L'intérêt pédagogique d'aborder tous les répertoires ?
- Mona
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L'intérêt pédagogique d'aborder tous les répertoires ?
Bonsoir à tous,
Ma question part de 2 constations :
- ma propension à jouer essentiellement des pièces lentes, et en mineur (même si pourtant, écouter certaines sonates ou concertos de Mozart, ou encore Vivaldi, en majeur, me met littéralement en joie, le summum étant pour moi le 1° mouvement de la sonate "Le Printemps" de Beethoven, il y a tellement de vitalité qui émane, je dirais même qui "éclate" de ces morceaux que ça en devient bouleversant).
- ma difficulté à aborder le répertoire fin 19°/milieu 20°, notamment les compositeurs français : pour le moment, je suis un peu hermétique à ce répertoire. J'écoute, mais je ne ressens pas grand chose. Alors que je suis sensible aussi bien à la période baroque qu'à la période classique, tout autant qu'au romantisme. Ces courants me touchent de façon différente et suscitent chacun des émotions diverses, mais je me sens aussi réceptive aux uns qu'aux autres. Par contre je reste un peu froide (voire glacée) face à Ravel, Debussy, Fauré (exception faite de Satie que j'aime bien) etc... C'est au mieux agréable, sans plus, au pire ça m'est indifférent. Quant au répertoire contemporain, j'ai généralement encore plus de mal.
A partir de là, mes questions sont les suivantes :
- Comment "s'ouvrir" à un répertoire qui ne nous touche pas ? Je suis persuadée que c'est possible, et j'en ai envie, car j'adore cette sensation d'entendre tout à coup quelque chose dans une musique, qui était jusqu'alors loin de nous, et qui soudainement nous atteint, comme si une nouvelle dimension s'ouvrait tout à coup. Ca me l'avait fait avec certains morceaux de jazz auxquels j'étais hermétique. Je repense notamment à un soir où la radio, allumée en fond sans que je n'écoute vraiment, a diffusé "Petite fleur" de Sydney Bechet. Morceau que j'avais déjà entendu 1000 fois, et qui, sans m'être désagréable, me laissait indifférente. Et là, je ne sais pas pourquoi, tout à coup c'est comme si je l'entendais pour la première fois. Je me suis sentie envahie par cette mélodie, comme si elle entrait dans tous les pores de ma peau, et je me suis dit : "Mais c'est génial ce truc" ! Je me dis qu'il m'est donc possible de m'ouvrir à d'autres styles musicaux, sans doute pas de la même façon, je pense que pour le répertoire français que j'évoque, ce sera par un autre chemin. En écoutant davantage de pianistes , en allant à des concerts ? En commençant à jouer certains de ces morceaux ? En en découvrant l'écriture avec un professeur, qui pourra m'aider à "comprendre " cette musique ? Autre chose encore ? Qu'en pensez vous ? Avez vous déjà vécu des expériences similaires ?
- Autre question, un peu différente, mais qui rejoint la précédente : les conservatoires imposent le programme, ce qui permet de balayer globalement tout le répertoire, du baroque au 20°. Alors qu'en cours privé, en fonction des professeurs, on peut avoir tendance à ne choisir que les morceaux qui nous plaisent, ce qui peut vite nous cantonner à un même style et une même époque. Si un prof me laisse le choix, je peux donc jouer des mouvements lents qui font pleurer jusqu'à la fin de mes jours. Je me demandais quel impact ça pouvait avoir sur la progression d'un élève. Limite - t- on ses avancées, tant en terme technique qu'interprétatif, en ne jouant que du romantisme ou que du baroque, ou que des mouvements lents etc... ? On entend souvent dire que Bach est très formateur. En quoi, pourquoi ? Et pour revenir à ce répertoire français, que peut il apporter dans l'apprentissage par rapport aux courants précédant ?
En fait je me sens tout à fait disposée à découvrir et jouer des pièces qui ne me plaisent pas forcément au premier coup... d'oreille !.., à condition d'y être amenée de façon "sensible" par un bon prof et d'en comprendre l'intérêt pédagogique (et à condition bien sûr, de pouvoir continuer à jouer en parallèle des morceaux en mineur, très lents et qui font beaucoup pleurer).
