Le Pianautilus

floyer a écrit : ↑lundi 23 mars 2020 13:39 Sinon, il est dommage que nous ayons des sources discordantes sur la capacité de la France à faire des tests massivement. Cela n’aide pas à y voir clair.

Lu dans Libération « fort d’une capacité de tests inégalée en France de son IHU [L’IHU de Marseille] (1 500 dépistages par jour, là où la capacité nationale atteint environ 4 000 tests) »

Il n’est pas étonnant qu’à Marseille, le Dr Raoult applique une politique différente.

Dans L’Humanité, c’est 2500/j en France (ce qui montre la difficulté à trouver une source fiable), et 60 000/j en Corée du Sud. https://www.humanite.fr/coree-du-sud-pa ... ion-686642

J'étais abasourdie qu'on a fermé les marchés ouvertes de ma ville. Je ne comprends toujours pas, sauf si c'était un pretexte pour bien tuer ces petits commerçants, pourquoi on a jugé important de les fermer. La dernière fois je suis allée, chaque stand avait suffisamment de space entre son voisin, chaque client gardait sa distance, et on ne m'a pas laissé utilisé mes bocaux ou boites que j'ai apportés, ce que j'ai compris. En plus ce n'est pas beaucoup plus sain, qu'il n'y qu'une personne ou une famille qui prépare, manipule, transporte et nous passe la marchandise et qu'on fait tout en air ouvert ?

Je ne suis toujours pas bien ajustée à ma ville, j'ai préféré mon ancienne ville, mais quand je suis arrivée sur la grande place avec les structures d'abri en place mais complètement vide, j'ai fondu en larmes. J'ai envisagé que la vie traditionnelle des marchés était au début de sa fin, qu'on serait relégué à la vie industrielle et aseptisée qu'on trouve des supermarchés comme dans mon pays d'origine. Je me demande toujours, même si j'ai surréagi, comment ces petits commerçants peuvent survivre cela. Le petit commerçant où j'achète mon fromage, crème fraîche, beurre et jambon souffre aussi même n'étant pas obligé de fermé, je ne sais pas pourquoi, à tel point qu'ils n'ouvrent que le matin. Je n'ai pas compris pourquoi ils étaient impactés. Les gens ne tiennent plus leurs petits commerces, ils préfèrent les hypermarchés ?

je ne crois pas que ce soit ça, Lee. Je loge provisoirement dans un quartier parisien très privilégié, pas excessivement peuplé, donc la gestion de l'espace de sécurité est facile, même dans le marché, et s'est faite naturellement sans aucun problème. Malheureusement il y a des quartiers où ce n'est pas du tout le cas, moins d'espace, beaucoup plus de gens, du coup ça devient ingérable et dangereux, d'où la décision de fermeture.

A noter que dans les quartiers où le marché est l'unique lieu d'approvisionnement alimentaire, il y a dérogation et aménagement spécial encadré et j'imagine que des solutions vont être recherchées et trouvées au fil des jours.

En Amérique latine la question se pose encore plus cruellement, ainsi que dans tous les pays où une grande partie de l'économie est informelle et où les revenus sont au jour le jour. Pas de vente à l'étal = pas de repas le soir pour la famille, que ce soit pour le producteur/la productrice, le petit maraîcher/la petite maraîchère, l'intermédiaire, le marchand/la marchande. C'est un véritable casse tête pour les pouvoirs publics, car confinement, dans ce cas, veut dire famine, et donc c'est quasiment impossible à réaliser.

Certains petits magasins alimentaires décident de fermer pour se protéger ou protéger leurs employé(e)s, ou bien parce qu'ils ont du mal à s'approvisionner. Dans les petits circuits il suffit qu'il y ait des malades parmi les transporteurs, distributeurs etc. pour que la chaîne s'interrompe ou s'arrête jusqu'à nouvel ordre.

