Avant de partir de notre cours, mon prof parlait de faire les gammes et les arpèges.
Pour la tonalité des morceaux ? je demande respectueuesement.
Pour commencer, il dit.
Puis il me fait un message, il va me montrer les exercices à faire pendant la moitié de notre prochain cours...
J'ai pensé juste le laisser me montrer, puis je me dis que peut-être il ne sera pas content s'il prend autant de temps pour se rendre compte que je ne fais pas de tout. (Je pense que les chances que je ferai ces exercices plus qu'une ou deux fois sont à moins de 5%.)
Ça vous arrive et comment avez-vous fait ? Vos profs vous donnent des exercices et vous faites des exercices que vos profs donnent ?
Un prof est content quand tu progresses.
Tu vas voir un prof pour qu'il te donne des outils et des perspectives pour progresser.
S'il t'en donne mais que tu ne les utilises pas, le mieux est quand même de le lui dire. Soit il en cherchera d'autres, soit il tentera de s'adapter à toi. Mais il me parait indispensable de bâtir une relation de confiance, et pour ça, écouter "sagement" quelque chose en sachant d'avance que ça n'aura aucun effet je pense que c'est le pire. Parce qu'il faut que toi tu aies confiance en lui, c'est-à-dire que tu sentes que chaque chose qu'il te dit est bonne pour toi, donc une attitude ouverte, réceptive. Si un aspect quelconque (exercices, ou pan du répertoire) ne peut vraiment pas donner lieu à cette attitude ouverte, il faut le dire.
Il trouvera peut-être comment te motiver.
Parfois un même conseil exprimé par une personne semble complètement aride, et par une autre ouvre des perspectives insoupçonnées ou devient attirant. Ou encore, ça peut être la manière d'exposer le conseil qui fera la différence. Pour certains élèves, le conseil "faire des gammes", dit tel quel, va de soi; pour d'autres (dont je suis), il faut envelopper le conseil d'explications diverses, qui vont trouver un écho en moi ou susciter ma curiosité.
Je comprends tout à fait ce que tu veux dire, Claudia, la confiance est primordial.
Je pensais devoir "écouter sagement" avec un esprit ouvert parce que j'étais allergique au métronome mais ça m'a fait du bien.
Il y a peut-être quelque chose que je n'ai pas encore vu ou essayé sur la technique "à faire régulièrement" mais j'ai juste peur que finalement ça sera ce que j'ai vu déjà, en ce cas là, l'application régulière ne se fera pas...
C'est sûr que ce travail n'est profitable que s'il apporte quelque chose à chaque fois, qui éveille l'intérêt, sinon on roupille en bougeant les doigts et ça n'apporte rien.
En tout cas pour répondre à ta question:
je n'ai pas de cours réguliers depuis des années mais je me rappelle que quelques mois après avoir commencé avec mon prof je lui ai demandé qu'on voie un peu les gammes, je lui en ai jouée une et il a dit en lui-même "heureusement que j'ai entendu ça" parce qu'en fait je n'apportais aucune pulsation à ma gamme donc c'était juste une suite de notes sans vie. Donc il m'a fait prendre conscience de la nécessaire pulsation d'une gamme et de comment l'entendre, quelques conseils concrets. Déjà ça c'était dingue, j'avais quand même des années de piano et personne ne m'avait expliqué ça.
Puis avec un autre prof en stage on a vu les gammes et les tonalités en détail, là on avait le temps et on l'a pris, c'est là que j'ai pris conscience de l'existence d'une sorte de "palais des tonalités" et que les gammes et les tonalités sont enchaînées les unes aux autres, tout s'emboîte merveilleusement. J'aurais aimé continuer ce travail tel que c'était enseigné, on faisait tout au clavier mais il fallait aussi que je sois capable de l'écrire et de l'énoncer. Quand j'ai le temps je le fais un peu toute seule.
J'aimerais maintenant être un peu guidée sur les arpèges.
Je suis souvent demandeuse d'exercices ad hoc pour travailler tel ou tel passage. Ce sont plutôt des techniques de travail que des exercices. Quand on travaille on isole un problème et on le travaille pour l'explorer et trouver la beauté derrière la difficulté.
En stage des profs me donnent parfois des exercices qui me surprennent, parce que je ne les ai jamais faits et que je ne perçois pas immédiatement le bénéfice (par exemple les changements de rythmes, les dédoublements). Après le stage je continue à les travailler toute seule et c'est indéniablement utile la plupart du temps. Mais parfois je reste dans un entre deux, un peu hésitante, je ne suis pas sûre d'avoir compris.