Voilà pour mes "petites" questions du soir.
Ma question part de 2 constations :
- ma propension à jouer essentiellement des pièces lentes, et en mineur (même si pourtant, écouter certaines sonates ou concertos de Mozart, ou encore Vivaldi, en majeur, me met littéralement en joie, le summum étant pour moi le 1° mouvement de la sonate "Le Printemps" de Beethoven, il y a tellement de vitalité qui émane, je dirais même qui "éclate" de ces morceaux que ça en devient bouleversant).
- ma difficulté à aborder le répertoire fin 19°/milieu 20°, notamment les compositeurs français : pour le moment, je suis un peu hermétique à ce répertoire. J'écoute, mais je ne ressens pas grand chose. Alors que je suis sensible aussi bien à la période baroque qu'à la période classique, tout autant qu'au romantisme. Ces courants me touchent de façon différente et suscitent chacun des émotions diverses, mais je me sens aussi réceptive aux uns qu'aux autres. Par contre je reste un peu froide (voire glacée) face à Ravel, Debussy, Fauré (exception faite de Satie que j'aime bien) etc... C'est au mieux agréable, sans plus, au pire ça m'est indifférent. Quant au répertoire contemporain, j'ai généralement encore plus de mal.
A partir de là, mes questions sont les suivantes :
- Comment "s'ouvrir" à un répertoire qui ne nous touche pas ? Je suis persuadée que c'est possible, et j'en ai envie, car j'adore cette sensation d'entendre tout à coup quelque chose dans une musique, qui était jusqu'alors loin de nous, et qui soudainement nous atteint, comme si une nouvelle dimension s'ouvrait tout à coup. Ca me l'avait fait avec certains morceaux de jazz auxquels j'étais hermétique. Je repense notamment à un soir où la radio, allumée en fond sans que je n'écoute vraiment, a diffusé "Petite fleur" de Sydney Bechet. Morceau que j'avais déjà entendu 1000 fois, et qui, sans m'être désagréable, me laissait indifférente. Et là, je ne sais pas pourquoi, tout à coup c'est comme si je l'entendais pour la première fois. Je me suis sentie envahie par cette mélodie, comme si elle entrait dans tous les pores de ma peau, et je me suis dit : "Mais c'est génial ce truc" ! Je me dis qu'il m'est donc possible de m'ouvrir à d'autres styles musicaux, sans doute pas de la même façon, je pense que pour le répertoire français que j'évoque, ce sera par un autre chemin. En écoutant davantage de pianistes , en allant à des concerts ? En commençant à jouer certains de ces morceaux ? En en découvrant l'écriture avec un professeur, qui pourra m'aider à "comprendre " cette musique ? Autre chose encore ? Qu'en pensez vous ? Avez vous déjà vécu des expériences similaires ?
- Autre question, un peu différente, mais qui rejoint la précédente : les conservatoires imposent le programme, ce qui permet de balayer globalement tout le répertoire, du baroque au 20°. Alors qu'en cours privé, en fonction des professeurs, on peut avoir tendance à ne choisir que les morceaux qui nous plaisent, ce qui peut vite nous cantonner à un même style et une même époque. Si un prof me laisse le choix, je peux donc jouer des mouvements lents qui font pleurer jusqu'à la fin de mes jours. Je me demandais quel impact ça pouvait avoir sur la progression d'un élève. Limite - t- on ses avancées, tant en terme technique qu'interprétatif, en ne jouant que du romantisme ou que du baroque, ou que des mouvements lents etc... ? On entend souvent dire que Bach est très formateur. En quoi, pourquoi ? Et pour revenir à ce répertoire français, que peut il apporter dans l'apprentissage par rapport aux courants précédant ?
En fait je me sens tout à fait disposée à découvrir et jouer des pièces qui ne me plaisent pas forcément au premier coup... d'oreille !.., à condition d'y être amenée de façon "sensible" par un bon prof et d'en comprendre l'intérêt pédagogique (et à condition bien sûr, de pouvoir continuer à jouer en parallèle des morceaux en mineur, très lents et qui font beaucoup pleurer).
