Re: Interview des Pianautes
Posté : mardi 22 oct. 2024 11:09
Je répugne généralement à répondre à des questions de ce genre, vu que mon approche du piano est souvent jugée très aberrante, mais je vais faire une exception ici pour Lee, vu qu'elle a regroupé plusieurs questions de manière intéressante, et peut-être d'ailleurs que ça servira à d'autres psychopathes du piano qui se cachent comme moi.
1/ Qu'est-ce qui est relativement plus facile / plus difficile pour vous au piano ?
=> Facile (je crois): entendre la musique, les phrases, la polyphonie. Difficile: maîtriser le clavier sans regarder ses mains, y compris pour des intervalles assez anodins (quarte ou sixte, par exemple), toutes combinaisons de doigts confondues. Ceux qui ont appris ça dès l'enfance et pour qui c'est aussi naturel que mettre un pied devant l'autre ne connaissent pas leur chance.
Et en conséquence, le plus difficile pour moi sont les morceaux avec arpèges et grands déplacements des mains, surtout quand les deux le font ensemble et en mouvement contraire ou asynchrone. Et si le piano est dur et qu'il faut jouer le troisième doigt (noueux et tordu, chez moi) entre les touches noires dans ces arpèges, c'est le gruyère musical au mieux, au pire le gloubiboulga suivi d'un vomi.
2/ Comment travaillez-vous le piano (des bribes de 5-10 minutes, des séances d'une heure, etc.) ?
=> Une heure quand je peux le soir, en déchiffrage sur piano électronique, soit environ 5 mn par morceau, en insistant sur les passages où je tombe à côté de manière récurrente. Quant au travail sur un vrai piano: 1 heure par mois, peut-être.
3/ Qu'est-ce que vous avez appris récemment concernant le piano (une astuce, un fait historique, etc.) ?
=> On en apprend tous les jours, mais rien de révolutionnaire en ce qui me concerne.
4/ Donnez les noms des œuvres que vous avez abandonnées et/ou reprises ou que vous voulez reprendre.
=> Je n'abandonne pratiquement jamais d’œuvre que j'ai choisie par moi-même, mais je les laisse reposer des années, voire des décennies. Récemment, celles qui ne me donnent plus envie de les reprendre (ce qui est une amorce d'abandon), ce sont les œuvres longues (sonates dont les mouvements sont interminables), et tout particulièrement certaines œuvres d'Alkan, un compositeur très méconnu et que j'aime beaucoup, mais qui ne s'est jamais astreint à la concision. On a l'impression qu'en bon misanthrope boudé par les milieux mondains, il ne composait que pour lui-même.
7/ Quel(s) morceau(x) avez-vous trouvé le plus facile / le plus difficile ?
=> Le plus facile: aucun, c'est généralement là qu'on remarque le plus les pâtés (et que j'en fais le plus en public), et surtout que la crispation s'entend le plus (son moche, décalages). Le plus difficile: op. cit., et j'ajoute les mouvements avec transitions biscornues, que je n'ai jamais la patience de travailler comme elle le mériteraient, c'est-à-dire beaucoup plus que le reste du morceau.
8/ Si vous gagniez à la loterie, changeriez-vous quoi que ce soit à votre piano, à la façon dont vous apprenez ou à l'endroit où vous le faites ?
=> J'achèterais un cerveau dans lequel la connaissance du clavier serait imprimée dans le Bios. Mais ça ne se trouve pas dans le commerce, ni surtout l'élixir nécessaire pour injecter tout le reste de l'ancien cerveau, auquel je tiens quand même.
9/ Décrivez un moment magique pour vous au piano.
=> Quand je ne suis pas crispé en public et que, malgré les fautes, on me dit que le morceau "me va bien" (aka: "ce n'est pas trop pourri, pour une fois").
10/ Avez-vous des œuvres réconfortantes que vous aimez jouer pour vous remonter le moral ?
=> Sans surprise pour ceux qui me connaissent: celles que jouait ma môman quand j'étais petit, il y a fort longtemps. En ce moment, je reprends pour la énième fois les variations "Ah! vous dirai-je Maman". C'est une de mes madeleines de Proust.
11/ Est-ce qu'il y a des compositeurs ou compositrices que vous appréciez jouer par des autres mais que vous ne pensez pas jouer vous même ?