Les libraires, c'est pareil, je trouve très bien qu'ils ou elles ferment, qu'ils ou elles se protègent comme tous ceux et celles qui le peuvent, et je m'interdis de commander en ligne le moindre livre chez les grossistes. J'irai acheter des livres et des partitions dans mes magasins préférés lorsqu'ils rouvriront, et le plus possible car ils auront du chiffre d'affaires à rattraper.

Tant que le confinement est la seule solution à notre portée, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup le choix malheureusement.

Comme évoqué, il peut y avoir des dérogations. Elles sont accordées par le préfet sur demande du maire.

Du coup, il faut la décision de deux personnes pour rouvrir... et je suppose que c’est pesé en fonction des conditions permettant la sécurité (quota de personnes dans l’enceinte du marché), existence d’autres lieux d’apprivoisement plus sûr...

Mais effectivement, pour tous les indépendants, la situation devient difficile.

https://blogs.mediapart.fr/theo-portais ... bonne-idee

Je partage cette analyse.

Je suis d'accord aussi avec cette analyse mais je crois aussi au symbole et à sa puissance.
Applaudir, ce n'est pas tout à fait la mystification de "je suis charlie". Je crois que personne n'oserait dire aujourd'hui "je suis le personnel soignant". Dans l'applaudissement il y a le "tu" à qui on rend hommage, il y a une humilité et une perception du collectif; et j'espère bien que ce "tu", on le prendra en compte en déposant le prochain bulletin de vote ou dans les prochains combats. En tout cas je l'espère et il appartient à chacun de faire en sorte que ce soit le cas en ne refermant pas les yeux qui se sont ouverts.

C'est pourquoi je suis un peu en colère de voir dans les réseaux sociaux que beaucoup de discussions actuelles sur la politique sanitaire ramènent tout à des noms propres, on se croirait dans Gala, la ministre, son mari, leur ennemi... Les gens vont se fâcher contre des noms, sans réfléchir au système.

Merci pour le partage Coignet, je suis d'accord avec le contenu de ce billet, et avec l'idée de changer un simple soutien social et symbolique (qui est déjà mieux que le nombrilisme d'un "je suis xxx" comme le dit justement Claudia), en un soutien politique et matériel

Ce billet me semble assez semblable à ce que je disais dans un message d'un autre fil sur les applaudissements :

Je n'arrive pas à me décider pour savoir si c'est ridicule ou non. Jusque-là, j'ai toujours résisté aux "mots d'ordre" donnés par les réseaux sociaux, comme "Je suis Charlie" ou tout autre. J'ai l'impression confuse qu'on se donne bonne conscience à bon compte, quitte à complètement oublier peu après les engagements, une fois la crise ou l'émotion passée.
Est-ce que le personnel médical est vraiment sensible à cette manifestation quotidienne ? Si oui ,tant mieux.

viewtopic.php?p=4837#p4837

De toute façon, si le confinement dure 6 semaines, je doute que les gens applaudissent pendant 6 semaines. Ils se lasseront. Les personnels soignants auraient aussi de quoi se lasser au bout de 6 semaines, mais ils sont conscients de leur utilité ; nos applaudissements se tariront car... ils ne servent peut-être à rien.

Cela dit, on a un peu oublié les anciennes pandémies de grippes que nous avons subies, mais à une époque où l'information était beaucoup plus contrôlée. On traversait la pandémie sans trop le savoir, sur le moment, et surtout sans prendre aucune mesure de confinement ! Je me rappelle assez bien la grippe de Hong-Kong en 1969-1970 :
Après la pause de l'été 1969, l'épidémie de l'hiver (décembre 1969-janvier 1970) est très sévère en France avec 17 000 décès directs (déclarés comme dus à la grippe), et un excédent de mortalité de plus de 40 000.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Grippe_de_Hong_Kong
Les chiffres semblent aussi effrayants que ceux du Cofid-19 (quoi qu'on ne connaisse pas encore ceux-là pour la France).

On pourrait aussi rappeler que selon l'OMS, en 2015, 10,4 millions de personnes ont été atteintes par cette maladie, et 1,8 million en sont mortes.
Soit 4900 morts par jour.
Le rythme serait semble-t-il actuellement de 4000 morts par jour.