Vos Everest...ou montagnes...

les pianautes au clavier
Line-Marie
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Re: Vos Everest...ou montagnes...

Message par Line-Marie »

Je rejoins tout ce qui a été dit et souligne encore le fait que cette Ballade est jouée à un Tempo modéré et me permet de redécouvrir cette musique. Tu peux être fière d'avoir réalisé ton objectif. Peut-être devras tu faire une pause après l'avoir jouée dimanche, en consacrant ton énergie à un autre morceau qui te plaît puis revenir dans 5-6 semaines dans cette Ballade pour peaufiner encore la fin.

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Hémiole
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Re: Vos Everest...ou montagnes...

Message par Hémiole »

Lee je t'ai fait des commentaires de vive voix et je me réjouis de t'entendre très bientôt jouer cette ballade en "live" !
Ton aventure avec ce morceau est très inspirante !

Mon ascension de l'année était la partita 1 de Bach. J'ai le sentiment de ne pas avoir atteint le sommet car je n'ai pas pu la jouer en public sans trop saccager le texte. Et comme je vais m'attaquer à un nouveau sommet sur l'insistance de mon prof, la 1ere ballade de Chopin :choc: , je ne peux pas continuer de travailler la partita en même temps.
J'ai donc fait un enregistrement avant que cela se dégrade. J'ai enregistré en m'autorisant des reprises quand il y avait trop d'erreurs et en les coupant ensuite. C'est donc un enregistrement "studio" et pas "concert" :wink:

Vincent
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Re: Vos Everest...ou montagnes...

Message par Vincent »

:bravo: :bravo: :bravo:
Bravo Lori. C'est superbe. Je ne rajouterai rien sur les ajustements infinitésimaux qu'il te reste encore à faire, tout a été dit par les autres.

La bonne nouvelle, c'est que tu n'as pas encore atteint ton Everest. Disons que tu as conquis ton Annapurna, ce qui est déjà magnifique !

Pourquoi dis-je que c'est une bonne nouvelle ? Parce qu'une fois que tu y seras, tu n'auras plus rien à conquérir et je ne suis pas sûr que ça, ce soit désirable. Il faut toujours garder un désir inaccessible en soi. Ne serait-ce que pour y tendre au mieux et nous pousser à une incessante recherche de la perfection.

Prochaines étapes : le Nanga Parbat, le Lhotse, le K2 ! Bonne escalade :smile: !!

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Lee
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Re: Vos Everest...ou montagnes...

Message par Lee »

Line-Marie a écrit : vendredi 14 juil. 2023 07:47 Je rejoins tout ce qui a été dit et souligne encore le fait que cette Ballade est jouée à un Tempo modéré et me permet de redécouvrir cette musique. Tu peux être fière d'avoir réalisé ton objectif. Peut-être devras tu faire une pause après l'avoir jouée dimanche, en consacrant ton énergie à un autre morceau qui te plaît puis revenir dans 5-6 semaines dans cette Ballade pour peaufiner encore la fin.
Merci pour tes bon conseils, Line-Marie. Effectivement la fin est très fragile et pas maîtrisée et je sais que demain je ne jouerai pas la ballade dans l'état que j'aimerais...Hémiole est venue chez moi hier et j'avais des doigts qui trébuchaient qui m'a donné un trou de mémoire. J'aurai au moins 3 semaines sans piano "imposé" pendant les vacances, ça sera déjà une pause.

@ Vincent Merci pour les compliments, mais j'en suis très loin. Il y a quelques jours, j'ai découvert cette vidéo et ça m'aidait à bien cerner à tel point que je suis d'un autre pays avec une chaine des montagnes à grimper ! Le jour que techniquement j'ai dans mes doigts comme lui...

Hémiole a écrit : vendredi 14 juil. 2023 11:18 Mon ascension de l'année était la partita 1 de Bach.
Nous avons beaucoup de fans de Bach ici, j'espère que tu auras des retours. :wink:

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Claudia
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Re: Vos Everest...ou montagnes...

Message par Claudia »

@Hémiole, J'avais vu cette vidéo avant sa publication ici et t'avais déjà exprimé mon admiration pour ce travail.