Un bon exercice donne une image mentale et sonore très claire de ce qui est recherché.
J'ajoute une petite chose, concernant la régularité: bien sûr ont doit être intéressé dans l'instant (et à chaque instant) par ce qu'on fait; mais il y a des transformations qui ne se produisent que parce qu'il y a une régularité. Ça c'est un peu mystérieux, parce que ce n'est pas 1 + 1 + 1 + 1, ce n'est pas une simple somme des 10 minutes passées à ça chaque jour. Je crois que c'est le fait de simplement le faire, de laisser cela se faire un peu tous les jours. C'est-à-dire qu'il y a quelque chose qui va au-delà du "contrôle" et de la maîtrise que l'on sous-entend avec le terme "exercice".
Merci beaucoup Claudia pour avoir partagé tes souvenirs, réflexions, perceptions, expériences. Je n'ai jamais eu d'expérience enrichissant comme tu décris avec des exercices mais au même temps je n'ai pas réellement travaillé cela avec des profs...il me manque ta positivité qui change tout. Je ne sais pas si un jour je peux écrire
Claudia a écrit : lundi 3 juin 2024 14:48
Quand on travaille on isole un problème et on le travaille pour l'explorer et trouver la beauté derrière la difficulté.
Je dois l'écrire en grand et mettre au dessus mon piano.
Au-delà du travail mécanique qui à mon avis n’est pas forcément profitable, les gammes permettent de bien connaître les tonalités, bien les entendre bien connaître les altérations qui leurs qont propres.
De ce fait, dans un morceau éviter d’être perdu, de se demander soudain si le sol est dièse ou pas, d’essayer de retrouver ça vite fait et de se tromper.
Si tu es certaines d’être en la majeur ou sa relative mineure ou une tonalité voisine, ton sol dièse ou pas devient une évidence.
Connaître aussi bien le doigté afin de pouvoir le retrouver sans aucune hésitation si tu retrouves un extrait d’une gamme dans un morceau.
Même chose pour les arpèges d’ailleurs.
Claudia a parlé de pulsation, c’est aussi un bon moyen de la garder et surtout de bien la contrôler si tu commences en noires, puis croches puis double-croches.
Et aussi ta posture devant le clavier:
Habituer ta main droite à aller jouer dans les graves et ta main gauche dans les aiguës.
Par contre je ne pense pas qu’il faille jouer les gammes ou les arpèges pendant plusieurs minutes de façon mécanique sans penser à rien ça ne me semble pas avoir beaucoup d’intérêt.
Ah merci Josiane pour cet avis très pratique et aiguisé.
Ado, j'étais obligée de faire les gammes et arpèges en toutes les tonalités mécaniquement, c'est effectivement pourquoi faire cela plusieurs minutes chaque jour me fait demander si c'est très utile.
Laisse lui te montrer tous ces exercices ! Cette seule séance peut te faire découvrir des sensations ou te permettre de prendre conscience de certains gestes, même si tu ne les répètes pas ensuite toute seule. Voire même, on ne sait jamais, ça pourrait te donner envie d'en essayer certains ensuite. Même si c'est seulement une ou deux fois, ça peut apporter quelque chose.
Le prof ne montre pas des exercices pour le seul plaisir de faire des exercices mais bien sûr pour ce que ça peut apporter dans le reste du jeu. A toi de poser la question du bénéfice de chaque exercice pour toi pour voir si ça te motive, et si ça t'apprend quelque chose sur là où tu en es techniquement.
Que tu les aies pratiqués seule ou pas ensuite, il s'adaptera il a suffisamment d'expérience pour savoir que les exercices ne motivent pas tout le monde, et il a un caractère suffisamment positif pour ne pas t'en vouloir... Je crois qu'un refus a priori de sa proposition de te montrer des exercices le décevrais plus, quoique là encore, je ne crois pas qu'il le prenne si mal.
Bonne idée de poser des questions pour avoir une vision sur le travail des œuvres, merci ! Je lui ai répondu OK, je vous tiens au courant après la prochaine leçon que je n'ai pas encore planifiée.
qui change tout. Je ne sais pas si un jour je peux écrire 
Je lui ai répondu OK, je vous tiens au courant après la prochaine leçon que je n'ai pas encore planifiée.