Voilà pour mes "petites" questions du soir.
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Re: L'intérêt pédagogique d'aborder tous les répertoires ?
Je trouve que tes questions sont difficiles Mona
Il y a tellement de facteurs qui interviennent dans la formation du goût qu'on a d'une musique plutôt qu'une autre. ...
Lorsque j'étais adolescente, j'aimais quasiment tous les répertoires en musique et particulièrement au piano. J'apprenais à jouer Bach, Beethoven, Haydn , Mozart en cours privés puis au conservatoire, mais aussi Chopin, Schumann, Brahms, Debussy, Kabalewski, Khatchatorian.
J'écoutais des disques de France Clida jouant Liszt, et puis Messiaen, Villa Lobos, Mahler, Hugo Wolf, Berlioz, Verdi...
Aujourd'hui j'aime découvrir des morceaux que je n'ai pas encore entendus parceque mon oreille n'a pas de comparatif possible et je n'écoute que la musique composée et non un différentiel avec une " interprétation de référence".
Cet été j'ai écouté beaucoup de musique contemporaine de compositeurs inconnus de moi. Certaines pièces m'ont vraiment passionnée, d'autres moins.
Travailler des œuvres peu connues demande d'abord de la curiosité, puis du courage et de la volonté.
Il y a tellement de facteurs qui interviennent dans la formation du goût qu'on a d'une musique plutôt qu'une autre. ...
Lorsque j'étais adolescente, j'aimais quasiment tous les répertoires en musique et particulièrement au piano. J'apprenais à jouer Bach, Beethoven, Haydn , Mozart en cours privés puis au conservatoire, mais aussi Chopin, Schumann, Brahms, Debussy, Kabalewski, Khatchatorian.
J'écoutais des disques de France Clida jouant Liszt, et puis Messiaen, Villa Lobos, Mahler, Hugo Wolf, Berlioz, Verdi...
Aujourd'hui j'aime découvrir des morceaux que je n'ai pas encore entendus parceque mon oreille n'a pas de comparatif possible et je n'écoute que la musique composée et non un différentiel avec une " interprétation de référence".
Cet été j'ai écouté beaucoup de musique contemporaine de compositeurs inconnus de moi. Certaines pièces m'ont vraiment passionnée, d'autres moins.
Travailler des œuvres peu connues demande d'abord de la curiosité, puis du courage et de la volonté.
- Marie-France
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Re: L'intérêt pédagogique d'aborder tous les répertoires ?
Que de questions, Mona!
La réponse est, à mon avis, là:
.......
C'est mieux en effet de s'entrainer à jouer des styles d'écriture différents, car chacun à ses propres difficultés et développe de nouveaux automatismes. L'écoute s'enrichit de nouvelles harmonies et de nouveaux rythmes.
Bach oblige à écouter (lignes mélodiques, phrases, harmonies, plans différents, répartition des voix aux deux mains), à dissocier (oreilles, plusieurs plans dans une main..), à être rigoureux et précis. Et c'est l'occasion de travailler la forme.
- Mona
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Re: L'intérêt pédagogique d'aborder tous les répertoires ?
Merci Line-Marie pour ta réponse.
Mais justement, ma question serait plutôt : comment s'ouvrir à une musique pour laquelle, précisément, on n'a pas de goût, d'inclination 'naturelle" (même si ce terme ne convient pas je pense). C'est sans doute différent pour quelqu'un qui a entendu, et joué, beaucoup de musique dans l'enfance , et quelqu'un qui débute adulte, avec, en quelque sorte, une oreille "vierge". Mais je pense qu'on peut "former" son oreille sur le tard, par exemple en écoutant beaucoup de musique, comme tu le fais. Tu as une ouverture, une curiosité très grande, à ce qui t'est inconnu, c'est une vraie richesse.
Après il est probable que ce chemin vers une ouverture à ce qui ne nous est pas familier, voir à ce qui nous déplaît (dans une certaine mesure bien sûr, il y a clairement certains styles musicaux qui me donnent de l'urticaire, et je ne pense pas que ça puisse cesser de me démanger un jour ! ), est quelque chose de très personnel, à chacun de trouver sa voie. Mais je trouve ça très intéressant de savoir comment ça s'est passé, et comment ça se passe encore, pour vous.
