Le Pianautilus

Lee a écrit : vendredi 28 avr. 2023 03:42 …J'avoue ne pas sentir très à l'aise dans un concert de quelques pianistes qui jouent beaucoup alors que d'autres jouent peu ou pas, surtout quand le temps est très limité…

Oui, moi non plus. Mais c’est vrai qu’il y ait un thème ou pas. Même avec un thème imposé, si les participants ne savent pas (ou ne veulent pas) s’auto-censurer, il y en aura toujours qui joueront plus que d’autres. La solution, c’est peut-être, comme dans les concours, d’imposer une limite de temps à ne pas dépasser…
Et puis les doublons (qu’un thème imposé n’évitera jamais), ce peut être intéressant : cela permet d’avoir deux « éclairages » d’une même œuvre.

Vincent a écrit : vendredi 28 avr. 2023 07:37 Mon goût de la liberté m'amène à être sur la même ligne qu'Hémiole et JPS.
Mais bon, je sais aussi être accommodant quand c'est nécessaire.

(y compris pour user sans scrupules de syllogismes divers et autres sophismes pour faire passer une pièce que j'ai furieusement envie de jouer pour une parfaite illustration d'un thème déterminé... )

Je plussoie

Mais comme l’a fait remarquer si finement Vincent, avec beaucoup d’imagination (et beaucoup de mauvaise foi ), on peut toujours faire rentrer n’importe quel morceau dans n’importe quel thème…

Je n'ai pas eu l'impression que notre temps était "très limité" le week-end dernier, mais on peut avoir des perceptions différentes...
Alors plutôt que de tourner autour du pot en introduisant un thème ( sauf si sa motivation est vraiment d'ordre esthétique) peut-être faut-il simplement comme dit Chantal fixer une durée max au clavier pour chacun. Mais faut-il aussi une durée minimum ??? Faut-il encadrer le programme de "concert", les "off", faire un planning de répétition pour que chacun ait un accès égal aux pianos ? Gérer une "liste d'attente" des morceaux hors cadre ?... Pas facile de mettre une limite entre informel et formel. Et puis on peut aussi débattre entre égalité et équité. La solution serait aussi d'augmenter le nombre de personnes qui jouent ! Plus on est nombreux plus il faut cadrer. Cela dépend donc aussi des participants 2024. Je comprends que par le passé (que je n'ai pas connu) Beuvray rassemblait plus de monde et qu'un certain formalisme était davantage justifié.

Le temps très limité c'était surtout une référence aux rencontres "à thème" à Paris, quand on louait un salle pour deux heures et donc là évidemment si on est nombreux il faut limiter le temps de chacun. Beuvray c'est quand même deux journées et «Fais ce que voudras», même le programme est concocté collectivement puisque chacun pouvait dire ses préférences; c'est l'un des charmes de Beuvray et son caractère si génial pour tout le monde; d'où que l'on se demande un an avant, justement, ce que chacun voudrait

Et Hémiole, nous ne tournions pas autour du pot, le thème ça peut intéresser certains de manière tout à fait sincère, aussi bien pour jouer que pour écouter. Mais comme ceux que ça intéresse sont moins nombreux que ceux qui sont plutôt réticents, la question se règle gentiment toute seule, sauf si d'autres Pianautes se joignent à la discussion

Dans la voiture au retour je réfléchissais un peu à ça; je me suis rappelé qu'à un moment on avait dit avec JPS qu'il y avait eu beaucoup de Schubert cette année, et il a dit "nous finirons tous par ne jouer que Schubert"; je me suis dit que c'était comme un thème qui s'était créé spontanément cette année, "quelle musique en ces temps de désastre?"

(Cette année je n'ai pas joué, franchement il n'y a pas de malaise à avoir par rapport à ça, j'ai passé un we fabuleux)

Si c'était dommage que tu n'aies rien joué "on the program" !

Merci Claudia d'être notre interprète de la même langue et pour avoir fait sur l'autre fil aussi dans l'autre sens.

