La playlist du Pianautilus

[Chantal]

…Et quelle est cette histoire des américains (aborigènes?)…

Je suis bien embarrassée pour te répondre. Cela concerne "des" Indiens d'Amérique du Nord (lesquels ?, je ne sais pas). C'est quelque chose que j'avais lu il y a bien longtemps ; l'anecdote m'avais amusée et je l'ai retenue. Je ne peux même pas te garantir qu'elle soit véridique


Retour au piano aujourd'hui avec une pépite : La cinquième des douze danses espagnoles op 37 d'Enrique Granados, Andaluza, interprétée par le compositeur (enregistrement sur rouleaux datant de1913) :



Bonne écoute !

[Claudia]

ce don de maladie me rappelle aussi vaguement quelque chose du temps de mes études; dans des systèmes très élaborés de don et d'échange, une personne "donne" sa maladie mais accepte en échange de prendre en charge autre chose.

Je me rappelle aussi qu'il y avait des situations où au contraire il était interdit de donner sa maladie, donc on se laissait mourir.

(j'adore ces enregistrements de Granados, je les ai en disque; je me suis rendu compte que je suis à des années lumière de ressentir cette musique dans sa splendeur et sa liberté. Et puis je me dis que cette Espagne là a vraiment disparu)

[Chantal]

Ah, merci Claudia ! Je n'avais donc pas rêvé !!!

Pour l'Andaluza de Granados, ce qui est intéressant ici, c'est que c'est le compositeur qui est au piano. Lorsque j'avais travaillé cette pièce, j'y avais mis du rubato (c'est demandé sur la partition), mais pas autant ni aussi prononcé que ce que fait Granados. Comme quoi il y a ce qui est écrit et l'interprétation qu'on en donne. Ça me rappelle ce que j'avais lu sur un catalogue de disques (oui, c'était il y a longtemps, ça n'existe plus de nos jours), à propos d'un enregistrement Sony du 2ème (ou 3ème ?) concerto pour piano de Rachmaninoff par Rachmaninoff. Il y était écrit "Rachmaninoff interprète prend beaucoup trop de libertés avec Rachmaninoff compositeur…". Je me souviens que j'avais beaucoup ri car si Rachmaninoff, qui était un excellent pianiste, le jouait ainsi, c'est qu'il le ressentait comme ça et qu'il souhaitait qu'on le joue comme lui-même le jouait.

[JPS1827]

Ce matin je me suis réveillée en chantant intérieurement… le "double" concerto de Brahms . Il m'a accompagnée tandis que je vaquais à mes occupations matinales, puis je mes suis installée au piano, et là, la cata : comment se concentrer sur du Bach (et qui plus est sur une fugue à 4 voix) quand on chante intérieurement du Brahms ?
……

Voici donc ce double concerto pour violon et violoncelle op 102 de Brahms. Composé en 1887, c'est la dernière œuvre avec orchestre du compsiteur. Il est interprété ici par deux très grands solistes : David Oistrakh au violon et Mstislav Rostropovich au violoncelle. Ils sont accompagnés par l'Orchestre de Cleveland dirigé par George Szell.


Bonne écoute ! Peut-être que si vous êtes nombreux à l'écouter, il me sortira de la tête, et je pourrai travailler sereinement ma fugue.
 

Merci Chantal d'avoir posté cet enregistrement qui m'a rappelé beaucoup de souvenirs, c'est celui que j'écoutais en boucle avec avec mon frère dès sa sortie, nous avions établi que les 3ème et 4ème mesures dus premier mouvement constituaient pour nous l'archétype du triolet "brahmsien", et le début du finale nous trottait tout le temps dans la tête. Je l'ai réécouté avec beaucoup de plaisir, ne l'ayant pas entendu depuis longtemps, mon microsillon de l'époque étant je ne sais où…

[Chantal]

… mon microsillon de l'époque étant je ne sais où…

Il faut vite le retrouver… Sinon, il a été réédité par Warner Classics en CD, couplé avec le très beau concerto pour violoncelle de Dvorak par Rostropovitch. J'ai les deux version (vinyle et CD) mais je dois être une audiophile déplorable car je préfère de beaucoup la version vinyle, même si elle "gratte" un peu pour avoir été trop jouée : la profondeur du son est incomparable. Pourtant, ma chaîne hi-fi n'est pas exceptionnelle !

[coignet]

C'est normal, les vinyles avaient fait l'objet d'une édition très soignée. Les repiquages sont dans la majorité des cas bâclés, et en conséquence les rééditions sont médiocres.
C'était déjà vrai en vinyles, les premiers pressages étaient meilleurs que les suivants. C'est pire en CD. Les maisons d'édition leur consacrent très peu d'attention et de moyens humains et techniques.

[Chantal]

Aujourd'hui, je vous propose une œuvre assez peu connue de Frédéric Chopin, son Rondo en do majeur op posth. 73, composé en 1818 par un Chopin de 18 ans encore élève du conservatoire de Varsovie. Composé au départ pour piano solo, très vite Chopin y ajouta un second piano.
Chopin en ayant interdit la publications de son vivant, ce rondo ne fut publié que six ans après la mort du compositeur, en 1855.

En voici deux interprétations.

1. Pour piano solo, par Vladimir Ashkenazy :



(attention, la partition qui défile est celle de la version pour 2 pianos. Si vous êtes intéressés, vous trouverez la partition de la version pour piano solo ICI)


2. Pour deux pianos, par Daniil Trifonov et Sergei Babayan




Alors, 1 piano ? 2 pianos ? Quelle est votre version préférée ?
 

[Hémiole]

Merci Chantal pour cette nouvelle proposition !
Je préfère nettement la version pour 2 pianos : plus d'amplitude sonore, plus souple aussi, et la qualité audio est sans doute meilleure.
Une oeuvre brillante ce rondo ! C'est déjà du Chopin bien sûr.

[Lee]

Merci Chantal, avec deux pianos c'est mieux...mais j'avoue que ça sonne bling bling (ce que vous appelez brillant ?) à mes oreilles. La question des oeuvres publiées posthumes est intéressant, je les connais mal mais je peux compter sur une main celles qui me parlent.

[Vincent]

Merci Chantal pour cette proposition (et découverte en ce qui me concerne).

Alors moi, je préfère nettement la version pour piano seul. Justement à cause de ce caractère très brillant et blingbling-esque relevé par Hémiole et Lee dans la seconde version. Elle est bien trop foisonnante pour moi, et en perd son intelligibilité - me laissant finalement assez froid. Un peu comme certaines œuvres lisztiennes d’ailleurs, qui confinent à l’esbroufe. La version solo a pour elle de minimiser cela, d’être plus rassemblée, plus lisible - et en cela elle me touche davantage.

Peut-être est-ce pour cela que Chopin-le-mûr avait un peu rejeté cette œuvre de Chopin-le-jeune ? Peut-être la trouvait-il trop démonstrative, étincelante certes mais insuffisamment signifiante ? Sait-on d’ailleurs pourquoi il n’en avait pas souhaité la parution de son vivant ?