catherine a écrit : mercredi 18 mars 2020 18:22
.. j'aimerais aussi recevoir vos réalités à vous, mais factuelles, rapportées, vécues, pas spéculatives...
Aujourd,hui pour moi, c'était
farniente mais cela n'est pas très étonnant. Le piano, malgré cette situation propice au travail, ne m'attire pas autant que je l'espérais. Néanmoins, pour me donner bonne conscience, je
pianaute dix à quinze minutes par jour, sans aucune conviction.
Vers treize heures aujourd'hui, avec ce beau temps sur la capitale, les fenêtres étaient grandes ouvertes. Assis confortablement dans mon fauteuil, je tourne la tête à ma droite et regarde ce beau ciel bleu, de mon septième et dernier étage, puis mon piano, à ma gauche. Fenêtre, piano, fenêtre, piano... Et puis qu'ils râlent après tout! Ni une ni deux je me lève et m'installe face au clavier, débranche le casque, pousse le son et me lance. Je n'avais aucune envie de jouer pour moi mais simplement de partager avec un public invisible dans l'espoir que ne serait-ce qu'une personne apprécie un tant soit peu et pourquoi pas, que cela lui fasse du bien. Ce que j'ai joué? Rien de bien extraordinaire vous vous en doutez et ceux parmi vous qui me connaissent un peu plus le savent déjà (Sonate au clair de lune, 1er mouvement bien sûr, et le nocturne 20). Je me sentais tendu comme si un public m'observait vraiment et étais donc loin d'être à mon aise. Je guettais le moindre petit bruit qui indiquerait que mon initiative était inappropriée, ce qui me rendait d'autant plus nerveux. Tout ce que j'ai entendu, c'est la musique qu'on m'a, plus ou moins, permis de jouer. J'ai pu donc aller au bout sans accroc, du moins rien de perceptible, à ma grande surprise. Pris d'une certaine satisfaction que je qualifierais d'euphorique, j'ai voulu poursuivre avec
Fly de L. Einaudi. La main droite en place, je marque une pause de quelques secondes, regarde le clavier, le mur, relève la tête, puis finalement me dis que ce sera peut-être la pièce de trop. Je me suis donc arrêté là.
Malgré cette tension j'ai pris beaucoup de plaisir. Cela partait vraiment d'un bon sentiment et ça m'a vraiment fait du bien. Quel plaisir également d'entendre mon piano (hybride) sans le casque, même si ça reste du son en boîte.
Donc voilà, j'ai "un peu" joué aujourd'hui.
Une réalité bien moins réjouissante à présent. Ma soeur, résidant en Hollande, est venue passer deux semaines à Paris. Elle est arrivée le jeudi 5 mars chez ma mère. Le dimanche qui suit je m'y rends pour déjeuner avec elles. Ma soeur ne m'embrasse pas car elle ne se sent pas au top et pense couver quelque chose. L'après- midi se passe puis je les quitte. L'état de ma soeur ne s'améliore pas les jours qui suivent, bien au contraire. Elle contacte son médecin et il lui dit qu'il est possible, vu les symptômes, qu'elle ait été touchée par ce que vous savez. Son mari arrive en voiture le jeudi 12 et ils repartent le vendredi matin. Je m'inquiète alors également pour ma mère qui est à l'aube de ses soixante-dix ans et qui était en contact direct avec ma soeur, sous le même toit, depuis son arrivée. Aujourd'hui, en ce qui concerne ma soeur, confinée chez elle, ça s'est transformé en pneumonie. Pour la Reine-Mère, après quelques jours avec une petite toux discrète, une toux sèche s'est invitée ce jour et lui arrache les bronches. Elle a appelé le SAMU qui lui a dit de rester confinée et qu'un médecin allait l'appeler, possiblement dans plusieurs heures, et qu'en cas du moindre signe d'insuffisance respiratoire de les rappeler, ou le 15, immédiatement.
Episode à suivre...
Voilà ma réalité...