Comme être nue
- Lee
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Comme être nue
Bonjour,
J'avais envie de partager avec vous comment c'était de jouer Soler devant d'autres à la rencontre hier. Je sentais complètement nue !
C'était surtout les erreurs qui dérangaient, les moments pendant et après des fausses notes, ça sonne dans l'air pour l'éternité à tel point que c'était difficile de l'oublier, de continuer à jouer, de me concentrer. On n'a recours à aucun subterfuge pour cacher quoi que ce soit, c'était vraiment une épreuve assez désagréable, à tel point que je me demandais s'il vaut mieux renoncer au répertoire comme ça : rapide, sans pédale, souvent Baroque mais pas que...
Je ne suis pas complètement défaitiste dans ce post, j'ai espéré que vous aurez des conseils ou des idées ou d'expérience pour comment gérer la nudité, car j'ai l'impression que vous le supportez bien mieux que moi. Merci !
J'avais envie de partager avec vous comment c'était de jouer Soler devant d'autres à la rencontre hier. Je sentais complètement nue !
C'était surtout les erreurs qui dérangaient, les moments pendant et après des fausses notes, ça sonne dans l'air pour l'éternité à tel point que c'était difficile de l'oublier, de continuer à jouer, de me concentrer. On n'a recours à aucun subterfuge pour cacher quoi que ce soit, c'était vraiment une épreuve assez désagréable, à tel point que je me demandais s'il vaut mieux renoncer au répertoire comme ça : rapide, sans pédale, souvent Baroque mais pas que...
Je ne suis pas complètement défaitiste dans ce post, j'ai espéré que vous aurez des conseils ou des idées ou d'expérience pour comment gérer la nudité, car j'ai l'impression que vous le supportez bien mieux que moi. Merci !
Re: Comme être nue
Quel titre ! e effet, cette impression est souvent présente lorsqu'on joue avec la conscience du risque. En tous cas cela fait réfléchir.
J'habille ma nudité d'un peu de pédale (c'est rarissime que je joue sans pédale du tout, y compris sur des pièces baroques), d'un peu de lenteur (la lenteur qui assure le geste), d'un peu de confiance (sur les expériences précédentes ou sur le public connu et amical), d'un peu de gestes rassurants, d'un peu de présentation du morceau avant (du désamorçage...).
Ou alors je ne joue pas ce qui me rends trop peu habillée...
Pas de recette donc de mon côté !
J'habille ma nudité d'un peu de pédale (c'est rarissime que je joue sans pédale du tout, y compris sur des pièces baroques), d'un peu de lenteur (la lenteur qui assure le geste), d'un peu de confiance (sur les expériences précédentes ou sur le public connu et amical), d'un peu de gestes rassurants, d'un peu de présentation du morceau avant (du désamorçage...).
Ou alors je ne joue pas ce qui me rends trop peu habillée...
Pas de recette donc de mon côté !
- Claudia
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Re: Comme être nue
Je pense que le fait de jouer sur un piano que l'on ne connaît pas contribue grandement à cette sensation de nudité: on entend le morceau sans la résonance que l'on a chez soi, de sorte que dans le jeu sans pédale le moindre "trou" entre deux notes, qui est à la maison imperceptible puisqu'on joue dans une acoustique coutumière, devient très dérangeant dans un autre environnement. Du coup on se met à jouer plus fort, ou on "serre" le jeu et on se tend, bref c'est déstabilisant.
Il faut vraiment passer quelques minutes à essayer le piano avec cela en tête: essayer un trait sans pédale et entendre ce que ça donne, pour prendre très vite quelques décisions et établir de nouvelles correspondances entre le toucher sur ce piano et ce que l'on veut entendre.
Il m'est arrivé d'avoir cette sensation, et je me suis raccrochée à écouter du mieux que je pouvais pour essayer malgré tout que cela chante. C'est comme s'accrocher à la foi dans la beauté du morceau. Mais c'est sûr que si la déstabilisation est trop grande avec les effets physiologiques en plus, tremblements etc., ça devient (pour moi) impossible et là j'essaye juste d'aller au bout du morceau sans trop de dégâts!
