Accompagner au piano
Posté : mardi 23 juil. 2019 18:20
Je voulais vous parler de l'accompagnement au piano parce que c'est quelque chose qui m'a marquée. Et puis c'est un domaine méconnu et pourtant d'une très grande richesse musicale. Cela m'a fait énormément évoluer (et mes élèves aussi d'ailleurs). J'espère que cela vous plaira, sinon, vous me dites stop, arrêt, inutile!
Donc je disais que c'est quelque chose de libérateur, principalement grâce à l'improvisation et au déchiffrage à vue.
La première fois que j'ai improvisé sur la demande de ma prof, j'avais honte, consciente que j'étais niveau zéro de zéro. On a commencé par improviser sur un bourdon, une quinte répétée pour laisser libre cours à l'imagination à la md. Puis petit à petit (de semaines en semaines, mois en mois, années en années) quelques contraintes, pour bien commencer, bien finir, garder une pulsation et tant pis si c'est moche ou faux. Puis contrainte de carrures avec repos à la dominante et conclusion sur tonique. Puis s'amuser dans toutes les tonalités. Laisser venir le rythme intérieur, moduler. Petit à petit j'ai laissé la musique s'emparer de mes doigts, un mélange de rythme et de mélodie intérieure. En parallèle, les études d'harmonie et ma bonne oreille m'ont bien aidée, mais on peut faire déjà beaucoup avec de simples connaissances.
Savoir improviser, ne serait-ce qu'un peu, c'est pouvoir se détendre en ne faisant rien d'autre que d'écouter sa propre pulsation intérieure, et les mélodies qui en découlent. C'est pouvoir accepter de lâcher prise. Et puis celui qui écoute n'a aucune idée de ce qui est faux ou juste par rapport à ce que vous aviez prévu et une dissonance peut se rattraper. Après tout, la musique en est truffée.
C'est aussi amplifier l'écoute intérieure, précéder la mélodie, découvrir des musiques inédites, vivre des instants intimes avec soi-même.
C'est la liberté, sans partition.
J'ai donc découvert tout cela et c'est irremplaçable.
Lorsque je suis fatiguée, je pose mes doigts sur le piano tels qu'ils viennent et je laisse faire mes états d'âme.
Bon, je ne dis pas que je suis une grande improvisatrice, loin de là, mais je peux faire, à mon niveau, et cela me rassure.
Les accompagnateurs/improvisateurs sont sollicités pour les cours de danse. C'est une spécialisation.
Quand on fait du déchiffrage à vue, au début, on s'arrête sur toutes les fautes, en s'excusant. Pourtant, il faut continuer, garder la pulsation coûte que coûte, même s'il manque les trois quarts des notes. Il faut aller au bout. C'est un entrainement, comme je suppose les gens qui apprennent à lire en diagonale. Il faut petit à petit éduquer l’œil à être régulier et prendre progressivement du recul avec la partition pour voir le plus largement possible. Jouer ce qui a été vu, tant pis pour le reste, et surtout, même s'il n'y a pas toutes les notes, il doit y avoir la musique, c'est à dire le tempo, les nuances et le caractère.
C'est contraignant au début, voire frustrant de louper autant de choses, mais petit à petit ce travail vous rend plus à l'aise avec la partition. Il développe énormément l'écoute puisqu'au-delà des notes on doit garder la musique. Alors on cherche à conserver les mélodies en priorité quand c'est possible, et on finit par voir/comprendre/entendre le squelette musical. C'est une simplification du texte.
Quand on peut faire cela, la musique est comme démystifiée. C'est vous qui devez être le mystificateur, avec une relative liberté.
Avec le temps, vous n'avez plus peur de rien, sauf peut-être du pianiste non averti assis à côté de vous, qui lit la partition au lieu d'écouter la musique et vous reproche après, toutes les notes que vous n'avez pas jouées...
Après tout, les compositeurs sont des mystificateurs. Regardez Mozart. Il écrit des pages entières entre dominante/tonique (pas que, entendons-nous bien). Simplement, il est parvenu avec peu de choses mais une imagination débordante, à caractériser sa musique avec des ornements, des variations, des nuances... donc si vous rajoutez une basse d'Alberti là où il n'y en a pas, simplement parce que c'est harmoniquement juste et que vous n'avez pas eu le temps de tout lire, vous restez dans le style, et la musique n'en sera pas dénaturée.
