Tu es maintenant mûre pour attaquer les fugues de Bach...

Chosta avait écrit cet op.87 en son hommage, à l'occasion du bicentenaire de sa mort !
J'avais souvent évoqué cette fugue sur PM, et avec toi (et quelques autres) ici aussi. C'est un peu mon Everest à moi. Je suis vraiment heureux de te l'entendre jouer si bien, un peu jaloux aussi, je dois l'avouer. Je n'ai pas la partition avec moi (je ne suis pas chez moi en ce moment) et ne l'ai pas sous les yeux, donc je ne vais pas trop commenter en détail. Je le ferai si je trouve le temps quand je redescendrai de la montagne. Mais ce que je peux dire, c'est que la trouve vraiment très bien jouée. Ton texte est remarquablement su, la structure rythmique (très difficile sur cette fugue) super bien maîtrisée et les lignes mélodiques bien comprises. Magnifique, fantastique travail, Lee !
Le son est très bon, l'enregistrement aussi (je n'ai pas cette impression de platitude qu'a ressentie Claudia), mais bizarrement, je ne reconnais pas ton Pleyel. C'est bien sur lui que tu joues ? Sans doute que oui, c'est probablement moi qui ne t'ai pas entendue depuis (trop) longtemps.
Contrairement à Hémiole, je ne trouve pas que sur cette fugue les mains doivent être trop équilibrées, tout le temps. Au contraire, les voix être différenciées selon les reliefs qu'ont veut donner aux récurrences du thème. Ta MD ressort bien mais parfois il pourrait y avoir en effet un peu plus plus de dynamiques relatives ici et là, la MG main prenant la préséance sur l'autre. Par exemple, au milieu, les reprises du thème avec les 5 croches pourraient entrer avec plus de majesté et un fortissimo encore plus marqué. Certains changements de couleur - il faudrait vraiment que j'ai la partition, désolé si cela paraît un peu vague - mériteraient aussi d’être mis en relief avec plus d'acuité.
C'est curieux les impressions différentes que cette pièce peut évoquer chez les uns ou les autres. Je lis que pour certains, c'est plutôt quelque-chose qui respire l'allégresse et la gaieté (du fait du côté un peu sautillant de la fugue, probablement). Chez moi, elle inspire une grande mélancolie (mais pas désagréable du tout !), je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que justement, il est cet Everest que je suis éternellement condamné à contempler d'en bas...
En tout cas, mille fois bravo pour ce travail et cette superbe interprétation.

Tu ne peux pas savoir comme je t'envie d'avoir cette pièce à ton répertoire. Garde-la bien, entretien-la soigneusement, nourris-la régulièrement, chéris-la. Elle et toi allez bien ensemble.