Je tressaille quand je lis la sévérité avec laquelle tu juges le jeu en public, qui serait comme un indicateur d'avoir atteint quelque chose... C'est sans doute juste, on fait de la musique pour la jouer et si l'on n'est pas capable de jouer en public correctement et bien c'est que le travail n'est pas abouti.
(déjà ce que tu as enregistré s'écoute parfaitement et je ne vois aucun déshonneur à jouer cette Partita en public telle qu'elle est, belle, parlante, méditative).
En tout cas suivant ce critère du jeu en public, bien évidemment, je n'atteindrai jamais aucune hauteur, pas même le sommet d'une petite colline de rien du tout. Mais c'est curieux, jamais je ne juge de l'état de "réussite" de mon travail au piano par rapport au jeu en public, qui reste dans mon cas trop rare et accidenté pour que j'en fasse une unité de mesure de quoi que ce soit! Quand j'y pense rétrospectivement, le souvenir des auditions, concerts entre amis etc. bien sûr reste, je me souviens d'avoir souffert et raté etc., mais ce n'est pas un souvenir vivant, même dans les très rares cas où c'était pas mal. Mon souvenir est froid; par contre, le travail, le morceau, l'espèce de cheminement avec et dans le morceau, ça oui ça reste, et c'est un souvenir chaud, coloré, intense, vivant.
Je pensais aussi que Bach est un compositeur avec lequel on a souvent une relation plutôt intérieure, personnelle; nombre de pianistes jouent souvent Bach, seuls chez eux, quand ils sont tristes, heureux, perdus, perplexes, que sais-je. Bach leur offre une rose des sables, un point cardinal. C'est une autre dimension qui n'est pas nécessairement faite pour être partagée. C'est aussi pour cela que je trouve merveilleux d'avoir dans les doigts toute une Partita, avec les ramifications du discours musical offertes par cette forme; que tu ne puisses l'entretenir activement tout en commençant un autre grand chantier, c'est compréhensible, mais comme tu es très surprenantes, qui sait, peut-être un peu quand même? :mrgreen2: Bon allez j'arrête d'insister lourdement :)
Un grand bravo en tout cas.

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Hémiole
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Re: Vos Everest...ou montagnes...

Message par Hémiole »

Merci Claudia pour ta réflexion et ton témoignage.
J'ai été surprise en te lisant car j'étais loin de mettre tout ça dans mon petit post !
Il y aurait beaucoup à dire sur la communication, et surtout par écrit...
Pour essayer d'en rester à l'essentiel, il faut situer mon message dans le titre de ce fil. Dans un autre contexte j'aurais en effet évoqué sans doute plutôt l'effet quasi thérapeutique pour moi d'apprendre et travailler une telle oeuvre de Bach, cet alignement intérieur qu'il procure, la satisfaction de clore un travail par une vidéo qu'on me dit agréable à écouter...
Et puis après tout, nos Everest ou montagnes pourraient aussi être des lieux de refuges d'ermites, où nous nous retrouvons seul(e)s avec nous-mêmes loin des fureurs du monde. J'ai interprété cela comme les défis des alpinistes, c'est peut-être un contre-sens ?
J'étais déjà extrêmement satisfaite d'avoir déchiffré relativement rapidement (au moins 2 mois, tout est relatif !) l'ensemble des mouvements. Quand j'ai commencé je ne savais même pas si j'arriverais au bout ou en combien de temps ni quel serait le niveau de patience de mon prof pour m'accompagner dans cette aventure (qu'il m'avait lui-même suggérée).
La nature, ou ma nature, est ainsi faite qu'une fois une étape franchie on a tendance à regarder plus loin... Mais je disais justement à Lee récemment combien en tant qu'amateur on a tous les droits, y compris celui de ne pas s'obliger à progresser, à ne pas s'obliger à aller plus loin, en restant dans sa "zone de confort" (l'injonction à sortir de sa zone de confort on s'en tape). Il faut s'en rappeler encore et encore. Jouer en public est l'étape suivante, ou pas. Je n'y mets pas d'obligation, et mon prof n'en met pas non plus même s'il me pousse à prendre des risques raisonnables.
Et puis jouer en public n'est pas forcément un objectif, cela peut être plutôt un moyen : de tester, faire mûrir une interprétation, une occasion de partage, de (re)découverte, un cadeau qu'on fait à ceux qui écoutent, voire même de se faire plaisir :wink:
Il y aurait aussi beaucoup à dire et partager sur cette notion de souvenir des moments où on joue en public "froids" ou "chauds"... Bref : des idées de sujets de discussion à ouvrir !
- jouer en public c'est quoi ? Pourquoi ?
- être pianiste amateur c'est quoi ?
- progresser ? (Ou pas)
- qu'est ce qu'on cherche à atteindre ?

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Claudia
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Re: Vos Everest...ou montagnes...

Message par Claudia »

Je crois que j'ai une grande tendance à surinterpréter ce que je lis et partir sur une grande envolée sans relire ce qui m'a fait partir sur cette idée ; tu as parfaitement raison sur le décalage. Mais je suis quand même heureuse de l'avoir commis car tu as développé ton vécu avec cette Partita et c'est bien intéressant!

J'aime bien l'idée des droits de l'amateur :content: Peut-être que celui auquel je tiendrais le plus est celui de ne pas être seul, et donc de se considérer les "pairs" les uns des autres (ceux qui le veulent bien), se soutenir, s'écouter, bref la raison d'être du forum et des réunions et rencontres.