=> Ceux dont les œuvres sont longues et que je n'ai pas la patience de travailler par moi-même, ou ceux que je n'aime pas assez pour passer un temps infini à essayer de surmonter leurs difficultés, comme Liszt, par exemple.
1/ Qu'est-ce qui est relativement plus facile / plus difficile pour vous au piano ?
=> Facile (je crois): entendre la musique, les phrases, la polyphonie. Difficile: maîtriser le clavier sans regarder ses mains, y compris pour des intervalles assez anodins (quarte ou sixte, par exemple), toutes combinaisons de doigts confondues. Ceux qui ont appris ça dès l'enfance et pour qui c'est aussi naturel que mettre un pied devant l'autre ne connaissent pas leur chance.
Et en conséquence, le plus difficile pour moi sont les morceaux avec arpèges et grands déplacements des mains, surtout quand les deux le font ensemble et en mouvement contraire ou asynchrone. Et si le piano est dur et qu'il faut jouer le troisième doigt (noueux et tordu, chez moi) entre les touches noires dans ces arpèges, c'est le gruyère musical au mieux, au pire le gloubiboulga suivi d'un vomi.
2/ Comment travaillez-vous le piano (des bribes de 5-10 minutes, des séances d'une heure, etc.) ?
=> Une heure quand je peux le soir, en déchiffrage sur piano électronique, soit environ 5 mn par morceau, en insistant sur les passages où je tombe à côté de manière récurrente. Quant au travail sur un vrai piano: 1 heure par mois, peut-être.
3/ Qu'est-ce que vous avez appris récemment concernant le piano (une astuce, un fait historique, etc.) ?
=> On en apprend tous les jours, mais rien de révolutionnaire en ce qui me concerne.
4/ Donnez les noms des œuvres que vous avez abandonnées et/ou reprises ou que vous voulez reprendre.
=> Je n'abandonne pratiquement jamais d’œuvre que j'ai choisie par moi-même, mais je les laisse reposer des années, voire des décennies. Récemment, celles qui ne me donnent plus envie de les reprendre (ce qui est une amorce d'abandon), ce sont les œuvres longues (sonates dont les mouvements sont interminables), et tout particulièrement certaines œuvres d'Alkan, un compositeur très méconnu et que j'aime beaucoup, mais qui ne s'est jamais astreint à la concision. On a l'impression qu'en bon misanthrope boudé par les milieux mondains, il ne composait que pour lui-même.
7/ Quel(s) morceau(x) avez-vous trouvé le plus facile / le plus difficile ?
=> Le plus facile: aucun, c'est généralement là qu'on remarque le plus les pâtés (et que j'en fais le plus en public), et surtout que la crispation s'entend le plus (son moche, décalages). Le plus difficile: op. cit., et j'ajoute les mouvements avec transitions biscornues, que je n'ai jamais la patience de travailler comme elle le mériteraient, c'est-à-dire beaucoup plus que le reste du morceau.
8/ Si vous gagniez à la loterie, changeriez-vous quoi que ce soit à votre piano, à la façon dont vous apprenez ou à l'endroit où vous le faites ?
=> J'achèterais un cerveau dans lequel la connaissance du clavier serait imprimée dans le Bios. Mais ça ne se trouve pas dans le commerce, ni surtout l'élixir nécessaire pour injecter tout le reste de l'ancien cerveau, auquel je tiens quand même.
9/ Décrivez un moment magique pour vous au piano.
=> Quand je ne suis pas crispé en public et que, malgré les fautes, on me dit que le morceau "me va bien" (aka: "ce n'est pas trop pourri, pour une fois").
10/ Avez-vous des œuvres réconfortantes que vous aimez jouer pour vous remonter le moral ?
=> Sans surprise pour ceux qui me connaissent: celles que jouait ma môman quand j'étais petit, il y a fort longtemps. En ce moment, je reprends pour la énième fois les variations "Ah! vous dirai-je Maman". C'est une de mes madeleines de Proust.
11/ Est-ce qu'il y a des compositeurs ou compositrices que vous appréciez jouer par des autres mais que vous ne pensez pas jouer vous même ?
=> Ceux dont les œuvres sont longues et que je n'ai pas la patience de travailler par moi-même, ou ceux que je n'aime pas assez pour passer un temps infini à essayer de surmonter leurs difficultés, comme Liszt, par exemple.