L'intérêt pédagogique d'aborder tous les répertoires ?
Posté : lundi 16 août 2021 21:23
Bonsoir à tous,
Ma question part de 2 constations :
- ma propension à jouer essentiellement des pièces lentes, et en mineur (même si pourtant, écouter certaines sonates ou concertos de Mozart, ou encore Vivaldi, en majeur, me met littéralement en joie, le summum étant pour moi le 1° mouvement de la sonate "Le Printemps" de Beethoven, il y a tellement de vitalité qui émane, je dirais même qui "éclate" de ces morceaux que ça en devient bouleversant).
- ma difficulté à aborder le répertoire fin 19°/milieu 20°, notamment les compositeurs français : pour le moment, je suis un peu hermétique à ce répertoire. J'écoute, mais je ne ressens pas grand chose. Alors que je suis sensible aussi bien à la période baroque qu'à la période classique, tout autant qu'au romantisme. Ces courants me touchent de façon différente et suscitent chacun des émotions diverses, mais je me sens aussi réceptive aux uns qu'aux autres. Par contre je reste un peu froide (voire glacée) face à Ravel, Debussy, Fauré (exception faite de Satie que j'aime bien) etc... C'est au mieux agréable, sans plus, au pire ça m'est indifférent. Quant au répertoire contemporain, j'ai généralement encore plus de mal.
A partir de là, mes questions sont les suivantes :
- Comment "s'ouvrir" à un répertoire qui ne nous touche pas ? Je suis persuadée que c'est possible, et j'en ai envie, car j'adore cette sensation d'entendre tout à coup quelque chose dans une musique, qui était jusqu'alors loin de nous, et qui soudainement nous atteint, comme si une nouvelle dimension s'ouvrait tout à coup. Ca me l'avait fait avec certains morceaux de jazz auxquels j'étais hermétique. Je repense notamment à un soir où la radio, allumée en fond sans que je n'écoute vraiment, a diffusé "Petite fleur" de Sydney Bechet. Morceau que j'avais déjà entendu 1000 fois, et qui, sans m'être désagréable, me laissait indifférente. Et là, je ne sais pas pourquoi, tout à coup c'est comme si je l'entendais pour la première fois. Je me suis sentie envahie par cette mélodie, comme si elle entrait dans tous les pores de ma peau, et je me suis dit : "Mais c'est génial ce truc" ! Je me dis qu'il m'est donc possible de m'ouvrir à d'autres styles musicaux, sans doute pas de la même façon, je pense que pour le répertoire français que j'évoque, ce sera par un autre chemin. En écoutant davantage de pianistes , en allant à des concerts ? En commençant à jouer certains de ces morceaux ? En en découvrant l'écriture avec un professeur, qui pourra m'aider à "comprendre " cette musique ? Autre chose encore ? Qu'en pensez vous ? Avez vous déjà vécu des expériences similaires ?
- Autre question, un peu différente, mais qui rejoint la précédente : les conservatoires imposent le programme, ce qui permet de balayer globalement tout le répertoire, du baroque au 20°. Alors qu'en cours privé, en fonction des professeurs, on peut avoir tendance à ne choisir que les morceaux qui nous plaisent, ce qui peut vite nous cantonner à un même style et une même époque. Si un prof me laisse le choix, je peux donc jouer des mouvements lents qui font pleurer jusqu'à la fin de mes jours. Je me demandais quel impact ça pouvait avoir sur la progression d'un élève. Limite - t- on ses avancées, tant en terme technique qu'interprétatif, en ne jouant que du romantisme ou que du baroque, ou que des mouvements lents etc... ? On entend souvent dire que Bach est très formateur. En quoi, pourquoi ? Et pour revenir à ce répertoire français, que peut il apporter dans l'apprentissage par rapport aux courants précédant ?
En fait je me sens tout à fait disposée à découvrir et jouer des pièces qui ne me plaisent pas forcément au premier coup... d'oreille !.., à condition d'y être amenée de façon "sensible" par un bon prof et d'en comprendre l'intérêt pédagogique (et à condition bien sûr, de pouvoir continuer à jouer en parallèle des morceaux en mineur, très lents et qui font beaucoup pleurer).
