Lee a écrit : ↑dimanche 15 mars 2020 23:57
Merci pour avoir traduit ce document, N'est-ce pas. Même s'il soulève les points intéressants qu'on n'a pas suffisamment entendus, il y a plusieurs choses inconfortables à sa théorie qui ne sont pas abordés : le taux de mortalité exponentiel en Italie (368 aujourd'hui), par exemple, ou les mesures très durs employés à Taïwan juste à côté de Chine qui a réussi a bien contenir le virus (1 mort, 59 cas). Je ne fais pas semblant de bien connaître la science derrière ce virus, mais sauf erreur de ma part, il n'a pas adressé ces deux exemples qui me semblent contredire ses théories.
Salut Lee, ave plaisir :-)
C'est vrai que Taiwan et l'Italie ne sont pas évoqués.
Je vois pourtant deux endroits dans l'article qui pourraient en parler indirectement: celui où il critique qu'on s'empresse de poser un lien de causalité entre les politiques chinoises et la dissipation de l'épidémie en Chine. On ne peut pas être sûr que les mesures très dures taiwanaises sont la cause du fait qu'ils ont été épargnés ? Par contre on est sûr que ce n'est pas nécessaire de faire tout ça, avec son exemple de la Corée.
Le paragraphe sur la mortalité relative s'applique très bien à l'Italie, parce que les tests ont été surtout faits en hôpitaux là-bas (contrairement à la Corée où tout citoyen pouvait s'arrêter aux postes mis en place, selon l'article.) : le taux de mortalité monte forcément quand on teste uniquement les cas sévères. J'ai trouvé aussi
ce fil twitter qui cherche des explications au nombre de décès italiens.
Merci Claudia pour ces détails sur les politiques prises en Suède, c'est vrai qu'elles sont étonnamment modérées !
Mais je trouve qu'on n'a pas changé de monde si rapidement. Ça fait quand même deux mois qu'un bruit de fond dans la presse distille de l'angoisse avec des articles qui s'écrivent tout seuls à coup de chiffres qui montent, d'adjectifs choquants et de pronostics effrayants...
Laure a écrit : ↑lundi 16 mars 2020 08:58
Merci N'est-ce pas pour la traduction.
(...)
Les praticiens des hôpitaux du Grand Est alertent sur leur situation et mettent en évidence l'échec des politiques libérales. Si on les croit, et il me paraît difficile de ne pas croire les témoignages de terrain, il n'y a pas que des personnes très âgées de 80 ou 90 ans qui meurent d'insuffisance respiratoire et qui voient leur décès "avancé" : il y a aussi des gens bien plus jeunes, sans pathologies, à partir de 30 ou 40 ans. Et nombre de personnes de 60 ou 70 ans, pour qui on ne parlera pas de décès avancé.
Avec plaisir Laure :-)
Oui, même si la mortalité globale ne change pas de façon significative, le fait que les morts habituelles sont un peu avancées et agglutinées dans le temps va accentuer la pression sur un système de santé déjà bien lessivé par les politiques néolibérales, et ça produit des images spectaculaires, des témoignages effrayants.
Ma mère est oncologue et doit parfois soigner des personnes de 30 ans qui ont le cancer, c'est rare (de moins en moins), c'est très triste, mais ce n'est pas encore monté en épingle dans la presse pour alimenter les angoisses.
Juan Gervas propose un autre genre de mesure drastique, c'est de simplement rétablir la situation préalable aux coupures d'austérité en réinjectant les milliards soustraits ces dernières années dans le système sanitaire. C'est-à-dire rehausser la barre de nos capacités de prise en charge, plutôt que de chercher à aplanir la courbe avec des mesures à l'efficacité douteuse et aux dégâts certains sur les personnes socialement fragilisées.
Ici en Belgique ils ont décidé de fermer les écoles vendredi, promouvoir le télétravail, fermer la plupart de lieux de sortie (restaus, cinés, piscine - pour ces dernières je ne comprends pas ce qu'on craint, avec le chlore et les cabines individuelles ?). C'est moins préoccupant pour les clients - bien sûr la vie sans restau, terrasse est parfaitement supportable - que pour les tenanciers. J'ai une amie libraire qui ne sait pas du tout si sa librairie va survivre à l'interruption des rencontres qu'elle organise d'habitude et qui sont une grosse part de son activité.
J'ai fait ma première leçon par skype avec mon professeur de piano qui est coincé dans sa maison en Italie. Il avait l'air très content de tromper son ennui avec moi
Edit : chouette, l'auteur a apprécié ma traduction et l'a publiée !
C'est plus facile à consulter que le lien mediafire désormais :
https://www.actasanitaria.com/les-mesur ... n-evitent/