Vos Everest...ou montagnes...

[nox]

Je vais essayer

[Lee]

Salut Nox ! Bienvenue, heureuse que tu te jettes dans le bain avec un splash.

La fantaisie sur Don Juan de Liszt (là, je rêve un peu beaucoup)

Je ne connais pas, c'est ça ?

J'avoue qu'à mes oreilles, il y a beaucoup de virtuosité gratuite, j'ai de la chance de ne pas rêver de jouer ça...

[nox]

C'est ça. C'est monstrueux de virtuosité...mais qu'est ce que c'est bien construit !
C'est pour moi un des - voire LE - sommets de Liszt en matière de paraphrase/fantaisie sur les grands opéras.

[Chantal]

 
Ça fait plaisir de te lire de nouveau, Nox, tu nous as manqué

Ces Réminiscences de Don Juan de Liszt sont monstrueuses… mais superbes ! Un véritable Everest…

J'avoue qu'à mes oreilles, il y a beaucoup de virtuosité gratuite…

Oui, d'autant que l'interprétation que tu proposes n'est à mon sens pas très bonne : il n'y a que de la virtuosité gratuite. Il fait écouter Jorge Bolet : https://youtu.be/XiXAqSHVkAM ou Grigiry Ginzburg dans cet enregistrement historique (1956) que j'avais découvert au hasard de YouTube : https://youtu.be/5VU7NsF5E1E

Et puis Liszt a dû se rendre compte que ses Réminiscences étaient injouables. Il en a fait une transcription pour deux pianos. Mais je ne pense pas que ce soit plus simple à jouer : la voici par deux monstres sacrés (Martha Argerich et Nelson Freire) : https://youtu.be/dQr_ah9IM-Q?si=Mr_OAkYdzTyI_XY3

[chopinpleyel14]

Salut Nox ! Bienvenue, heureuse que tu te jettes dans le bain avec un splash.

La fantaisie sur Don Juan de Liszt (là, je rêve un peu beaucoup)

Je ne connais pas, c'est ça ?

J'avoue qu'à mes oreilles, il y a beaucoup de virtuosité gratuite, j'ai de la chance de ne pas rêver de jouer ça...

J'avoue que c'est beau mais le pauvre Pleyel souffrirait je pense !

[josiane]

J’avoue que ce genre de performance ne m’attire plus tellement mais la version de Ginzburg me plaît énormément.
J’aime cette virtuosité pleine d’élégance et mise au service de la musique.
Bon inutile d’épiloguer de toute façon je suis bien incapable de jouer ne serait-ce qu’un extrait de ce pavé…
Je me suis essayée à Liszt quand j’étais plus jeune mais je n’ai ni le toucher léger que j’aime y entendre ni la technique nécessaire donc j’ai abandonné après plusieurs essais infructueux.

[nox]

Il ne faut pas s'y tromper : ce n'est pas qu'une démonstration de virtuosité.
Liszt construit ces "réminiscences" autour de 3 axes thématiques :
- la scène du cimetière, avec le terrible avertissement du commandeur
- le dialogue affectueux de "La ci darem la mano"
- la musique festive du champagne

Je trouve complètement fou la manière dont Liszt arrive à connecter ces univers pour en 20 minutes restituer toute la complexité de Dom Juan.
Et l'ordre est encore une fois à noter. Je ne suis pas un expert de la pièce, mais il me semble que la progression est totalement inversée : ça commence dans l'amour et le batifolage, et ça finit dans le drame.
Ici Liszt construit donc "à rebours", et je trouve saisissant cette ouverture dramatique au possible qui débouche sur le si simple "La ci darem la mano", qui nous amène jusqu'à la folie. Un vrai tourbillon !

[Hémiole]

