Merci Chantal pour cette belle idée!
Moi, depuis presque un mois, j'écoute beaucoup Biber (nom complet: Heinrich Ignaz Franz Biber), les Sonates du Rosaire et d'autres recueils de sonates pour instruments à cordes. (je n'arrive pas à écouter de musique vocale en ce moment)
Cette musique me fascine et en plus elle me calme.
Les enregistrements sont très différents les uns des autres, ce qui en soi est très intéressant, c'est un vrai voyage dans le son et l'expressivité des instruments à cordes, y compris en termes d'accord.
mais voici quand même un lien,
la sublime
passacaille
qui clôt le cycle du Rosaire
Passacaille, ça veut dire littéralement, passer la rue. Musique des itinérants. Mais aussi, symboliquement (la lenteur, la mélodie lancinante, la variation), traverser (ou pas!) une limite. Poser la question en tout cas. Aller
là-bas, de l'autre côté de la rue, chez le proche ou le lointain, ou dans l'autre monde.
Les plus belles passacailles sont comme une lente avancée pleine de miséricorde, de tristesse, d'acceptation, de force morale, car ce n'est pas toujours gai, "là-bas".
Si nous ouvrons les yeux à l'autre côté de la rue, il y a aussi les moins chanceux que nous, et aussi ceux qui étaient déjà parqués depuis longtemps derrière d'autres lignes, d'autres barrières, d'autres frontières.