Voilà pour mes "petites" questions du soir.
Ma question part de 2 constations :
- ma propension à jouer essentiellement des pièces lentes, et en mineur (même si pourtant, écouter certaines sonates ou concertos de Mozart, ou encore Vivaldi, en majeur, me met littéralement en joie, le summum étant pour moi le 1° mouvement de la sonate "Le Printemps" de Beethoven, il y a tellement de vitalité qui émane, je dirais même qui "éclate" de ces morceaux que ça en devient bouleversant).
- ma difficulté à aborder le répertoire fin 19°/milieu 20°, notamment les compositeurs français : pour le moment, je suis un peu hermétique à ce répertoire. J'écoute, mais je ne ressens pas grand chose. Alors que je suis sensible aussi bien à la période baroque qu'à la période classique, tout autant qu'au romantisme. Ces courants me touchent de façon différente et suscitent chacun des émotions diverses, mais je me sens aussi réceptive aux uns qu'aux autres. Par contre je reste un peu froide (voire glacée) face à Ravel, Debussy, Fauré (exception faite de Satie que j'aime bien) etc... C'est au mieux agréable, sans plus, au pire ça m'est indifférent. Quant au répertoire contemporain, j'ai généralement encore plus de mal.
A partir de là, mes questions sont les suivantes :
- Comment "s'ouvrir" à un répertoire qui ne nous touche pas ? Je suis persuadée que c'est possible, et j'en ai envie, car j'adore cette sensation d'entendre tout à coup quelque chose dans une musique, qui était jusqu'alors loin de nous, et qui soudainement nous atteint, comme si une nouvelle dimension s'ouvrait tout à coup. Ca me l'avait fait avec certains morceaux de jazz auxquels j'étais hermétique. Je repense notamment à un soir où la radio, allumée en fond sans que je n'écoute vraiment, a diffusé "Petite fleur" de Sydney Bechet. Morceau que j'avais déjà entendu 1000 fois, et qui, sans m'être désagréable, me laissait indifférente. Et là, je ne sais pas pourquoi, tout à coup c'est comme si je l'entendais pour la première fois. Je me suis sentie envahie par cette mélodie, comme si elle entrait dans tous les pores de ma peau, et je me suis dit : "Mais c'est génial ce truc" ! Je me dis qu'il m'est donc possible de m'ouvrir à d'autres styles musicaux, sans doute pas de la même façon, je pense que pour le répertoire français que j'évoque, ce sera par un autre chemin. En écoutant davantage de pianistes , en allant à des concerts ? En commençant à jouer certains de ces morceaux ? En en découvrant l'écriture avec un professeur, qui pourra m'aider à "comprendre " cette musique ? Autre chose encore ? Qu'en pensez vous ? Avez vous déjà vécu des expériences similaires ?
- Autre question, un peu différente, mais qui rejoint la précédente : les conservatoires imposent le programme, ce qui permet de balayer globalement tout le répertoire, du baroque au 20°. Alors qu'en cours privé, en fonction des professeurs, on peut avoir tendance à ne choisir que les morceaux qui nous plaisent, ce qui peut vite nous cantonner à un même style et une même époque. Si un prof me laisse le choix, je peux donc jouer des mouvements lents qui font pleurer jusqu'à la fin de mes jours. Je me demandais quel impact ça pouvait avoir sur la progression d'un élève. Limite - t- on ses avancées, tant en terme technique qu'interprétatif, en ne jouant que du romantisme ou que du baroque, ou que des mouvements lents etc... ? On entend souvent dire que Bach est très formateur. En quoi, pourquoi ? Et pour revenir à ce répertoire français, que peut il apporter dans l'apprentissage par rapport aux courants précédant ?
En fait je me sens tout à fait disposée à découvrir et jouer des pièces qui ne me plaisent pas forcément au premier coup... d'oreille !.., à condition d'y être amenée de façon "sensible" par un bon prof et d'en comprendre l'intérêt pédagogique (et à condition bien sûr, de pouvoir continuer à jouer en parallèle des morceaux en mineur, très lents et qui font beaucoup pleurer).
Voilà pour mes "petites" questions du soir.