Le Pianautilus

Eva Gevorgyan, qui m'a également impressionnée, a été retenue pour le 3ème tour des éliminatoires. Malheureusement, Tomoharu Ushida ne fait pas partie des heureux élus. Dommage !!!

Merci Chantal et Minette pour vos suggestions d'écoute, on ne réagit pas toujours mais on les écoute !

Chantal, je t'avoue que cette description "sobre" me chatouille un peu, je crois comprendre que c'est d'interpréter l'œuvre sans y ajouter, d'une façon qui ne surprend pas, qui suit exactement le texte, est-ce que c'est bien ça ?

Lee a écrit : ↑mercredi 13 oct. 2021 15:43 Chantal, je t'avoue que cette description "sobre" me chatouille un peu, je crois comprendre que c'est d'interpréter l'œuvre sans y ajouter, d'une façon qui ne surprend pas, qui suit exactement le texte, est-ce que c'est bien ça ?

Non, pas du tout, quand je parle de sobriété, c'est à la gestuelle que ça se rapporte : Ushida ne fait pas de gestes superflus quand il joue. C'est ça pour moi un jeu sobre. Le mot n'est peut-être pas approprié… Mais ça n'a rien à voir avec l'interprétation ! (Je pense quand même que quand on joue une œuvre, on se doit d'en respecter le texte !)

Ah oui, je n'aurais jamais imaginé ce sens là !

...moi qui contre mes souhaits étais (adolescente) dans les concours, traqueuse à mourir, avec une prof qui ne m'a jamais parlé de comment gérer le trac ou le trac tout court. Mes parents assistaient au concours, et mon père après le concours, a dit (plus ou moins, je l'explique un peu mieux qu'il s'explique ) : "mais tu étais toute traqueuse, il faut libérer ton jeu et ton corps, tu dois te sentir à l'aise en mouvement, comme cette fille avant toi".

C'est fascinant, je pense que ça dépend de la culture concernant la sobriété du jeu, j'ai envie de faire un petit sondage peut-être.
J'ai l'impression que pour les Américains, la sobriété n'est pas important, et même qu'on encourage les personnes à être en mouvement comme ça sent bien, peut-être pire, qu'on considère qu'ils sont les meilleurs musiciens, comme mon père, on considère qu'ils sont bien rentrés dedans. Alors que les autres veulent que les pianistes ne bougent pas, et s'ils faisaient involontairement, de faire un effort (ou beaucoup d'efforts) d'arrêter.

Bon, c'est provocateur, mais on ne peut pas juste fermes les yeux, nous ?

Chantal a écrit : ↑mardi 12 oct. 2021 23:38 Eva Gevorgyan, qui m'a également impressionnée, a été retenue pour le 3ème tour des éliminatoires. Malheureusement, Tomoharu Ushida ne fait pas partie des heureux élus. Dommage !!!

J'ai eu du mal à y croire.... c'est vraiment dommage.
J'espère que Ushida Tomoharu reviendra sur scène du concours Chopin dans 4 ans, comme l'a fait la courageuse Aimi Kobayashi, avec son art encore plus développé.

Alors donc!! A partir de demain, on aura beaucoup de Sonates! Quel plaisir de les écouter sous les doigts des jeunes génies qui vont nous faire écouter la poésie, le coeur de Chopin

Pour ceux qui souhaitent suivre en direct le troisième tour des éliminatoires du concours Chopin :

Et pour ceux qui veulent écouter ou réécouter, le site Piano Street a élaboré une page où il est très facile de naviguer, vraiment très bien faite.
https://www.pianostreet.com/piano-music ... pieces.php

Ah, génial, merci Claudia, grâce à cette page j'ai pu trouver la 4ème ballade splendide par Leonora Armellini sur Fazioli.
Je crois que c'est la première interprétation que j'ai entendu dans laquelle le premier accord d'un 10ème (dans la ligne de la calme avant la tempête de coda) n'est pas plaqué, elle a les petites mains. Je suis contente de découvrir qu'elle est une des finalistes.

Chantal a écrit : ↑mercredi 13 oct. 2021 17:15

Lee a écrit : ↑mercredi 13 oct. 2021 15:43 Chantal, je t'avoue que cette description "sobre" me chatouille un peu, je crois comprendre que c'est d'interpréter l'œuvre sans y ajouter, d'une façon qui ne surprend pas, qui suit exactement le texte, est-ce que c'est bien ça ?

Non, pas du tout, quand je parle de sobriété, c'est à la gestuelle que ça se rapporte

Alors la façon dont j'entends le terme "sobre" peut tout aussi bien s'appliquer au jeu d'un pianiste qu'à sa gestuelle : pour moi c'est un jeu sans artifices, sans "effets de manche" (par exemple rubato un peu trop appuyés ou virtuosité ostentatoire), mais qui n'en est pas moins sensible et expressif. D'ailleurs généralement je préfère les jeux "sobres". Après un jeu peut être plus passionné sans que ce soit artificiel bien sûr.

J'essaie de suivre un peu le concours, c'est vraiment passionnant. Je découvre vraiment depuis quelques semaines la 4° ballade, que je préfère à la 1°, qu'on entend souvent en concert amateurs. Je la trouve extrêmement émouvante.... Et c'est très intéressant de l'écouter jouée par des pianistes de cette envergure, mais dans des interprétations parfois si différentes... il est commun de dire que dans le fait de se "contenter" de jouer des œuvres, il n'y a pas de part créative, à la différence de la composition ou de l'improvisation. Ce n'est bien sûr pas la même créativité. Mais je trouve que lorsqu'on découvre une œuvre nouvelle, qui a pu être jouées des millions de fois avant nous, il y a pourtant la sensation de quelque chose qui se crée sous ses doigts, que l'on façonne, à sa manière, avec ce que l'on est, ce que l'on ressent, qu'on va chercher au fond de soi et c'est à chaque fois la première fois. ...

Je pensais ne pas aimer la 1ère ballade mais j'ai entendu Martin Garcia Garcia, incroyable, j'avais l'impression plusieurs moments de découvrir l'oeuvre que j'ai pourtant entendu maintes fois. Il a le talent de bien restituer la danse dans l'oeuvre. Et sur Fazioli, il y a peu qui l'ont choisi, c'est dommage, je trouve sa sonorité le rend nettement le meilleur pour Chopin.