Bonjour.
J'ai un souci en cette fin de mesure 68. Jusqu'à présent je jouais le trémolo md de façon libre, mais je me rends compte que je ralentis à la toute fin de la mesure, ce qu'il ne faudrait évidemment pas. Du coup c'est moche et ça me désespère!!!!
Faut-il alors plutôt jouer les 2 mains à la même vitesse? Auquel cas ma pauvre mg avec son arpège va ralentir considérablement le trémolo et c'est moche aussi.
Je ne trouve pas la solution, à part de laisser moche
Ta question vaut aussi pour les trilles, et je me suis toujours demandé qu'elle était la meilleure solution: travailler en décomposant rigoureusement, ou faire ça "ad libitum" en espérant être touché par la grâce un beau jour, avec la synchronisation parfaite pour finir le trille pile comme il faut?
Personnellement, je travaille en décomposant trilles et trémolos, et à la fin, je n'y pense plus. Mais ça se dégrade à la longue, et je suis preneur de toute solution miracle.
Lorsque j'étais au conservatoire, nous jouions les trilles mesurés très précisément. Mais je sais que d'autres profs préféraient laisser libre les battements pourvu que la fin soit propre. Pour ma part, je trouve que mesurer, au début des études pianistiques est une bonne alternative; cela met les choses en place et ouvre la porte à la liberté un peu plus tard.
Mais dans ce cas de figure de Ravel, comment mesurer? Ce qui me gêne c'est l'entremêlement des mains à la fin et l'obligation de modifier le trémolo (et sa vitesse).
Je trouve que tu te compliques un peu la vie, Ravel a en fait modifié l'écriture rythmique du trémolo sur la fin, il faut veiller à le terminer correctement sans le raccourcir et ajuster la main gauche (dans de pareils cas, ce n'est pas le nombre de notes à gauche qui doit commander la durée du trille, c'est la durée du trille qui doit être exacte et la main gauche s'ajuster, éventuellement en détendant un peu les dernières notes de la mesure, ce qui en général ne s'entend pas quand c'est bien fait). Je pense que les 4 dernières notes de la mesure à droite peuvent être pensées comme une amorce de la mesure suivante. De toutes façons il est quasi impossible de jouer la fin d'un long trille exactement à la même vitesse que les notes précédentes et que ça reste audible.
Merci beaucoup JPS d'avoir pris le temps d'expliquer.
Je comprends l'idée. C'est à peu près ce que j'imaginais au départ, mais je n'avais pas pensé à considérer la fin du trémolo comme l'amorce de ce qui suit; et puis je m'en voulais de ralentir (trop et pas dans une continuité). En plus quand j'arrive en haut je ne suis pas détendue du tout mais crispée, intellectuellement surtout je pense, sans compter l'inconfort physique des 2 mains complètement à droite du clavier.
Bon je vais essayer ça. Merci beaucoup.
Marie-France a écrit : vendredi 21 mai 2021 08:27
... sans compter l'inconfort physique des 2 mains complètement à droite du clavier.
Je n'avais pas vu qu'il y avait ce problème de chevauchement des mains. C'est tout Ravel, ça, génial, mais sacrément vicelard. Il faut toujours qu'il parsème ses pièces de machins injouables. Genre les notes répétées et le double-glissando d'Alborada, qui ne peuvent finir qu'en bouillabaisse si on n'a pas un excellent piano.
S'il suffisait d'avoir un bon piano!
J'ai bien retravaillé ce matin, et ça commence à se mettre en place. Merci encore JPS d'avoir éclairci les choses.
mais crispée, intellectuellement surtout je pense, sans compter l'inconfort physique des 2 mains complètement à droite du clavier.