Il faut vraiment passer quelques minutes à essayer le piano avec cela en tête: essayer un trait sans pédale et entendre ce que ça donne, pour prendre très vite quelques décisions et établir de nouvelles correspondances entre le toucher sur ce piano et ce que l'on veut entendre.
Il m'est arrivé d'avoir cette sensation, et je me suis raccrochée à écouter du mieux que je pouvais pour essayer malgré tout que cela chante. C'est comme s'accrocher à la foi dans la beauté du morceau. Mais c'est sûr que si la déstabilisation est trop grande avec les effets physiologiques en plus, tremblements etc., ça devient (pour moi) impossible et là j'essaye juste d'aller au bout du morceau sans trop de dégâts!
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Re: Comme être nue
Tout d'abord merci Lori pour la découverte de cette très belle pièce que tu as vraiment bien joué c'est à dire que tu nous as emmené, pris par la main pour nous faire découvrir le chemin mélodique avec de jolies note piquées par ci par là et des petits traits. Personne n'a ressenti ton émotion à jouer, non tu n'as pas baisser les bras et tu nous as emmené jusqu'au bout du chemin de façon convaincante. Que demander de plus ?
Donc merci, c'est tout.
J'ai remarqué depuis longtemps que nous sommes toujours très sévères avec nous même et très durs alors que dans ce cas c'est un simple partage musical abouti.
Non tu ne dois pas renoncer à jouer ce type de morceaux qui te font progresser et qui te sortent de ta zone de confort. Continue !
Donc merci, c'est tout.
J'ai remarqué depuis longtemps que nous sommes toujours très sévères avec nous même et très durs alors que dans ce cas c'est un simple partage musical abouti.
Non tu ne dois pas renoncer à jouer ce type de morceaux qui te font progresser et qui te sortent de ta zone de confort. Continue !
Re: Comme être nue
Aurais-tu eu la même sensation désagréable chez toi sur ton piano ?
Il me semble que le son de ton piano est tellement enveloppant et vibrant bien que pas très puissant qu'il voilerait cette "nudité", contrairement au yamaha un peu sec du studio. D'ailleurs plus sec quand on l'entend de la place du pianiste que de la place de l'auditeur... J'ai une super idée pour t'entraîner et t'y habituer : achète toi un piano numérique (OK je sors )
Tu n'as pas l'air d'avoir besoin de conseils pour conduire le morceau malgré les sensations désagréable ! Tu l'as mené à bon port, et nous avec, sans laisser transparaitre que tu vivais une épreuve.
Donc comment éviter ces sensations désagréable est plutôt la question.
Je me disais aussi, qu'il faudrait partir sur ce genre de morceau avec l'idée qu'on ne joue pas du même instrument que pour du Chopin.
Mais en effet les erreurs s'entendent encore plus dans ce style baroque, c'est difficile à jouer en public pour tout le monde. Et encore tu as un jeu plus précis et fiable que la moyenne il me semble. Tu as donc les moyens d'aborder ce style si le morceau te plait.
Enfin, comme dans tous les morceaux, la clé est certainement de moins s'attacher aux erreurs, moins les écouter, tout de suite suivre le fil, toujours suivre le fil et entendre la suite, quand l'objectif est de jouer le morceau en public.
Il me semble que le son de ton piano est tellement enveloppant et vibrant bien que pas très puissant qu'il voilerait cette "nudité", contrairement au yamaha un peu sec du studio. D'ailleurs plus sec quand on l'entend de la place du pianiste que de la place de l'auditeur... J'ai une super idée pour t'entraîner et t'y habituer : achète toi un piano numérique (OK je sors )
Tu n'as pas l'air d'avoir besoin de conseils pour conduire le morceau malgré les sensations désagréable ! Tu l'as mené à bon port, et nous avec, sans laisser transparaitre que tu vivais une épreuve.
Donc comment éviter ces sensations désagréable est plutôt la question.
Je me disais aussi, qu'il faudrait partir sur ce genre de morceau avec l'idée qu'on ne joue pas du même instrument que pour du Chopin.