Et avec beaucoup d'entrainement, on arrive progressivement à pratiquement tout voir.
En accompagnement, il y a d'autres disciplines, mais ces deux-là, sont vraiment formatrices.
Donc je disais que c'est quelque chose de libérateur, principalement grâce à l'improvisation et au déchiffrage à vue.
La première fois que j'ai improvisé sur la demande de ma prof, j'avais honte, consciente que j'étais niveau zéro de zéro. On a commencé par improviser sur un bourdon, une quinte répétée pour laisser libre cours à l'imagination à la md. Puis petit à petit (de semaines en semaines, mois en mois, années en années) quelques contraintes, pour bien commencer, bien finir, garder une pulsation et tant pis si c'est moche ou faux. Puis contrainte de carrures avec repos à la dominante et conclusion sur tonique. Puis s'amuser dans toutes les tonalités. Laisser venir le rythme intérieur, moduler. Petit à petit j'ai laissé la musique s'emparer de mes doigts, un mélange de rythme et de mélodie intérieure. En parallèle, les études d'harmonie et ma bonne oreille m'ont bien aidée, mais on peut faire déjà beaucoup avec de simples connaissances.
Savoir improviser, ne serait-ce qu'un peu, c'est pouvoir se détendre en ne faisant rien d'autre que d'écouter sa propre pulsation intérieure, et les mélodies qui en découlent. C'est pouvoir accepter de lâcher prise. Et puis celui qui écoute n'a aucune idée de ce qui est faux ou juste par rapport à ce que vous aviez prévu et une dissonance peut se rattraper. Après tout, la musique en est truffée.
C'est aussi amplifier l'écoute intérieure, précéder la mélodie, découvrir des musiques inédites, vivre des instants intimes avec soi-même.
C'est la liberté, sans partition.
J'ai donc découvert tout cela et c'est irremplaçable.
Lorsque je suis fatiguée, je pose mes doigts sur le piano tels qu'ils viennent et je laisse faire mes états d'âme.
Bon, je ne dis pas que je suis une grande improvisatrice, loin de là, mais je peux faire, à mon niveau, et cela me rassure.
Les accompagnateurs/improvisateurs sont sollicités pour les cours de danse. C'est une spécialisation.
Quand on fait du déchiffrage à vue, au début, on s'arrête sur toutes les fautes, en s'excusant. Pourtant, il faut continuer, garder la pulsation coûte que coûte, même s'il manque les trois quarts des notes. Il faut aller au bout. C'est un entrainement, comme je suppose les gens qui apprennent à lire en diagonale. Il faut petit à petit éduquer l’œil à être régulier et prendre progressivement du recul avec la partition pour voir le plus largement possible. Jouer ce qui a été vu, tant pis pour le reste, et surtout, même s'il n'y a pas toutes les notes, il doit y avoir la musique, c'est à dire le tempo, les nuances et le caractère.
C'est contraignant au début, voire frustrant de louper autant de choses, mais petit à petit ce travail vous rend plus à l'aise avec la partition. Il développe énormément l'écoute puisqu'au-delà des notes on doit garder la musique. Alors on cherche à conserver les mélodies en priorité quand c'est possible, et on finit par voir/comprendre/entendre le squelette musical. C'est une simplification du texte.
Quand on peut faire cela, la musique est comme démystifiée. C'est vous qui devez être le mystificateur, avec une relative liberté.
Avec le temps, vous n'avez plus peur de rien, sauf peut-être du pianiste non averti assis à côté de vous, qui lit la partition au lieu d'écouter la musique et vous reproche après, toutes les notes que vous n'avez pas jouées...
Après tout, les compositeurs sont des mystificateurs. Regardez Mozart. Il écrit des pages entières entre dominante/tonique (pas que, entendons-nous bien). Simplement, il est parvenu avec peu de choses mais une imagination débordante, à caractériser sa musique avec des ornements, des variations, des nuances... donc si vous rajoutez une basse d'Alberti là où il n'y en a pas, simplement parce que c'est harmoniquement juste et que vous n'avez pas eu le temps de tout lire, vous restez dans le style, et la musique n'en sera pas dénaturée.
Et avec beaucoup d'entrainement, on arrive progressivement à pratiquement tout voir.
En accompagnement, il y a d'autres disciplines, mais ces deux-là, sont vraiment formatrices.