Oui je suis d'accord avec toi. Je ne pense même pas qu'on puisse répondre à cette question : pourquoi tel attrait pour telle musique (ou pour tout autre domaine d'ailleurs), et pas pour telle autre, impossible de savoir... Ce n'est pas une question, en tout cas pas seulement, d'éducation musicale, de formation de l'oreille, puisque je n'ai pas de culture musicale classique à la base et quand j'ai commencé le piano c'est pourtant spontanément vers cette musique là que j'ai voulu me tourner.Line-Marie a écrit : ↑lundi 16 août 2021 21:38 Il y a tellement de facteurs qui interviennent dans la formation du goût qu'on a d'une musique plutôt qu'une autre. ...
Mais justement, ma question serait plutôt : comment s'ouvrir à une musique pour laquelle, précisément, on n'a pas de goût, d'inclination 'naturelle" (même si ce terme ne convient pas je pense). C'est sans doute différent pour quelqu'un qui a entendu, et joué, beaucoup de musique dans l'enfance , et quelqu'un qui débute adulte, avec, en quelque sorte, une oreille "vierge". Mais je pense qu'on peut "former" son oreille sur le tard, par exemple en écoutant beaucoup de musique, comme tu le fais. Tu as une ouverture, une curiosité très grande, à ce qui t'est inconnu, c'est une vraie richesse.
Après il est probable que ce chemin vers une ouverture à ce qui ne nous est pas familier, voir à ce qui nous déplaît (dans une certaine mesure bien sûr, il y a clairement certains styles musicaux qui me donnent de l'urticaire, et je ne pense pas que ça puisse cesser de me démanger un jour ! ), est quelque chose de très personnel, à chacun de trouver sa voie. Mais je trouve ça très intéressant de savoir comment ça s'est passé, et comment ça se passe encore, pour vous.
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Re: L'intérêt pédagogique d'aborder tous les répertoires ?
Ah tu as écrit entre temps Marie-France ! Oui je suis très curieuse ce soir ! Et encore j'ai plein d'autres questions mais comme je ne veux pas abrutir tout le monde, j'y vais doucement.
Oui bien sûr, c'est très clair ce que tu réponds pour Bach.... je me dis qu'il faut vraiment que j'y revienne. Oui ces voix qui s'entrecroisent, c'est justement ce que j'aime tant à l'écoute et que je trouve magique, mais j'ai plus de mal à le jouer, c'est moins "naturel" pour moi que des pièces romantiques, je peux être plus à l'aise sur une pièce romantique classée 5 chez Henle que sur un prélude de Bach classé 3 ou 4...
J'ai hâte de la suite, il y a tellement à apprendre et à découvrir...
Oui bien sûr, c'est très clair ce que tu réponds pour Bach.... je me dis qu'il faut vraiment que j'y revienne. Oui ces voix qui s'entrecroisent, c'est justement ce que j'aime tant à l'écoute et que je trouve magique, mais j'ai plus de mal à le jouer, c'est moins "naturel" pour moi que des pièces romantiques, je peux être plus à l'aise sur une pièce romantique classée 5 chez Henle que sur un prélude de Bach classé 3 ou 4...
J'ai hâte de la suite, il y a tellement à apprendre et à découvrir...
Modifié en dernier par Mona le lundi 16 août 2021 22:38, modifié 1 fois.
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Re: L'intérêt pédagogique d'aborder tous les répertoires ?
Il est vrai que dans les conservatoires il y a des oeuvres auxquelles on ne peut pas échapper mais je crois que tout ça a aussi bien changé et que maintenant les profs ne craignent plus d’aborder un répertoire moins exploré.
Tu laisses entendre Mona qu’en cours privé c’est différent. Moi je connais des profs privés qui font travailler le même répertoire depuis des années quelque soit l’élève.
Et oui moi j’impose parfois de travailler telle ou telle oeuvre pour faire découvrir un répertoire ou travailler un point particulier.