A propos d'Everest, ou de montagne, un certain nombre d'entre vous savent que mon prof a insisté pour me faire travailler la 1ere ballade de Chopin .
La mise en place, compte tenu de mes capacités, est évidemment lente (il a fallu que je mette un peu les choses au point avec le prof il y a peu en le menaçant de passer à autre chose s'il n'était pas plus patient). J'ai commencé le déchiffrage fin juin. Aujourd'hui après déjà 100h de travail (j'ai une appli pour suivre combien de temps je passe sur quoi au piano), et alors que le prof m'a conseillé lundi dernier de la jouer maintenant en l'enchaînant chaque jour 1 ou 2 fois (en plus du travail spécifique par sections), je me suis risquée à faire un enregistrement.
Attention c'est un vrai brouillon, un chantier en cours de travail, avec des pains, des canards, des pâtés, des hésitations et que sais-je encore, surtout vers la fin ( ben oui la coda, après 10 min de difficultés diverses et variées, ça va pas fort, même si quand je la travaille à part ça se passe un peu mieux). Et c'est loin du tempo évidemment.
J'ai fait un seul enregistrement (en faire 10 ne donnera pas de miracles), et j'ai seulement coupé un bégaiement agaçant dans la coda.
Pour la coda à ce stade le problème n'est pas vraiment digital, il est mental (ou d'influx nerveux plutôt) : c'est "au secours c'est quoi la note après ?"...
La question est de savoir ce que j'arriverai à sortir après encore une centaine d'heures de travail en plus ? C'est ce qui m'a fait hésiter à l'apprendre : le risque de travailler beaucoup pour aboutir à quelque chose de très peu satisfaisant (genre arriver au camp de base de l'Everest sans pouvoir faire un pas de plus) même si je reconnais que c'est intéressant et plaisant à travailler, et que ça me fera de toute manière sans doute progresser.
J'ai lu dernièrement que Murray Perahia l'avait apprise à 8 ans , et qu'il considérait qu'il faut y passer au moins 2h par jour pour l'apprendre profitablement. Je suis très loin de tout ça
Je vous laisse maintenant y mettre vos oreilles si votre curiosité vous y pousse. Et bien sûr les conseils et remarques seront bienvenues, surtout que je n'ai plus de cours pour 3 semaines.

[Laure]

Très franchement Hémiole, je suis impressionnée ; 100 heures, ce n’est pas beaucoup (en tout cas pour moi qui suis très lente), et tu as déjà avalé tout le texte 

Il y a déjà de très bonnes choses, on sent que l’essentiel du propos musical est digéré ; juste un exemple, ta dernière page est pas mal du tout.
A ce stade, ce qui me gêne le plus est les irrégularités dans les doigts. A ta place, je ne viserais pas un tempo plus rapide mais j’insisterais sur toutes les parties les plus difficiles pour les rendre plus propres. Et puis il y a plein de parties qui, à mon sens, sonnent de toute façon très bien à un tempo relativement lent vu qu’il y a plein de notes pour remplir l’espace (mesures 106 à 123 par exemple). Ca, à mon avis, tu peux y arriver, surtout qu’avec ta musicalité, tu peux d’une certaine façon compenser la relative lenteur.
Par contre, c’est sûr que si tu vises un tempo sensiblement plus rapide, ça va te demander plus de travail spécifique. A toi de voir si tu es prête à prendre le risque d'un résultat qui ne te satisfait pas assez par rapport à la somme de travail que ça demande (difficile à évaluer !).

J’ai ri en t’imaginant "mettre les choses au point" avec ton prof
J’avais passé plusieurs mois sur cette ballade, avec beaucoup de plaisir d’ailleurs, mais des indices subtilement distillés par ma prof me laissent penser qu’en ce qui la concernait, elle avait trouvé le temps franchement long : l'année d'après, avant de choisir un morceau, quelque chose comme "Ne choisis pas une œuvre trop longue, rappelle-toi le temps que tu as passé sur la ballade" nan mais rhoôô d'où ça sort ça

Mais tout ça n’est qu’un modeste avis pas très averti ; des personnes plus compétentes sauront bien mieux te conseiller.

[josiane]

Déjà j’ai l’impression que tu t’es lassée de ce morceau alors fais une pause.
Chante plus ta main droite au début, il y a trop de main gauche.
Ton premier trait me semble très crispé il te fait peur et donc il ne passe pas.
Essaye de le refaire plus en souplesse en disant bien tes notes à haute voix pour la régularité.
Peut-être aussi qu’il faudrait te concentrer sur chaque partie indépendamment sans t’acharner parce que là certains passages je sens que tu n’y crois pas.
Ta coda n’est pas si mal.
J’ai travaillé cette ballade quand j’étais ado elle était trop difficile pour moi évidemment. Je l’ai reprise bien plus tard avec plus d’expérience, certains passages n’ont jamais passé correctement mais surtout je pense que c’est un travail sur une longue période donc n’hésite pas à respirer et travailler autre chose de plus facile pour te changer les idées sinon tu vas accrocher toujours aux mêmes endroits.
Bravo pour toutes ces heures passées devant ton piano il y a beaucoup de passages qui sont déjà très intéressants mais comme ils alternent avec ceux que tu ne maîtrise pas encore techniquement tu n’y prends pas garde.