Le Pianautilus

Bravo Lee, merci de partager un enregistrement en ces temps de disette musicale.
En vrac : je découvre cette oeuvre très belle (d'une manière générale, j'aime beaucoup tes choix), le son est beau et en l'état, ça passe la rampe, c'est sûr, parce qu'il y a toujours beaucoup de musicalité et d'intelligence, en tout cas d'intuition dans tout ce que j'ai entendu sous tes doigts.
Pour le reste, je ne suis vraiment pas qualifiée pour te donner des pistes d'amélioration. Disons que si je triche un peu, j'ai vu écrit "fugue" et qu'il me semble qu'il y a une piste d'amélioration pour atteindre plus de netteté dans le jeu (peut-être marquer davantage le chant main gauche ?). En tout cas si ce que je dis est juste, ça me semble vraiment à ta portée vu ce que j'entends par ailleurs.
J'espère que je n'ai pas dit trop de bêtises et surtout que tu pourras avoir des conseils plus précis.
Merci encore pour ce partage

Je suis super contente d'entendre ta fugue, Lee! J'aime beaucoup
C'est très réussi et ça sonne très bien.
On ne sent pas du tout que tu n'as pas envie de la travailler, ou plutôt, comme cette fugue est une rêverie sans dissonances, une invitation au jeu sonore, on sent que tu en suis l'esprit, c'est très agréable. Et si, si, c'est du bon travail !!!
L'enregistrement est un peu plat, mais c'est toujours le problème avec les enregistrements. Pour moi, les petits motifs qui se suivent si joliment, qu'ils soient piano ou forte, ont chacun une petite "pointe", je ne sais pas comment expliquer, je ne l'imagine pas comme un son "rond" mais "pointu". (indication super utile, n'est-ce pas ?)
En tout cas bravo, ceci ensoleille ma soirée , et merci

Ah merci Lee de partager enfin un enregistrement de cette étude ! Quelle idée de l'avoir cachée si longtemps ? C'est un plaisir de l'écouter, en plus je trouve ce morceau plutôt gai, et on en a particulièrement besoin ces temps ci... Il y a bien peu de coquilles, le travail était déjà très avancé. C'est un enregistrement de qualité, et ton jeu toujours musical est bien perceptible.
Je ne connaissais pas ce morceau, mais je vais me permettre mes commentaires d'auditrice. Il m'a semblé que pour une fugue les 2 mains pourraient être plus équilibrées, or il me semble qu'on entend plus la main droite, mais cela dépend peut-être de la position de l'enregistreur. En tous cas la fugue invite a priori à porter l'attention tantôt sur une voix en particulier ou tantôt sur une autre, une direction éventuelle pour continuer de travailler ce morceau... Et pour la fin, j'entends comme des vagues ou respirations dans cette musique, qui pourraient être plus accompagnées par des nuances en soufflet pour chaque phrase.

Tu es maintenant mûre pour attaquer les fugues de Bach... Chosta avait écrit cet op.87 en son hommage, à l'occasion du bicentenaire de sa mort !

J'avais souvent évoqué cette fugue sur PM, et avec toi (et quelques autres) ici aussi. C'est un peu mon Everest à moi. Je suis vraiment heureux de te l'entendre jouer si bien, un peu jaloux aussi, je dois l'avouer. Je n'ai pas la partition avec moi (je ne suis pas chez moi en ce moment) et ne l'ai pas sous les yeux, donc je ne vais pas trop commenter en détail. Je le ferai si je trouve le temps quand je redescendrai de la montagne. Mais ce que je peux dire, c'est que la trouve vraiment très bien jouée. Ton texte est remarquablement su, la structure rythmique (très difficile sur cette fugue) super bien maîtrisée et les lignes mélodiques bien comprises. Magnifique, fantastique travail, Lee !

Le son est très bon, l'enregistrement aussi (je n'ai pas cette impression de platitude qu'a ressentie Claudia), mais bizarrement, je ne reconnais pas ton Pleyel. C'est bien sur lui que tu joues ? Sans doute que oui, c'est probablement moi qui ne t'ai pas entendue depuis (trop) longtemps.

Contrairement à Hémiole, je ne trouve pas que sur cette fugue les mains doivent être trop équilibrées, tout le temps. Au contraire, les voix être différenciées selon les reliefs qu'ont veut donner aux récurrences du thème. Ta MD ressort bien mais parfois il pourrait y avoir en effet un peu plus plus de dynamiques relatives ici et là, la MG main prenant la préséance sur l'autre. Par exemple, au milieu, les reprises du thème avec les 5 croches pourraient entrer avec plus de majesté et un fortissimo encore plus marqué. Certains changements de couleur - il faudrait vraiment que j'ai la partition, désolé si cela paraît un peu vague - mériteraient aussi d’être mis en relief avec plus d'acuité.

C'est curieux les impressions différentes que cette pièce peut évoquer chez les uns ou les autres. Je lis que pour certains, c'est plutôt quelque-chose qui respire l'allégresse et la gaieté (du fait du côté un peu sautillant de la fugue, probablement). Chez moi, elle inspire une grande mélancolie (mais pas désagréable du tout !), je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que justement, il est cet Everest que je suis éternellement condamné à contempler d'en bas...

En tout cas, mille fois bravo pour ce travail et cette superbe interprétation.
Tu ne peux pas savoir comme je t'envie d'avoir cette pièce à ton répertoire. Garde-la bien, entretien-la soigneusement, nourris-la régulièrement, chéris-la. Elle et toi allez bien ensemble.

Merci beaucoup Line-Marie, Josiane, Laure, Claudia, Hémiole et Vincent pour votre écoute et vos mots touchants et bienveillants.