Le truc c'est que nous venons aussi pour écouter; je trouve dommage, et même un peu injuste, qu'on se focalise sur ceux qui ne jouent pas alors qu'il y a eu tant de belle musique jouée dans des styles si différents et intéressants. Ceux qui viennent pour écouter, ou qui n'ont pas pu jouer pour X raison, le décident et le choisissent et c'est aussi une liberté; mais ce qui nourrit Beuvray c'est la musique effectivement jouée

Oui c'était l'année Bach et Schubert, les 2 compositeurs dont je ne me passerais pas sur une île déserte
De la musique pour temps de désastre, c'est joliment dit...

Claudia je n'avais pas exclu dans mon propos la possible vocation esthétique d'un éventuel thème !
Et en effet ce serait bien que tout le monde s'exprime sur ce point.

Personnellement je m'adapterai si un thème devait être proposé.
Peut-être simplement laisser à chacun la liberté de choisir et comme dit Catherine, on verra à l'approche de Beuvray 2024 comment organiser les concerts en fonction des uns et des autres.
Et on n'est pas obligés non plus de dérouler les unes après les autres les pièces du thème.
Mais il serait bien que tout le monde y trouve son compte au final.
Je ne suis pas sûre de faire avancer les choses.

Bien que n'étant pas en mesure actuellement de vous dire si je serai des vôtres l'année prochaine, si la parole de notre grand manitou JPS prévaut et que nous devions tous ne jouer que Schubert, vous pouvez compter sur moi !! D'une manière ou d'une autre, j'en serai !!

Oh le beau débat avec sa conclusion Schubertienne !
Beuvray c'est un temps particulier qui nous permet d'écouter en passant d'une salle à l'autre, de jouer plus ou moins seul (pendant que d'autres passent d'une salle à l'autre), de jouer devant un public tellement bienveillant... Ce temps long (et trop court en même temps) n'existe que là car il est donné par le lieu et le fait d'y passer un week-end entier ensemble avec bien peu de contraintes, puisque nous n'avons même pas à préparer les repas.
Mon impression aussi c'est que le petit nombre que nous étions permettait ce temps "hors limites" et que pouvoir jouer, ou ne pas jouer, plusieurs fois, dans des configurations diverses, est précieux, et enlève la pression.
Pour ceux qui préfèrent écouter, car ils ont le choix sans qu'ils ne soient jugés (même si quand on laisse ses oreilles traîner on entend vraiment de belles choses). Pour ceux qui jouent beaucoup, dont j'ai fait partie, c'est une chance de pouvoir partager autant de ce que l'on aime et d'en profiter pour apprendre et encore apprendre en jouant et en écoutant.
Je reste frileuse du thème car je me sens contrainte par le temps, à la fois le temps de prendre le temps de découvrir LA pièce dans le thème qui me parlerait, mais aussi le temps de l'apprentissage qui est en général long car s'inclut dans un temps autre, et je ne sais pas maintenant ce que j'aurai envie de jouer (enfin si, un peu).
Je suis quand même d'accord pour dire qu'un thème élargit la perception, fait découvrir des choses, et les Beuvray à thème étaient vraiment intéressants (mais parfois pouvaient aussi manquer de légèreté, comme pour les musiques sud-américaines que je me rappelle tellement prenantes et bien jouées qu'on n'en pouvait plus...).
Je pencherais pour que ceux qui ont envie d'un thème en choisissent un, et qu'on laisse reposer, et qu'on voie vraiment plus tard ce qu'on en fait...
Quant aux doublons, j'aime bien... ça ouvre les oreilles...
Noelle, Schubert est partout le bienvenu !

Si on fera sans thème, je suis de l'opinion qu'il serait prévenant et encourageant de diviser le temps totale des minutes de jeu par le nombre des pianistes ou musicien.ne.s pour une idée générale de temps de jeu. Bien sûr il n'y aurait pas un minimum temps de jeu, mais ça sera à chaque personne à "donner" ou "redonner" du temps s'il/elle veut.

Juste une question pour comprendre : pourquoi les duos trios etc. / autres instruments sont rélégués à dimanche matin ? Cette année (je ne me souviens pas pour les autres) il y avait des personnes qui passaient dans la salle de concert avec des draps et aspirateurs etc., peut-être c'était pour garder les soloistes moins dérangés ?