Le Pianautilus

Des joies de la rentrée: établissement du planning.
A, B, C.. (8 élèves en tout) habitent loin = horaires limités
C, D.. travaillent et doivent être au domicile pas trop tard pour causes contingences familiales (pour les femmes uniquement, jamais un adulte homme ne m'a fait cette réflexion )
E, F vont en école de musique = attendre les horaires de FM, chorale et instrument. Commencent dans une semaine..
G (adulte) habite loin, vient tous les 15 jours et veut une place à 17h
H a un Steinway donc cours à son domicile (ça se justifie!)
J, K sont libres Ouf, ça arrive!
L, M, N etc.. ont poney lundi, poney mardi, poney samedi, petit frère foot mercredi, petite soeur dessin, cathé, papa travaille + muscu et boxe, maman travaille + fitness + dessin
O, P sont à l'université = planning flottants et imprévisibles
...X, Y, Z est chez son père une semaine sur deux = a un piano une semaine sur deux = galère pour venir une semaine sur deux.
Total: négociations serrées

Ton témoignage me rassure Marie-france, il n’y a pas que moi qui galère!
Cete année pas encore de gros soucis, tout a l’air de se caser dans le calme mais tout le monde n’est pas encore réinscrit notemment mes lycéens.
Et ça Marie-france ça ne t’ai jamais arrivé?
Un monsieur me téléphone un matin à 7h30 (à ne surtout pas faire quand on me connaît) et il me dit
« Je veux que ma fille ait cours le vendredi à 16h45 parce qu’elle n’a pas que ça à faire ».
Je lui ai répondu de me rappeler à une heure décente, je n’ai jamais eu de nouvelles.

J'aime bien (et je compatis) ! encore des histoires ! et je retiens pour Josiane, jamais à 7h30...

Ah non, ça non!
J'aime bien sa fille qui n'a que ça à faire...
Par contre des sms à minuit et demi, si! (ce qu'il ne faut jamais faire pour moi)
Sinon, pour moi aussi ça se cale à peu près pour l'instant. Mais ce n'est pas fini!

Ah. Je me demandais où poster ; ce fil me semble parfait.

C'est un peu du bavardage, pardonnez-moi, Mais quand même...

Hier, premier cours avec ma prof (pas très constructif, comme un premier cours, on a bavardé 20 minutes sur trente )

Elle m’a appris une nouvelle vraiment ennuyeuse : le piano à queue (un ½ queue Yamaha C5), sur lequel nous avions nos cours, est mort. L’année dernière, c’était déjà pénible tout le long : il était tout le temps désaccordé (et pas qu’un peu, genre sonorités de vieux manoir des Carpates, on avait vraiment l’impression quand on jouait les basses que c’était le cercueil de Dracula qui s’ouvrait, sur fond de vibrations d’église – les aiguës). Hier, c'était simplement atroce. Au point où quand on joue une note et que ça ne sonne pas du tout comme ça devrait, on doit prendre du recul et se dire mentalement "je suis sûre que c'est ça, j'hésite un peu du coup mais je continue".

Le diagnostic : la table d’harmonie est fendue. La réponse du directeur de l’école de musique est sans appel : le piano ne sera pas réparé (on peut comprendre, le coût des réparations excède la valeur du piano), il ne sera pas remplacé. Le motif pour ne pas le remplacer est qu’il reste deux pianos dans l’école de musique (un dans la salle de piano, un dans la salle d’audition) et que cela suffit bien : il s’agit de deux petits Schimmel droits, parfaitement inconséquents (ça c'est pour être gentille) et surtout complètement rincés.

Ca, c'est un peu dur à avaler.

Ma prof était complètement déçue : d’abord, c’était le piano de ses études, qu’elle avait vendu à l’école de musique, par l’intermédiaire d’un magasin, parce qu’elle ne pouvait plus le garder. Elle s’est aperçue l’an dernier que le chauffage était coupé pendant les vacances (l’école de musique a emménagé il y a deux ans dans une ancienne école maternelle, un bâtiment typique des années 60-70). La salle de piano est plein nord, avec une grande baie vitrée face au mistral… à ce niveau, on se demande quel genre d’amateurisme peut se dire que ce n’est pas un problème de couper le chauffage pour un piano….
Elle a peur que cette décision de ne pas racheter de piano fasse fuir les adultes de sa classe (une élève lui a déjà dit : « je travaille sur un piano à queue chez moi, donc si c’est ça je pars). Elle me dit : « Je suis triste, c’est un peu la mort de la classe de piano, si les adultes partent, c’est comme si on m’empêchait de faire une partie de mon travail, celle que je préfère. » Et pour ma part, j’avoue que l’idée d’avoir cours sur cet affreux Schimmel me laisse carrément sur la réserve (même s’il est hors de question pour moi de quitter ma prof).

