Je pique un poste de Tiffany Poon, qui était reconnaissante à son piano et avait demandé aux autres de partager leur appréciation de leurs pianos.
Ce que j'ai retenu de sa propre appréciation :
1/ quand je hurle (crie ?), tu hurles, donc ça m'apprend de hurler moins.
2/ tu es toujours là pour moi sans jugement mais honnêtement, montrant mes faiblesses et mes forces
3/ tu as la patience quand je répète la même histoire pour le Nième fois.
C'est sur que le 3, aucun humain n'est pas capable comme un piano.

Pour le 1 et le 2, il faut écouter bien...quand je n'écoute pas bien, je ne me rends même pas compte.
Moi j'apprécie comment mon piano est le plus bel objet de ma vie. J'aime les antiquités mais c'est le seul antiquité que j'ai, j'aime imaginer les vies que mon piano a accompagné, dans la douleur et la joie, et peut-être que la seule chose qu'il manque que les numériques ou pianos modernes peuvent faire, c'est les enregistrements de ce qui était joué sur lui.
L'autre jour mon piano n'a pas arrêté de chanter le mi plus bas (comme si je tenais avec la pédale), j'ai ouvert le piano et j'ai remis gentiment l'étouffoir et il a sagement remis...j'aime son côté physique et très tangible. J'avais le beau parfum de son bois de palissandre, comme si j'avais ouvert une boîte ancienne qui gardait les fragrances d'antan.
J'aime beaucoup comment quand on parle de la fin de monde, ou un monde hacker sans internet sans électricité etc, j'aime l'assurance que mon piano fonctionnerait toujours. J'aime le jouer sans beaucoup de lumière, et le toucher de l'ivoire et l'ébène.
Je suis toujours touchée quand des pianistes remarquent la sonorité de mon piano, qu'un piano plus difficile à jouer ou maîtriser que leurs propres pianos donne un plus par sa sonorité particulière, que c'est un expérience de jouer chez moi.
Il est beau, et je trouve sa voix la plus belle, et je me sens souvent la plus chanceuse des propriétaires des pianos...mais vous vous sentez peut-être de même ! Racontez-nous.