Je suis d'accord avec Laure et Hémiole (et Vincent) que la main gauche doit ressortir plus. Ma prof m'avait déjà dit, mais je ne l'ai pas suffisamment travaillé (mains séparés, voix séparés etc.) En écoutant je trouvais aussi que c'était un peu plat, mais ça vient de moi pas l'enregistrement. Comme c'est une œuvre plus rapide (pas aussi rapide que je souhaitais d'ailleurs) avec les déplacements et tout, je trouvais les nuances plus difficiles à faire, j'ai essayé aussi de réduire de la pédale. Je me rendais compte en plusieurs essais d'enregistrement que je n'ai jamais joué une œuvre comme celle-ci, c'est non seulement ma première fugue mais la seule fois que je me forçais d'utiliser de moins en moins de pédale et que j'avais autant de mal de ne pas faire des erreurs par ci par là. C'est pourquoi j'ai rendu ma copie avec les fautes, je n'arrivais pas sans...

Je trouvais cette fugue plein de joie aussi, je me suis dit que ça serait bien en ce moment. Laure, tu m'apprends le mot "disette" merci. C'est bizarre comme mot, j'aurais imaginé un petit dire, pas la faim…

Claudia a écrit : jeudi 14 janv. 2021 21:50 Pour moi, les petits motifs qui se suivent si joliment, qu'ils soient piano ou forte, ont chacun une petite "pointe", je ne sais pas comment expliquer, je ne l'imagine pas comme un son "rond" mais "pointu". (indication super utile, n'est-ce pas ?)

Je ne comprends pas vraiment, désolée...peux-tu traduire ? Ou veux-tu dire que je dois articuler davantage ?

Vincent a écrit : vendredi 15 janv. 2021 10:06 Tu ne peux pas savoir comme je t'envie d'avoir cette pièce à ton répertoire. Garde-la bien, entretien-la soigneusement, nourris-la régulièrement, chéris-la. Elle et toi allez bien ensemble.

Grâce à tes encouragements, je ne vais plus la délaisser. Mon idée au début était d'apprendre complètement par cœur parce que plusieurs parties étaient déjà mémorisés, mais j'ai perdu la motivation et finalement j'ai toujours joué avec la partition. J'espère retrouver la motivation et de la chérir comme tu dis.

Hémiole a écrit : vendredi 15 janv. 2021 08:35 Il m'a semblé que pour une fugue les 2 mains pourraient être plus équilibrées, or il me semble qu'on entend plus la main droite, mais cela dépend peut-être de la position de l'enregistreur.

C'est aussi ce qu'il m'a semblé, mais c'est très possible que ce soit un problème d'enregistrement. L'idéal serait de plus entendre le sujet et ses diverses reprises et un peu moins les notes d'ornementation qui composent une dentelle qui doit rester en second plan. Du moins, c'est comme ça que je crois souhaiter l'entendre, mais je ne connais pas bien cette œuvre. Quand je l'avais découverte au disque, j'avais été enthousiasmé et j'avais acheté la partition, mais j'ai très vite déchanté, ce n'est pas aussi simple à jouer que c'est simple à entendre. Je n'aurai certainement pas la patience et le talent d'arriver à jouer cette fugue aussi bien que toi. Un grand bravo.
J'aime assez cette interprétation de Konstantin Scherbakov, qui a l'avantage de montrer aussi la partition.

Ce que je veux dire c'est que même si ce sont des arpèges et même si Chostakovitch demande du legato partout, à mon avis l'intervalle supérieur rerssort, est presque indépendant, il fait une pointe de chant à lui tout seul (ça me fait penser au Rappel des oiseaux); je ne l'entends pas comme un arpège romantique, qui est plus rond.

Merci, Jean-Séb, j'aime beaucoup l'interprétation de Scherbakov, les nuances sont extraordinaires et le tempo abordable, différemment que beaucoup d'enregistrements comme ce de Chostakovitch ! Pour l'équilibre de la main gauche, je ne pense pas que ça soit un problème d'enregistrement, mais c'est gentil de me donner des excuses. Je crois que c'est un manque d'attention, et (je crois) que j'aime trop les aigus de mon piano au détriment des basses de la main gauche, et que les voix et les mains changent d'importance. Comme je ne joue pas des fugues, j'étais obligée pour la première fois d'apprendre lire et jouer et mettre l'accent sur les voix différentes, c'était un bon exercice et ça me rendait complètement humble : ça fait presque 17 ans en total que je joue du piano et je n'ai pas compris comment les voix sont écrits ? En fait c'était grave ! Les silences pour indiquer que telle voix était silente, je n'ai jamais fait attention.

jean-séb a écrit : vendredi 15 janv. 2021 14:45 Je n'aurai certainement pas la patience et le talent d'arriver à jouer cette fugue aussi bien que toi.

La patience, je suis d'accord, mais le talent, non pas de tout ! Pour te donner juste un point comme exemple, j'ai remarqué dans mes enregistrements mon tendance fichu d'accélérer d'une manière moche et déraisonnée et inexplicable, je suis sûre que ça ne t'arrivait pas. Tu as certainement plus d'expérience que moi avec les fugues aussi, ce n'est pas rien.

Merci Claudia pour la clarification, ça me dit quelque chose, je crois que ma prof a dit quelque chose pour ces notes ou intervalles supérieures. Ah, le mémoire n'y est plus. Le rondeur vient-il de la pédale ou aux doigts ou les deux ?

à mon avis les doigts, la pédale, sont la conséquence. C'est dans ta tête et ton oreille que le changement peut venir. Comme je n'ai jamais travaillé cette pièce je ne peux pas te donner des conseils issus de l'expérience... Je suis certaine qu'il y a des manières spécifiques de travailler cela pour que ce phrasé prenne naturellement du relief à ton oreille.