C'est un peu la crise. Chacun y va de sa proposition (on va voir le directeur et on lui explique, on lance une cagnotte pour acheter un piano, et bla bla...)

En fait, c'est un peu désespérant. Est-ce que vous voyez des solutions ?

faire de cours "tournant" chez les Adultes possédants un piano à queue bien accordé

Je constate qu’il n’y a pas que dans mon école qu’on se désintéresse du piano!
On en a 3 le grand luxe quoi!
Je développe:
Un yamaha qui doit atteindre ses 30 ans d’école, ça ferraille, les pédales grincent, les notes coincent...
Un Kawai du même âge qui ne ferraille pas mais qui n’a aucun son et où il est impossible de faire des nuances...
Un Kawai récent qui ne tient pas l’accord et dont les notes coincent aussi.
Il faut dire qu’il a le soleil sur le dos toute l’après-midi.
Et... au moins 3 pianos numériques pour la classe de musique actuelle: des trucs qtop qui valent très cher.
Quant aux sièges de piano s’ils ne montent pas assez il paraît que je suis la seule à m’en plaindre et que je n’ai qu’à mettre des livres...
Laure, tu peux dire à ta prof qu’on doit être assez nombreux à donner des cours sur de vraies casseroles ça ne changera rien mais elle se sentira peut-être moins seule.

Line-Marie : Oui, instinctivement, je crois que j'ai un peu pensé à cette solution, parce que je lui ai lancé un peu naïvement, en manière de blague, quand elle m'exposait le problème : "C'est pas grave, on va chez moi." Elle m'a regardée un peu interloquée. En somme, c'était comme si je lui demandais de faire son travail hors de son lieu de travail. Cela ne répondait pas à son problème (seulement au mien). Je me suis sentie gênée de ma remarque. En fait, elle me parle de ses conditions de travail et je lui réponds exigence d'élève. C'est incorrect.

Josiane : Je crois qu'elle ne se faisait pas trop d'illusions sur la question (c'est plutôt moi ) parce que quand je lui ai dit "Non mais quoi, on va devoir prendre nos cours sur un piano pourri qui n'atteint pas 5 décibels quand on tape dessus ?" elle m'a dit "tu sais, on a joué sur un bon piano jusque à présent mais ce n'est pas toujours le cas dans les écoles de musique."
J'ai aussi compris - dans ce qu'elle m'a dit à demi-mot - qu'il y avait des choix budgétaires, des politiques liées à la direction et à la mairie... En clair, l'accent est mis sur l'"harmonie" (saxo, trompette, clarinette, trombone, percussions...) en lien avec un festival des cuivres de la région. Le piano, c'est juste pour répondre à une demande de base, mais il n'y a aucune ambition.

C’est le cas dans beaucoup d’écoles, l’harmonie on peut la faire jouer lors de smanifestations, le pianos ou le violon c’est plus difficile.
Les cours à l’extérieur de l’école pour nous c’est interdit, je suppose que dans ton école aussi et pourtant! Ça m’éviterait d’avoir l’ensemble de cuivres dans les oreilles le samedi matin!

Une lettre bien tournée (et là je te fais confiance Laure...) au directeur de l'école de musique (avec copie au maire) et signée par l'ensemble des parents d'élèves pour les enfants et les pianistes adultes pourrait peut-être avoir un effet. Et proposez des auditions de piano en plein air, cela fera concurrence à la fanfare J'ai encore espoir que l'union fait la force, surtout pour une bonne cause . Personnellement, je n'aimerais pas donner des cours sur une casserole. Etape suivante, manifestation avec des gilets blancs aux touches noires, bon week-end et bon piano à tous.tes