques semaines.

Disons que j'honore le contrat du fil... sans être satisfait du résultat (je préfère celui du mois dernier sur le C1)

https://www.youtube.com/watch?v=sRYrrzwiFsI

Ça s'écoute, on sent que les plans sonores seraient bien mieux individualisés sur un piano acoustique. Le principal problème vient des astuces d'écriture de Liszt qui décale souvent, pour des commodités digitales, la note de chant d'une double croche par rapport à l'accompagnement ; je pense que dans l'esprit de Liszt ce décalage ne doit pas être entendu et doit donner l'illusion que la note est prise en rythme au bon endroit. A mon avis tu ne pourras donner cette impression qu'en jouant un peu plus vite. Je pense que tu auras plus de plaisir à le retravailler sur ton C1. Le numérique ça se prête quand même mieux au travail des baroques et classiques.

Lee a écrit : lundi 6 avr. 2020 18:04
Par contre il y avait un morceau que j'avais oublié, que je ne pouvais plus jouer, que j'avais envie de rejouer en ce moment. Cette bagatelle me procure une paix particulière. Quand je la joue, j'ai l'impression d'être dans une beauté hors du temps et de l'espace alors je mets ici aujourd'hui pour notre rencontre malgré les hésitations et les lacunes (et le fait que plusieurs Pianautes l'ont déjà entendu plusieurs fois ) au cas où ça peut vous réconfortez comme elle fait pour moi :
Bagatelle de Beethoven

Bravo Lee, c'est très bien joué avec une très jolie sonorité et de très beaux équilibres sonores, en plus je ne t'avais pas encore entendue jouer cette Bagatelle. Attention aux 4 dernières mesures, tu joues des doubles croches au lieu de jouer des croches (c'est facile à arranger !).