Yuja WANG et Vikingur OLAFSSON

[Line-Marie]

Hier j'ai eu la chance d'être avec Lee à la Philharmonie de Paris pour écouter un récital 2 pianos de Yuja WANG et Vikingur OLAFSSON.
Le jeux époustouflant des deux pianistes et l’acoustique extraordinaire de la salle m'ont procuré un plaisir énorme.

Le concert a commencé par l'interprétation d'une pièce délicate et douce de Luciano BERIO, Wasserklavier :

Voici ce qui était écrit sur le programme du récital : "En tête de Partition BERIO indique "tendrement et loin". L'idée d'évanescence et de rêverie qui émane de cette pièce brève repose sur une écriture harmonique davantage que mélodique, dont la progression régulière se laisse surprendre par plusieurs incursions suggestives de la main droite au premier piano qui , dans le suraigu, ébauche des motifs chantants. On est en 1965, Berio a 40 ans. Il s'écarte pour quelques minutes de poésie de son travail de pionner en matière de musique electroaccoustique."

(ici joué par les sœurs LABEQUE)


Puis les artistes enchainent quasiment sans pause avec La Fantaisie de Schubert joué sur deux pianos mais c'est bien la version 4 Mains.

Après des applaudissements à tout rompre, nous pouvons entendre Expérience 1 de John CAGE :
"...John Cage montre un langage d'une grand simplicité . Composée en 1945 pour la pièce chorégraphique éponyme de son compagnon Merce CUNNINGHAM, la partition trahit dès ses premières mesures l'influence d'Eric Satie. Seules les touches blanches du piano sont utilisées, dans un mode éolien qui illustre l'aspiration de CAGE à une forme de minimalisme mystique né des échanges avec la compositrice indienne Gita SARABHAI. Evoquant une sorte de quête sprirituelle, la pièce est une suite de fragments inachevés, d'une grande pureté, séparé par de longs silences."



Puis Etude n°6 de Conlon NANCARROW (arrangement 2 Pianos de Thomas Adès)
"c'est une partition transparente et poétique, mais écrite dans un esprit plus ludique . Un ostinato bluesy déstructuré soutient une mélodie fragmentée, souvent décalée harmoniquement avec son accompagnement."



Puis Hallelujah Junction de John ADAMS clôt cette première partie :
" Entre suggestion et expression, la pièce tire son titre d'un petit relais routier , sur l'US 395, près de la frontière entre la Californie et le Nevada. L’œuvre s'articule autour d'un phénomène continu de répétition retardée entre les deux pianos, créant un effet d'écho de sonorités hypnotiques. Le changement constant et progressif de pulsation repose sur des rythmes basés sur les syllabes du mot "hal-le-lu-jah". Composée de 3 mouvements , la pièce s'achève sur un long crescendo expressif aboutissant à une tension harmonique. "

[catherine]

Merci Line-Marie, premières écoutes ce soir, je m'attendais à beaucoup plus virtuose et démonstratif, ce n'est pas désagréable de voir la priorité donnée à la respiration et à la phrase musicale...

[Line-Marie]

J'ai admiré les pianissimo si beaux , si doux et clair et le très grand ambitus de nuances.
De la virtuosité il y en avait à revendre dans les pièces jouées de NANCARROW et ADAMS, et une virtuosité rythmique.

[Lee]

C'était vraiment époustouflant, comme tu dis, et j'ai eu cet énorme plaisir grâce à toi !
Ce fil avec les enregistrements me permet de revenir écouter et me souvenir de notre concert.
Merci beaucoup, Line-Marie.

[Line-Marie]

oui quel concert !!!
Dommage que tant de clichés soient encore véhiculés sur cette prodigieuse pianiste qu'est Yuja Wang....