La playlist du Pianautilus

[Vincent]

M'en voudrez-vous beaucoup si je mets ces deux interprétations dans notre playlist ?

Bien au contraire !

[Chantal]

Aujourd’hui, changement de style, avec ce duo à deux pianos que je vous laisse découvrir

https://youtu.be/XIs1vcoPQbw

Bonne écoute !
 

[Hémiole]

Ah mais c'est trop court !
Belle écoute entre ces 2 grands du jazz.

[Chantal]

Ah mais c'est trop court !

Bien d'accord avec toi, je les aurais écouté pendant des heures

Cet après-midi, j’ai assisté à un très beau concert du pianiste Antoine Alerini. En voici le (lourd) programme :
Brahms : Variations et fugue sur un thème de Hændel
Debussy : Préludes (La fille aux cheveux de lin, Canope, des pas sur la neige, ce qu’a vu le vent d’ouest et la cathédrale engloutie)
Emmanuel Guin : Selva bajo la lluvia (création) pas du tout ma tasse de thé
Scriabine : Sonate pour piano n° 5
Ravel : Jeux d’eau

Il y avait longtemps que je n’avais pas écouté les Jeux d’eau, et j’ai été très heureuse des les entendre aujourd'hui. De retour chez moi, j’ai eu envie de partager cette œuvre avec vous. En recherchant sur internet, j’ai trouvé (parmi bien d’autres) ces deux versions que j’ai été incapable de départager. Choisissez celle que vous préférez…






Et pour ceux qui seraient intéressés par le pianiste que j’ai écouté cet après-midi, le voici dans deux préludes de Debussy : des pas sur la neige et ce qu’a vu le vent d’ouest : https://fb.watch/gDSWuXazzx/

[Chantal]

Aujourd’hui, j’aimerais vous faire écouter de Giuseppe TARTINI (1692-1770) la sonate pour violon et basse continue en sol mineur dite « le trille du Diable ».

Dans une anecdote devenue légendaire, Tartini a raconté la genèse de cette sonate :
« Une nuit (en 1713), disait-il, je rêvais que j'avais fait un pacte, et que le Diable était à mon service. Tout me réussissait au gré de mes désirs, et mes volontés étaient toujours prévenues par mon nouveau domestique. J'imaginai de lui donner mon violon, pour voir s'il parviendrait à me jouer quelques beaux airs ; mais quel fut mon étonnement lorsque j'entendis une sonate si singulièrement belle, exécutée avec tant de supériorité et d'intelligence que je n'avais même rien conçu qui pût entrer en parallèle. J'éprouvai tant de surprise, de ravissement, de plaisir, que j'en perdis la respiration. Je fus réveillé par cette violente sensation. Je pris à l'instant mon violon, dans l'espoir de retrouver une partie de ce que je venais d'entendre ; ce fut en vain. La pièce que je composais alors est, à la vérité, la meilleure que j'aie jamais faite, et je l'appelle encore la Sonate du Diable ; mais elle est tellement au-dessous de celle qui m'avait si fortement ému, que j'eusse brisé mon violon et abandonné pour toujours la musique, s'il m'eût été possible de me priver des jouissances qu'elle me procure. » Wikipedia


Voici cette sonate, techniquement redoutable, superbement interprétée par le violoniste Nathan Milstein. Il est accompagné au piano par Leon Pommers



00:00 Larghetto affettuoso
02:45 Allegro
05:49 Andante - Allegro - Adagio

Bonne écoute !!!

[Hémiole]

Superbe cette sonate de Tartini (que je ne connaissais pas bien sûr). Trop courte d'ailleurs !
Et quelle belle interprétation !

[Chantal]

 
 
Aujourd’hui, escale en Finlande, avec deux compositeurs (bien moins connus que Sibelius), le père et le fils, Oskar Merikanto (le père) et Aare Merikanto (le fils). Voici ce que l’on trouve sur Wikipedia à leur sujet.

Oskar Merikanto (1868-1924) est un compositeur, pianiste, organiste, chef d'orchestre et pédagogue finlandais.
Son père d'origine suédoise, Frank Mattsson, adoptera le nom de Merikanto une fois installé en Finlande. Le jeune Oskar étudie d'abord la musique à Helsinki, puis en Allemagne, au Conservatoire de Leipzig de 1887 à 1889 et enfin au Conservatoire de Berlin en 1890-1891. À Helsinki, il enseigne l'orgue de 1889 à 1914 à l'École des Cantors et des Organistes ; à l'Institut Musical (future Académie Sibelius), entre 1904 et 1918, il enseigne l'orgue et forme des chefs de chœur. En 1911, il participe à la fondation de l'Opéra National (actuel Opéra national de Finlande), dont il sera le premier chef d'orchestre permanent de 1911 à 1914, puis régulièrement chef invité jusqu'en 1922. Il aura également des activités de critique musical. Mais surtout, il sera organiste titulaire de l'Église Saint-Jean d'Helsinki, de 1892 jusqu'à sa mort en 1924.
Comme compositeur (dans un style romantique tardif), on lui doit de nombreuses pièces pour piano et pour orgue, de la musique de chambre, beaucoup de mélodies et duos pour voix et piano, des œuvres chorales également en quantité (notamment a cappella, pour chœurs mixtes ou chœur d'hommes ou chœur de femmes, et également avec accompagnement d'orchestre ou autres), des musiques de scènes, ainsi que trois opéras (le premier d'entre eux, Pohjan neiti de 1898, est aussi le tout premier écrit en finnois).