Si je vois que ça n’accroche vraiment pas on laisse tomber mais j’estime que dans le travail de prof il y a aussi le devoir de faire découvrir des choses que l’élève ne connaît pas.
C’est la même chose en littérature par exemple, on lit un auteur qu’on ne connaît pas juste pour voir tant mieux si on aime tant pis si on n’aime pas il y en a bien d’autres.
Je me souviens d’avoir eu une étude de Martinu pour un examen je ne connaissais pas et j’ai adoré.
Si personne ne m’avait « forcée » à le jouer jamais je ne l’aurais découvert.
Le goût change je crois il y a des oeuvres que j’aimais beaucoup et puis je les ai un peu délaissées.
J’ai par exemple travaillé plusieurs sonates de Beethoven et maintenant je n’ai plus envie d’en jouer mais j’aime toujours autant les écouter.
Tu laisses entendre Mona qu’en cours privé c’est différent. Moi je connais des profs privés qui font travailler le même répertoire depuis des années quelque soit l’élève.
Et oui moi j’impose parfois de travailler telle ou telle oeuvre pour faire découvrir un répertoire ou travailler un point particulier.
Si je vois que ça n’accroche vraiment pas on laisse tomber mais j’estime que dans le travail de prof il y a aussi le devoir de faire découvrir des choses que l’élève ne connaît pas.
C’est la même chose en littérature par exemple, on lit un auteur qu’on ne connaît pas juste pour voir tant mieux si on aime tant pis si on n’aime pas il y en a bien d’autres.
Je me souviens d’avoir eu une étude de Martinu pour un examen je ne connaissais pas et j’ai adoré.
Si personne ne m’avait « forcée » à le jouer jamais je ne l’aurais découvert.
Le goût change je crois il y a des oeuvres que j’aimais beaucoup et puis je les ai un peu délaissées.
J’ai par exemple travaillé plusieurs sonates de Beethoven et maintenant je n’ai plus envie d’en jouer mais j’aime toujours autant les écouter.
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Re: L'intérêt pédagogique d'aborder tous les répertoires ?
Oui c'est pour ça que j'ai bien écrit "en fonction des professeurs" et "si un prof me laisse le choix". Car en effet j'ai rencontré les 2 cas de figure. Et je ne crois pas au final que laisser à l'élève une entière liberté quant aux choix de ses pièces soit la meilleure stratégie pédagogique. Il y a je pense à la fois à tenir compte de ses goûts (j'imagine la pauvre Lee si on lui impose un Bach à chaque cours... ), tout en lui proposant certaines pièces parfois éloignées de son registre de prédilection, mais qui vont lui permettre de travailler tel ou tel point.josiane a écrit : ↑lundi 16 août 2021 23:04 Tu laisses entendre Mona qu’en cours privé c’est différent. Moi je connais des profs privés qui font travailler le même répertoire depuis des années quelque soit l’élève.
Et oui moi j’impose parfois de travailler telle ou telle oeuvre pour faire découvrir un répertoire ou travailler un point particulier.
Oui absolument. C'est en tout cas ce que j'attends d'un professeur.
En fait je pose la question, parce que ça m'intéresse d'avoir le point de vue tant des prof que des élèves. Mais au fond je pense que j'ai la réponse. Je sais très bien que si je m'obstine à jouer les mêmes choses sans jamais aller à la découverte d'autres styles et d'autres techniques je me ferme tout un pan du champ musical, je reste dans quelque chose de confortable et je limite mes avancées. Ca me fait penser à Claudia qui a décidé de jouer des pièces rapides (en commençant par la sautillante mais fourbe Baba Yaga, qui lance des sorts en provoquant des tendinites), après avoir été adepte elle aussi des mouvements lents. Il faudra aussi que je m'y colle. Je me rappelle avoir eu avoir un mal fou avec la sonate "facile" en do majeur de Mozart alors qu'elle est objectivement moins difficile que certains mouvements lents que j'ai pu travailler. Je me sens prête à quitter ma "Minorite Lentus aigüe" , à condition d'être bien accompagnée dans ma convalescence par le bon prof qui saura m'amener sur le chemin de la guérison.
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Re: L'intérêt pédagogique d'aborder tous les répertoires ?
