En fait j'avais peur de regretter avoir tourné dans ma ville pendant 2 heures pour avoir le test nécessaire pour entrer…mais quelle bêtise si j'avais raté ce concert !
J'ai oublié d'expliquer à Armag quand on s'est vu au théâtre, je n'ai pas coché "oui, tenez-moi informer des annonces" quand j'ai réservé le billet, c'est pourquoi je n'ai pas eu un texto ou mail pour m'informer de nécessité de passe sanitaire et que j'ai pu voir le concert grâce à lui. Une fois entrée dans le théâtre, j'étais ravie de recevoir un petit programme distribué gratuitement, j'avais oublié que ça existait. Toutes les conditions étaient unies pour être dans le bonheur, j'ai appris par le programme qu'un Bach Rachmaninoff partita pour violin qui y figurait initialement n'était plus.
(Mais nous l'avons eu droit en bis.)
Je n'ai pas remarqué le chaleur dans la salle, j'étais tellement subjuguée par la beauté du Théâtre de Champs-Elysées, j'avais presque oublié...et je n'ai jamais été assise tout en haut, au dernier rang Z centre, la vue était splendide pour admirer le chandelier Art Déco et les belles fresques. C'était l'ambiance parfait pour recevoir la sonate 30 de Beethoven. Je pense avoir déjà entendu quelques fois dans le passé, mais cette œuvre m'a jamais marquée ou m'a émue mais sous les doigts de Lugansky, c'était d'une telle splendeur. Comme Armag je trouvais qu'il explorait à merveille toute la palette pour les nuances et les couleurs, mettant en valeur les contrastes de forte / piano, rapide / lent, majeur / mineur, sombre / lumineux. J'ai aussi pensé au fil de Mona sur le corps les quelques fois qu'il sautait littéralement avec des fortissimi.
Son op 111 était sublime, à l'hauteur de l'œuvre - une conversation intime avec Dieu ou la spiritualité pure. J'avoue avoir eu un peu peur par la description de Lugansky des autres, qu'il est "sobre" - j'avais mal compris qu'on parlait de son expression, ce qui n'était clairement pas le cas. Son interprétation est originale, même les trilles sonnent avec des effets spectaculaire chez lui, on dirait que chaque instant compte, plusieurs fois j'étais marquée par sa capacité de suspendre le temps -
wait for it! - de sa façon unique mais qui semblait la plus naturelle et tellement Beethovien.
C'était peut-être difficile après ces deux sonates de Beethoven d'être aussi impressionnée et émue après l'entracte par Debussy. Je ne trouvais pas ses Pagodes ou La Soirée dans Grenade aussi convaincantes, mais Jardins sous la pluie était d'une telle maîtrise de la virtuosité de l'œuvre que je me demandais si je l'avais jamais entendu à cette vitesse là, surtout pas avec la même finesse des couleurs au même temps.
Concernant Rachmaninoff, il y a simplement des œuvres qui ne me touchent pas, même joué par un maître interprète de lui, malheureusement quelques études-tableaux joués à ce concert...mais je crois que le premier bis était une études-tableaux de Rachmaninoff, op 39 no 8, j'ai découvert pouvoir aimer par Lugansky. En cherchant l'œuvre je suis tombée sur d'autres interprétations et je ne l'ai même pas reconnue. Le deuxième était clairement une autre étude-tableau Rachmaninoff, le 3ème ou 4ème j'ai maintenant complètement oublié si j'ai un peu reconnu (le Bach-Rachma partita de violin était un des deux), le 5ème une valse célèbre de Chopin. 5 bis ! Quelle générosité. La seule autre fois que j'ai eu droit à 5 bis était un concert de Sokolov.
En général, comment connaître ce qui était joué en bis après un concert ?