L'été et le piano...

[Lee]

En général, mon piano est délaissé en été, cet été bien plus...
Je sais que pour beaucoup entre nous, un stage est un moyen de se concentrer nos forces et notre temps au piano pour un objectif concret...
Et...comment faites-vous ?

[Claudia]

Et bien, ma situation est assez particulière cet été. Normalement, en été je suis submergée de travail de traduction et je prépare mon stage dans un état quasi robotique, pour arriver en stage en me sentant complètement décalée et souhaitant que le sol s'ouvre sous mes pieds pour y disparaître et laisser la place aux Vrais Musiciens. Cette année je n'ai pas de traductions estivales. Je n'en aurai peut-être même pas à l'automne ni en hiver. Ce sont probablement désormais les intelligences artificielles qui travaillent quelque part pour mes anciens clients, sans doute ravis de recevoir des textes enfin sans coquilles.
Je réfléchis à ce que je pourrai faire de ma vie (surtout pour la gagner dans les années qui viennent) mais j'ai quand même du temps pour le piano donc j'en fais beaucoup, ce qui me fait du bien. Je déchiffre un peu, je choisis des pièces à travailler, je vais à des concerts dans les festivals ruraux de ma région et je me sens de nouveau proche de la musique.
En septembre il faudra bien que je passe à la recherche d'une solution. D'ici là, Bach, Prokofiev, Mozart et Haydn. Du bonheur.

Je n'ai pas vraiment d'objectif concret. La musique est un monde en soi, solide, juste et beau qui nous met en contact avec des idées et des émotions plus grandes que nous. C'est aussi une énergie qui se déploie et se multiplie et donne lieu à des transformations, les efforts fructifient, les choses se créent et se recréent comme des trésors.
Je souhaite un bel été à tous les Pianautes. A ceux qui sont en pause, je peux dire d'expérience que la musique est patiente, elle nous reprend quand nous revenons à elle et semble dire, "tu vois, je suis éternelle et rien ne me détruira".

[Vincent]

Le monde de la traduction est en effet un des premiers très durement frappés ar les développements fulgurants de l'IA. Ce ne sera malheureusement pas le seul. Bon courage à toi aussi dans cette redéfinition à faire. La musique et le piano semblent te donner la sérénité et une forme d'énergie positive pour t'aider en cela, et c'est tant mieux.

De mon côté, alors que je n'ai aucune incertitude devant moi (hormis les inévitables questionnements existentiels de la condition humaine, et les angoisses qu'il est difficile de ne pas avoir face à l'état et à la déliquescence civilisationnelle du monde - bon, c'est vrai, ça fait beaucoup !! ) et que j'ai (en principe) du temps, je suis en plein désert pianistique.
A dire vrai, je n'ai pas touché à mon clavier depuis Beuvray...
Et je crois que ça ne me manque pas plus que ça.