Je pense que tu dois pouvoir trouver un moyen d'aborder des répertoires formateurs par ce que tu aimes. Parfois les profs ne sont pas très intéressés à trop chercher autre chose qui peut faire la même fonction par une musique qui parle à l'élève. Par exemple, comme j'ai expliqué dans l'autre fil, mes profs m'ont toujours collé Bach pour baroque et pour la polyphonie, mais il n'y a pas raison que Bach est mieux que Scarlatti ou Rameau pour la période baroque ou que d'autres œuvres ( un exemple) ne peuvent pas former une élève pour la polyphonie.
Après, tu peux être open à essayer des œuvres que ton prof te propose qui ne te parle pas trop. Peut-être que tu peux te donner un certain temps, jusqu'à ce que tu peux jouer le morceau plus ou moins correctement par exemple, pour voir si tu as un flash de cette nouvelle dimension qui t'ouvre...
Line-Marie a conseillé un excellent livre très complet des œuvres et des répertoires, divisé en niveaux et des compositeurs peut-être des compositrices, je ne me souviens plus. Je l'ai acheté et je l'ai trouvé excellent mais je l'ai donné à Mathieu, et je ne retrouve plus le titre...
Concernant ta question de Ravel / Debussy / Fauré, j'espère que mes compatriotes ne vont pas me mettre au bucher, mais autant que j'aime Debussy et Fauré, je ne considère pas leurs œuvres "piano formation de base" comme tu sembles penser. J'ai l'impression que leur musique et le toucher pour jouer leur musique assez particuliers et dans d'autres pays, on considéré ces compositeurs pour des virtuoses, pas essentiel dans la formation de piano. Je n'ai jamais joué un Debussy dans les 8 ans des cours de piano que j'avais aux Etats-Unis. Fauré et Ravel sont plus difficiles et je crois qu'ils n'ont pas écrit des pièces pour des enfants ?
Après, tu peux être open à essayer des œuvres que ton prof te propose qui ne te parle pas trop. Peut-être que tu peux te donner un certain temps, jusqu'à ce que tu peux jouer le morceau plus ou moins correctement par exemple, pour voir si tu as un flash de cette nouvelle dimension qui t'ouvre...
Line-Marie a conseillé un excellent livre très complet des œuvres et des répertoires, divisé en niveaux et des compositeurs peut-être des compositrices, je ne me souviens plus. Je l'ai acheté et je l'ai trouvé excellent mais je l'ai donné à Mathieu, et je ne retrouve plus le titre...
Concernant ta question de Ravel / Debussy / Fauré, j'espère que mes compatriotes ne vont pas me mettre au bucher, mais autant que j'aime Debussy et Fauré, je ne considère pas leurs œuvres "piano formation de base" comme tu sembles penser. J'ai l'impression que leur musique et le toucher pour jouer leur musique assez particuliers et dans d'autres pays, on considéré ces compositeurs pour des virtuoses, pas essentiel dans la formation de piano. Je n'ai jamais joué un Debussy dans les 8 ans des cours de piano que j'avais aux Etats-Unis. Fauré et Ravel sont plus difficiles et je crois qu'ils n'ont pas écrit des pièces pour des enfants ?
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Re: L'intérêt pédagogique d'aborder tous les répertoires ?
Oui Lee, c'est "10 ans de piano"Lee a écrit : ↑mercredi 25 août 2021 14:32 Line-Marie a conseillé un excellent livre très complet des œuvres et des répertoires, divisé en niveaux et des compositeurs peut-être des compositrices, je ne me souviens plus. Je l'ai acheté et je l'ai trouvé excellent mais je l'ai donné à Mathieu, et je ne retrouve plus le titre...
Il y a deux recueils : la musique pour piano du 20eme siècle
https://librairie.philharmoniedeparis.f ... xxe-siecle
Et la musique pour piano du 18eme au 19 ème siècle
https://librairie.philharmoniedeparis.f ... xe-siecles
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Re: L'intérêt pédagogique d'aborder tous les répertoires ?
Ah oui merci Line-Marie, c'était bien ça, j'avoue que je n'ai acheté que le volet de 18ème et 19ème.