Progresser ou pas, je crois que c'est un fait: quand on travaille, on progresse, inévitablement, je n'ai vu personne stagner parmi les pianistes que je connais.

Je ne sais pas en revanche si on peut programmer les progrès et s'ils relèvent tous du contrôle; on les constate souvent après-coup (c'est peut-être le prof qui en a une vision projective plus construite); je ne sais pas en commençant un travail où il me mènera, ni en combien de temps (comme toi avec la Partita), et les difficultés et les richesses je les découvre petit à petit. Ce que je peux programmer c'est des objectifs concrets, par exemple "mieux analyser", "changer ma méthode de mémorisation", "améliorer la lecture verticale" (mon chantier actuel) "écouter activement la pédale", des trucs comme ça; je ne peux pas encore tout améliorer en même temps, donc je prends un ou deux domaines et je me concentre dessus.

Vincent
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Re: Vos Everest...ou montagnes...

Message par Vincent »

Hémiole a écrit : samedi 15 juil. 2023 14:53 Mais je disais justement à Lee récemment combien en tant qu'amateur on a tous les droits, y compris celui de ne pas s'obliger à progresser, à ne pas s'obliger à aller plus loin, en restant dans sa "zone de confort" (l'injonction à sortir de sa zone de confort on s'en tape).
Je l'ai longtemps cru. Je l'ai expérimenté sur les 5 dernières années. Et je peux conclure sans l'ombre d'un doute que ça ne marche pas. Sur la durée, la "zone de confort" se réduit telle une peau de chagrin. L'absence de progrès, et la satisfaction au fond assez médiocre de ce qu'on a, ne procure nulle joie ni plaisir. D'abord parce que ce dont on dispose, ben.... il y en a de moins en moins. Ensuite ce n'est pas confortable du tout parce que on a toujours envie de plus (l'indomptable insatiété de notre condition humaine). Et enfin parce que à la fin, ne pas progresser, c'est régresser.

Sans injonction de progresser, on ne trouve qu'amertume, déception, frustration et désamour (de soi).

C'est pour ça que je veux (vais) reprendre des cours. Pour sortir enfin de ce marécage de ce que j'appelais mon "piano en dilettante" dans ma zone de confort, qui ne m'a procuré qu'un plaisir très éphémère au début.

Par contre, sur l'injonction du jeu en public, là je vous rejoins totalement. Elle peut être mortifère !

PS pour Hémiole : je n'ai pas encore pu écouter ta partita, mais le ferai dès que possible. (A propos de partitas, j'ai encore maintenant la 6ème, jouée hier par Aexandra Dovgan à Verbier, dans les oreilles. Ce fut un moment prodigieux.)

catherine
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Re: Vos Everest...ou montagnes...

Message par catherine »

@Hémiole, bravo, c'est magnifique ! un vrai plaisir à écouter

@Vincent, ce que tu abordes avec la "zone de confort", dans laquelle tu t'es retourné embourbé, me ramène plutôt à l'idée d'objectif. Ta zone de confort à toi, telle que tu l'évoques, donne l'impression aussi que tu t'y ennuies. Je ne crois pas à l'idée d'une zone de confort dans laquelle on reste tranquillement en y trouvant tout ce qu'on veut. Je ne crois pas non plus aux bénéfices systématiques de l'injonction d'en sortir, c'est plutôt que je ne crois pas à une zone de confort qui reste confortable et ressourçante sur la durée, sans changement, sans au moins des petites vaguelettes pour changer un peu la surface.
Après, où trouvons-nous cet élan ? Claudia, dans l'apprentissage, le cheminement, le temps passé avec le compositeur et le morceau. Moi, (Lee, Hémiole..) dans l'objectif de le jouer en public ou d'enregistrer pour vous , c'est à dire dans le partage, (même si je ne joue pas en fait) car cela sert d'aiguillon pour aller plus loin dans la construction (sinon, je suis paresseuse et j'effleure et ce n'est jamais vraiment bien parce que pour que ce soit solide il faut se pousser un peu...). Cela n'empêche pas de jouer de temps en temps pour soi, pour se retrouver, pour se solidifier, pour trouver un support à nos émotions, pour vivre des instants musicaux sans les partager.
A chacun de trouver ou d'observer ce qui le(la) motive, j'aime bien la notion de pairs, elle contient beaucoup et peut se décliner de différentes façons dans l'espace et dans le temps...

Vincent
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Re: Vos Everest...ou montagnes...

Message par Vincent »

catherine a écrit : dimanche 16 juil. 2023 12:34 (...) c'est plutôt que je ne crois pas à une zone de confort qui reste confortable et ressourçante sur la durée (...)
Oui, c'est précisément ça que je veux dire. D'où la nécessité d'en sortir. "Injonction" va peut-être trop loin. Parlons alors plutôt d'impératif, c'est sans doute moins violent.

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