Le trac, ça me connaît! Je n'ai jamais fait l'expérience d'un quatre mains mais l'expérience d'hier, d'une manière très (très très) éloignée, peut s'en rapprocher. Je m'explique (pour les absents), nous avions formé une petite équipe hier, un "trio séparé", pour jouer les trois mouvements d'une sonate. Étant donné que je jouais le premier mouvement (le plus facile

), j'avais l'honneur et la lourde responsabilité d'ouvrir le bal. Donc double stress car je me devais d'aller au bout de mon interprétation pour pouvoir passer le relai. Connaissant mon passif en public, nul besoin de vous dire que j'étais au plus mal. Je n'avais pas le droit à l'erreur. Par je ne sais quel étrange phénomène, je suis allé au bout. J'en viens donc à me dire que porter cette responsabilité m'a aidé, et même peut-être contraint, inconsciemment à me surpasser, à garder ma concentration. Le fait que j'affectionne tout particulièrement les deux autres membres de l'équipe et que je ne voulais pas les décevoir a dû jouer fortement également. Comme tu dis, lorsqu'on joue seul bah si ça foire et qu'on a, comme vous tous, la possibilité de reprendre avec la partition, on s'accroche malgré la panique et, pour certains plus que d'autres, on a hâte que ça se termine. Pour mon cas c'est différent! Un couac et c'est le trou noir! Je ne vois plus rien et n'ai envie que d'une chose, disparaître ou me terrer dans un trou. Il m'est alors impossible de reprendre.
Lorsqu'on parvient à se mettre dans sa bulle, le plus dur c'est d'y rester car en une fraction de seconde tout peut basculer. Pour moi je dirais que c'est comme un courant d'air qui viendrait perturber le bien-être de cette bulle puis l'assombrir peu à peu pour finir... dans le noir total!
Pour en revenir au quatre mains, je pense qu'il faut une certaine alchimie pour pouvoir jouer parfaitement ensemble. Que la confiance soit totale et qu'aucun des deux ne soit dominant sous peine de mettre la pression à son binôme.