Lacunes inattendues / repertoire

[Lee]

Bonjour,

Je partage avec vous une lacune découverte récemment avec la danse slave op 72 no 2 (4 mains que je dois jouer avec Hémiole): et bien, je ne sais pas faire staccato joliment et piano.

Donc ma prof a essayé de m'expliquer le geste, le main etc., mais ça marchait pas jusqu'à qu'elle me dise "comme une balle de ping-pong".

Alors en plus des lacunes persistantes que je constate régulièrement, je me rendais compte des limitations en choisissant un repertoire des morceaux qui doivent se ressembler, des lacunes inattendues ! À part me forcer jouer des morceaux choisis par ma prof, comment améliorer cela ? Comment évitez-vous ces lacunes ? Pour ceux / celles qui jouent plus ou moins ce que vos profs vous attribuent, comment faites-vous ? Vous aimez plus ou moins tout ce qui est donné ? Ou vous jouez malgré tout ce que vous n'aimez pas ?

Merci.

[Hémiole]

Moi j'ai compris une fois pour toute que les lacunes sont le propre des amateurs !
On en débusque une de temps en temps, au gré de nos choix, c'est notre manière d'avancer.
Alors suivre les conseils des profs peut permettre de ne pas les éviter éternellement, et il y a sans doute un intermédiaire entre jouer ce qu'on veut et "se force à jouer un truc qu'on n'aime pas proposé par le prof"...
Par exemple mon prof à bien compris que m'imposer de jouer du Mozart risquait de dégrader notre bonne relation . Et quand il me propose quelque chose, soit il y a le choix entre 2 ou 3 morceaux, soit je peux toujours dire non, soit tout de suite, soit après avoir essayé.
En ce moment il semble avoir décidé de me faire travailler le baroque, les ornementations et la précision : il m'a donné du Couperin et puis une sonate de Scarlatti. J'aime bien du moment que je peux jouer du Schubert ou du Chopin en parallèle.
Je n'ai jamais joué de morceaux que je n'aimais pas du tout.

[Claudia]

Je suis bien d'accord avec Hémiole!

j'ai compris une fois pour toute que les lacunes sont le propre des amateurs !

D'abord nous n'avons aucune obligation de savoir tout faire, de réussir en tout, de maîtriser toutes les techniques. Aucune obligation de rien du tout, d'ailleurs.

Ensuite effectivement il y a les préférences de répertoire. Je ne sais pas jouer de morceaux extrêmement rapides et denses avec plein de notes dans tous les sens, et je n'ai même pas envie d'essayer. Et comme je suis à des années lumière d'avoir les capacités qui pourraient motiver un prof audacieux à me proposer d'aller m'aventurer dans ces paysages périlleux... et bien je crois que tacitement la chose est entendue.

Dans mon souvenir aucun prof ne m'a donné un morceau en me disant que ça me ferait travailler telle ou telle lacune.

Après il y a quand même un vocabulaire au piano, que l'on découvre en travaillant des styles différents, et pour moi ça fait partie du piano en tant que tel, être un peu à l'aise dans ces styles qui procurent des sensations et des plaisirs variés. J'aime beaucoup ça et je pense en avoir besoin, pour l'oreille et le voyage!

[Lee]

Alors suivre les conseils des profs peut permettre de ne pas les éviter éternellement, et il y a sans doute un intermédiaire entre jouer ce qu'on veut et "se force à jouer un truc qu'on n'aime pas proposé par le prof"...

Oui, merci, je dois demander à ma prof des morceaux conseillés peut-être. J'avoue me sentir toujours un peu mal à l'aise après de dire non !

Dans mon souvenir aucun prof ne m'a donné un morceau en me disant que ça me ferait travailler telle ou telle lacune.

Après il y a quand même un vocabulaire au piano, que l'on découvre en travaillant des styles différents, et pour moi ça fait partie du piano en tant que tel, être un peu à l'aise dans ces styles qui procurent des sensations et des plaisirs variés. J'aime beaucoup ça et je pense en avoir besoin, pour l'oreille et le voyage!

Je n'attendais pas que ma prof donne un morceau pour travailler une lacune, même si elle m'a donné une étude de Chopin pour la technique d'articuler. Mais je me demande si je ferais plus de styles différents étant poussée plutôt que laissée à mon propre sort...encore que la seule fois j'ai sorti un Scarlatti, elle a donné des bons conseils etc. mais son commentaire était "tu es courageuse de jouer ça". Merci.

[JPS1827]

Tout le monde à des lacunes, même les pianistes pro (sauf les Gilels, Kissin etc.)
Chaque morceau fait travailler de très nombreuses "lacunes", le principal est d'essayer de trouver de vraies solutions aux problèmes qui se posent, savoir comment on fait pour réussir tel ou tel passage difficile et ne plus avoir l'impression de le réussir par hasard après un grand nombre de répétitions. Il faut obtenir que de chaque morceau étudié se dégage un "acquis".

[JPS1827]

Je n'attendais pas que ma prof donne un morceau pour travailler une lacune, même si elle m'a donné une étude de Chopin pour la technique d'articuler.

mais qu'entends-tu par "technique d'articuler", s'il s'agit de lever haut les doigts et de les articuler avec énergie c'est plutôt contre-productif. L'articulation c'est un effet qu'on cherche pour l'oreille qui s'obtient avec des mouvements réduits en fait.

[Line-Marie]

je n'ai jamais essayé d'éviter "une lacune ". .. je ne savais pas que j'en avais... je suis à peine ironique...
Ou alors on doit à nouveau se poser la question de pourquoi on joue du piano ?
Je n'ai pas encore lu qu'un pianiste amateur poursuivait jour après jour son travail au piano pour traquer ses difficultés.
J'ai plutôt l'impression que certains morceaux nous révèlent nos fragilités, nos difficultés et donc nous avons le choix entre essayer de comprendre pourquoi c'est difficile pour moi et trouver des solutions pour y remédier, du temps pour travailler plus ou alors il suffit de laisser tomber le morceau et d'en prendre un autre moins difficile ?

[Claudia]

Lee veut dire sans doute "comment éviter qu'une lacune ne s'installe".
Parce que, si j'ai bien compris, elle pense que le fait d'avoir un répertoire de prédilection l'a éloignée durablement d'autres styles qui demandent d'autres types de toucher, de jeu.

[floyer]

D’un certain côté, des lacunes qui nous empêche de jouer un répertoire que l’on évite (Bach pour Lee ?) n’est pas gênant (sauf si l’on change de goût).

Je ne suis pas sûr qu’il existe un itinéraire qui nous fait passer par toutes les difficultés et éradiquerait les lacunes, même si c’est le rôle des études de traiter diverses difficultés. Peut-être que des professionnels ont aussi des « lacunes », mais sont probablement mieux armés pour travailler efficacement et les traiter lorsqu’elle s’avèrent gênantes sur un répertoire donné.

[Hémiole]

La question est peut-être de savoir si on parle de lacunes ou de mauvaises habitudes ?