Mais en effet les erreurs s'entendent encore plus dans ce style baroque, c'est difficile à jouer en public pour tout le monde. Et encore tu as un jeu plus précis et fiable que la moyenne il me semble. Tu as donc les moyens d'aborder ce style si le morceau te plait.
Enfin, comme dans tous les morceaux, la clé est certainement de moins s'attacher aux erreurs, moins les écouter, tout de suite suivre le fil, toujours suivre le fil et entendre la suite, quand l'objectif est de jouer le morceau en public.
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Re: Comme être nue
Voilà pourquoi au grand désespoir de Lori je ne lui jouerai jamais du Bach même sur son piano au son enveloppant.
C’est extrêmement difficile de jouer ces oeuvres rares sont ceux qui y arrivent et qui emportent leur public avec eux.
Ton Soler était vraiment bien et bien plus régulier que ce que tu nous joues habituellement merci au prof et à son métronome…
C’est extrêmement difficile de jouer ces oeuvres rares sont ceux qui y arrivent et qui emportent leur public avec eux.
Ton Soler était vraiment bien et bien plus régulier que ce que tu nous joues habituellement merci au prof et à son métronome…
- Lee
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Re: Comme être nue
Merci beaucoup pour vos réponses habiles !
C'est très intéressant, peut-être qu'il faut expérimenter en me permettant plus de pédale alors. Qu'est-ce que tu entends par "gestes rassurants" ?catherine a écrit : ↑lundi 25 mars 2024 18:32 J'habille ma nudité d'un peu de pédale (c'est rarissime que je joue sans pédale du tout, y compris sur des pièces baroques), d'un peu de lenteur (la lenteur qui assure le geste), d'un peu de confiance (sur les expériences précédentes ou sur le public connu et amical), d'un peu de gestes rassurants, d'un peu de présentation du morceau avant (du désamorçage...).
Tu as tout à fait raison comme une prof ! Bêtement je n'ai pas essayé le piano, en me disant que c'est un Yamaha qui a rarement des surprises.Claudia a écrit : ↑lundi 25 mars 2024 20:21 Il faut vraiment passer quelques minutes à essayer le piano avec cela en tête: essayer un trait sans pédale et entendre ce que ça donne, pour prendre très vite quelques décisions et établir de nouvelles correspondances entre le toucher sur ce piano et ce que l'on veut entendre.
Merci pour les compliments mais comme Josiane sait bien, le prof en a pour beaucoup, je ne sais pas si je vais continuer avec baroque mais nous avons parlé de Tempête de Beethoven qui est peut-être un peu "entre les deux" styles...Line-Marie a écrit : ↑lundi 25 mars 2024 21:34 ce type de morceaux qui te font progresser et qui te sortent de ta zone de confort. Continue !
J'ai subi Bach sur mon piano maintes fois, mais c'est vrai que ça passe mieux que sur d'autres pianos plus secs, ça donne presque (ok j'exagère) l'effet halo comme le jeu de Schiff !
- Lee
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Re: Comme être nue
Un peu surtout quand je fais des erreurs devant le prof !
c'était une blague, mais c'est Doubidoudom qui dit qu'il teste l'exactitude toujours sur son numérique, alors pourquoi pas, un jour, avec des effets spéciaux, en deuxième piano que mon fils peut aussi utiliser, et moi pour les morceaux baroque...J'ai une super idée pour t'entraîner et t'y habituer : achète toi un piano numérique
D'ailleurs, c'est ce que tu fais ? Tu travailles tes morceaux "nus" sur ton numérique ?
- Midas
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Re: Comme être nue
C'est vrai qu'avec Scarlatti, Bach, Mozart... on est plus à nu lorsqu'on rate une note, c'est indéniable. En même temps, ça passe à condition de ne pas rompre la rythmique du morceau (sauf à certains endroits qui peuvent éventuellement servir de points d'orgue). Mais c'est justement une raison de plus pour persévérer dans ton travail métronomique.
Re: Comme être nue
En fait, à vous lire, je crois qu'il faut accepter d'être nue (ou de croire qu'on l'est)