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Re: La playlist du Pianautilus

Posté : samedi 30 août 2025 22:09
par catherine
Vincent, comment réussis -tu à être aussi touchant et aussi stupide dans le même post ?

Re: La playlist du Pianautilus

Posté : dimanche 31 août 2025 09:08
par Vincent
Sans doute parce que je suis resté un grand ado... :mrgreen:

Re: La playlist du Pianautilus

Posté : vendredi 7 nov. 2025 14:12
par Chantal
 
Plus de 2 mois sans rien ajouter à la playlist :choc:

Aujourd'hui, je voudrais vous faire écouter une œuvre d'un compositeur né en 1810……………… Non, non, ce n'est pas Chopin… car si, comme moi, vous avez suivi le Concours (Chopin), vous devez certainement friser l'overdose de ses œuvres (et il vous faudra bien 5 ans, jusqu'au prochain Concours, pour vous en remettre :mrgreen2: ), mais l'œuvre lui est liée. Le compositeur, c'est Robert Schumann, et l'œuvre, les Kreisleriana, suite de huit pièces pour piano op 16, composées en 1838. Le lien avec Chopin ? Schumann qui admirait Chopin (mais je crois que la réciproque n'était pas vraie) lui dédia les Kreisleriana (après les avoir dédiées, il est vrai, à Clara Wieck qui refusa la dédicace pour ne pas envenimer ses relations avec son père). En retour, Chopin lui dédia sa 2ème Ballade.

J'ai été longtemps intriguée par le nom donné par Schumann à son œuvre, jusqu'à ce que je découvre qu'elle lui avait été inspirée par un recueil de nouvelles de l'écrivain romantique Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (mais oui, celui des "Contes" qui inspira à Offenbach son opéra, "les Contes d'Hoffman"), intitulé "Kreisleriana" qui relate les aventures du maître de chapelle Johannès Kreisler.

Je vous propose d'écouter la 8ème et dernière pièce des Kreisleriana de Schumann, "Schnell und spielend" (rapide et espiègle) dans deux interprétations très différentes, mais que j'aime beaucoup, et que j'ai beaucoup de mal à départager.

La première interprétations est celle de Grigory Sokolov, captée lors du concert donné en décembre 2021 dans la Salle des Droits de l'Homme du Palais des Nations à Genève




La seconde interprétation est celle de Daniil Trifonov, captée lors d'un concert au Carnegie Hall de New York en décembre 2016 (je trouve que dans cette pièce, Trifonov a fait un très gros travail sur le son)



En les réécoutant ce matin, c'est celle de Sokolov que j'ai préférée. Et vous, laquelle préférez-vous ?
 

Re: La playlist du Pianautilus

Posté : vendredi 7 nov. 2025 18:26
par Vincent
Sokolov ! Très nettement. Son interprétation garde complètement l'esprit espiègle et crépitant de la pièce.
Trifonov, en alourdissant bien trop (à mon goût) la main gauche, et où il donne une dimension brumeuse, presque fantomatique à la main droite, rend la pièce quasi tragique mais trahit ainsi à mon sens le côté "schnell und spielend" que lui a attribué Schumann.

Curieusement, Sokolov semble incarner un jeu à la Florestan, là où Trifonov endosse l'habit d'Eusebius..

Re: La playlist du Pianautilus

Posté : samedi 8 nov. 2025 13:34
par Chantal
Merci pour ta réponse, Vincent !
Vincent a écrit : vendredi 7 nov. 2025 18:26 Trifonov … rend la pièce quasi tragique …
Tragique, tu trouves ? Je dirais plutôt inquiétante, angoissante.

Vincent a écrit : vendredi 7 nov. 2025 18:26 Curieusement, Sokolov semble incarner un jeu à la Florestan, là où Trifonov endosse l'habit d'Eusebius..
Joli ! :bravo: :bravo: :bravo: :bravo:

Mais pour moi, ce serait plutôt l'inverse : Sokolov = Eusebius et Trifovov = Florestan. Eusébius, c'est le doux, le rêveur, le poète tandis que Florestan est le tourmenté, l'impétueux. Je le trouve un peu diabolique dans cette pièce, Trifonov.

Re: La playlist du Pianautilus

Posté : samedi 8 nov. 2025 18:59
par Vincent
Chantal a écrit : samedi 8 nov. 2025 13:34 Tragique, tu trouves ? Je dirais plutôt inquiétante, angoissante.
Oui, aussi. Ce que je disais aussi par le côté fantômatique de la main droite. Une interprétation hantée, d'une certaine façon.
Chantal a écrit : samedi 8 nov. 2025 13:34 Mais pour moi, ce serait plutôt l'inverse : Sokolov = Eusebius et Trifovov = Florestan. Eusébius, c'est le doux, le rêveur, le poète tandis que Florestan est le tourmenté, l'impétueux. Je le trouve un peu diabolique dans cette pièce, Trifonov.
C'est marrant, j'ai tout suite vu (entendu) cette dualité entre les deux interprétations mais je me suis longtemps posé la question "qui est qui" avant d'écrire. Mais je persiste quand même dans ma propre association, inverse de la tienne : Florestan l'espiègle, rêveur certes mais joyeux et extraverti (et, en effet, impétueux), ce qui ressort bien dans l'interprétation de Sokolov.
Et Eusebius, l'introverti hanté par ses démons intérieurs, qui lui transparaît bien (à mes oreilles) dans celle de Trifonov.

Re: La playlist du Pianautilus

Posté : dimanche 9 nov. 2025 16:11
par Claudia
Merci Chantal pour cette proposition.
Du coup j'ai réécouté l'intégralité de l'œuvre par ces deux immenses interprètes. Je connaissais déjà la vidéo de Sokolov écoutée maintes fois pendant la période difficile de sortie d'épidémie et son interprétation m'avait impressionnée, je l'ai trouvée (et encore aujourd'hui) pleine de douleur, de réconciliation et de tendresse.

La version de Daniil Trifonov est impressionnante aussi et tout aussi magnifique. Elle bénéficie d'une prise de son remarquable et il y a des moments effectivement "démoniaques" (je regarde peu, j'écoute au casque tout en travaillant). mais aussi des balbutiements d'enfant enchanté, des pas de côté hésitants, une richesse émotionnelle vraiment époustouflante.

Je ne préfère ni l'une ni l'autre, ou plutôt je les préfère toutes les deux, :coeur: :coeur: elles sont toutes deux merveilleuses.

edit : cela dit, en réécoutant le fragment proposé dans chaque version, j'ai aussi regardé la partition, qui dit, pour la main gauche, si je me souviens bien, "léger et libre" (je ne suis plus chez moi donc je n'ai plus la partition sous les yeux). Trifonov a donc une lecture plutôt personnelle de cette voix grave.

Re: La playlist du Pianautilus

Posté : mardi 11 nov. 2025 17:02
par Lee
Merci Chantal.

J'aime les deux mais je préfère l'interprétation de Trifonov, plus varié et théatrale surtout la partie au milieu qui m'inspire et me parle bien plus.