
d'ailleurs la vie s'en charge pour moi, je n'ai presque pas de temps pour le piano, j'ai du travail par dessus la tête...

Si des personnes te disent que ce n'est pas comme ça qu'ils l'entendent, demande-toi juste s'ils oseraient le dire à Perahia ! Ton seul travail doit viser à chercher à ce que tu joues soit le plus convaincant possible. J'ai remarqué que c'est quand je ne suis moi-même pas convaincu par ce que je fais que je suis le plus perméable aux critiques et suggestions (j'arrive chez ma prof en lui disant que je ne suis pas satisfait du tout, et alors je ne peux rien faire d'autre que suivre ses conseils et sa conception de la page travaillée).Marie-France a écrit : lundi 12 août 2019 11:38
Ce que tu dis Jean-Pierre me soulage. Car j'aime m'exprimer dans Schubert, mais je me demande toujours si je joue bien du Schubert ou si c'est du moi. Certaines personnes me disent que c'est très bien, d'autres que ce n'est pas tout à fait comme ça qu'ils entendent. J'en perds mon latin d'autant plus que je manque d'éléments pour étayer ma façon de jouer si ce n'est qu'elle est fidèle à ce que j'entends en moi-même (enfin quand j'y parviens). Mais ce que tu dis est clair et je te remercie.
… Oui, c'est tout à fait ça pour moi aussi.
Je me suis toujours demandé comment faisaient les professionnels pour jouer cent fois la même pièce en concert, de façon très rapprochée souvent, avec la même "perfection" et sans se vider de leur âme.
Et pour répondre à Claudia, je ne sais pas s'il y a une solution. Ou tu joues la même pièce jusqu'à satiété, voire jusqu'au ras le bol, ou tu maitrises tes ardeurs, et tu la retrouves à chaque fois avec plaisir...
Eh bien en fait je n'en sais rien. Jouer moins souvent permet de retrouver une certaine fraîcheur, mais pourquoi et comment. Quand on dit cela on a l'air de faire confiance à une sorte de magie de la spontanéité qui reviendrait. Je ne suis pas opposé à l'idée mais je ne la trouve pas très sécurisante.Claudia a écrit : lundi 12 août 2019 10:36ah oui, très juste! comment faire d'ailleurs? Laisser reposer le morceau, le jouer moins souvent? (c'est ce que je fais avec mon morceau de Haydn en ce moment, mais je me fais violence parce que j'aurais envie de le rejouer tous les jours, mais je m'aperçois que je fais un peu le singe pour retrouver les émotions du mois de juillet!)JPS1827 a écrit : lundi 12 août 2019 10:22 et puis tout d'un coup on sent que ce qu'on joue s'accorde avec ce qu'on est face à l'œuvre. Je trouve qu'à ce moment-là le plus difficile est de conserver ce moment et de pouvoir le répéter en restant soi-même, sans se caricaturer.