Oui, c'est interessant de discuter les chiffres globaux pour mettre en balance face aux contraintes subies.
Les deux extremes font pour moi une enorme difference. Je ne sais pas ce que ca vaut, mais l'hypothese la plus haute que j'ai lue est de l'ordre de 70% de la population touchee avec mortalité de 6%, ce qui donne 4% de la population totale, ou 3 millions de personnes en France. Ce n'est pas l'hypothese la plus probable, mais ce n'est pas a écarter me semble-t-il si on ne prend aucune mesure.
On dit assez peu que ralentir la progression de la maladie ne signifie pas seulement soulager les services de santé, cela signifie aussi diminuer le nombre de malades au total. C'est une experience qu'on peut faire chez soi avec le feu, ou il y a contamination virale d'une molecule de co2 qui se consumme et propage la combustion a la molecule voisine. Si le feu se propage lentement, il finit par s'eteindre avant que la totalité du bois ne soit consummé. Plus la combustion est lente, plus la combustion s'arrete vite. Mathematiquement, cela correspond grosso modo au fait qu'une serie geometrique de raison <1 a une somme finie. Les exemples de la grippe espagnole ou aujourd'hui de la chine versus l'italie vont aussi dans ce sens. Comme je le comprends sans etre specialiste, il me semble tres rationel de prendre toutes les mesures possibles pour ralentir la propagation si on veut diminuer le nombre de morts au total.
Je suis sensible aux couts indirects des mesures. Notamment l'isolement des personnes qui a des impacts assez catastrophiques sur le plan sanitaire et bien documentés ( avc, arret cardiaques, esperance de vie des vieux isolés...) et je trouve par exemple un peu absurde qu'on arrete les cours particuliers de musique, qui sont des rassemblements a 2 ! Toutes les difficultés economiques subies par ceux qui perdent leur salaires auront aussi des impacts sanitaires.
Si l'article espagnol evoque ces couts indirects, je le trouve difficilement convaincant car j'y vois beaucoup d'approximations ou de contre verités. Par exemple l'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence et il joue sur cette ambiguité tout au long de l'article, ce qui m'a enervé.