Aarre Merikanto (1893-1958) est un compositeur et pédagogue finlandais.
Fils du compositeur Oskar Merikanto, il étudie le contrepoint et la composition, d'abord à l'Institut musical d'Helsinki (future Académie Sibelius) en 1911 avec Erkki Melartin, puis au conservatoire de Leipzig (Allemagne) de 1912 à 1914 avec Max Reger, enfin au Conservatoire de Moscou (Russie) — où il découvre la musique d'Alexandre Scriabine — en 1915–1916 avec Sergeï Vasilenko (en).
Sa musique, influencée par Scriabine et Karol Szymanowski, d'abord d'un romantisme tardif (à l'instar de Reger), marquée tant par l'impressionnisme que par l'expressionnisme, s'orientera ensuite vers le néo-classicisme. On lui doit des pièces pour piano, pour orgue, de la musique de chambre, des œuvres avec orchestre (dont plusieurs concertos, trois symphonies, des compositions avec voix soliste(s) et/ou chœurs, dont des cantates), des mélodies pour voix et piano, deux opéras — le premier, œuvre de jeunesse, étant réputé perdu —, ainsi que diverses pièces chorales a cappella, pour chœurs mixtes ou chœur d'hommes ou chœur de femmes.

D’Oskar Merikanto, voici la berceuse op 86 n° 1 interprétée au piano par Jean Dubé :




D’Aare Merikanto, voici le Clair de lune op 20 n° 6, interprété au piano par Liisa Pohjola :





Pour ceux qui seraient intéressés, les partitions de ces deux pièces se trouvent sur IMSLP. Voici les liens correspondants :

Aare Merikanto — Six pièces pour piano op 20 : https://imslp.org/wiki/Special:Imagefro ... 9596/secnp
Oskar Merikanto — Berceuse op 86 n° 1 : https://imslp.org/wiki/Special:Imagefro ... 5061/secnp
 
 

[Hémiole]

Merci pour la découverte.
Ma préférence ira au fils sur ces extraits de leurs oeuvres.
J'ai trouvé que le style d'écriture de Aare Merikanto ressemble à celui de Mél Bonis (j'ai écouté plusieurs morceaux de cette vidéo).

[Vincent]

Merci Chantal pour ces dernières propositions. Je viens d'écouter la sonate de Tartini et les Merikanto père et fils. De très très belles découvertes !
J'aime beaucoup la berceuse d'Oscar Merikanto en particulier, je la trouve absolument enchanteresse.

[Chantal]

J'ai trouvé que le style d'écriture de Aare Merikanto ressemble à celui de Mél Bonis…

Oui Hémiole, je suis d’accord avec toi pour ces pièces pour piano de l’op 20. Mais sa musique concertante ou orchestrale (pour le peu que l’on trouve sur YouTube) fait plus penser à Scriabine ou Prokofiev.

J'aime beaucoup la berceuse d'Oscar Merikanto en particulier, je la trouve absolument enchanteresse.

Moi aussi j’ai bien aimé la Berceuse. J’aimerais bien me lancer dedans, mais j’ai peur de la réaction de ma prof


Ben alors ??? J’espérais que l’un(e) d’entre vous proposerait de nous faire écouter une œuvre qui lui tient à cœur. Que nenni !!! Pourtant, j’ai laissé passer toute une semaine sans intervenir…

Retour à des œuvres plus connues, avec une très belle pièce, que je trouve envoûtante, l’Introduction et Allegro pour harpe, flûte, clarinette et Quatuor à cordes de Maurice Ravel.

Composée en 1905 sur une commande du fabricant de harpes à pédales à double action Érard, cette œuvre est quasi contemporaine des Danse sacrée et Danse profane pour harpe et cordes de Claude Debussy, écrites pour promouvoir l'instrument concurrent, une nouvelle harpe chromatique chez le fabricant concurrent Pleyel. C'est le modèle Érard qui va constituer la harpe moderne, celle de Pleyel tombant dans l'oubli. Wikipédia. (La « guerre des harpes » a ainsi donné le jour à deux chefs-d’œuvre)…


Voici donc Introduction et Allegro pour harpe, flûte, clarinette et Quatuor à cordes de Ravel, interprétée par des membres de l’Orchestre Philharmonique de Radio-France.